
En 1960, à Alger, une jeune femme, Victorine, lâche à son fils de 10 ans un aveu qui le hantera toute sa vie : « Tu sais... Je ne suis pas comme vous… »
Devenu adulte, l’enfant élucidera le secret de sa mère : une encombrante histoire d’amour, elle juive et lui fervent catholique, malmenée par cinq cents ans d’histoire européenne.
Exode des juifs sous Isabelle la Catholique, migration des Prussiens de 1840 rêvant d’Amérique et se retrouvant en Algérie parce qu’un passeur les a escroqués, destin d’un espagnol réfugié politique dans la région d’Oran...
Au bout de ces épopées, à Tunis en 1944, survient la rencontre tourmentée de Michel, soldat de l’armée d’Afrique, et de Victorine, exubérante et belle.
Leur vie ne sera pas un fleuve tranquille...
Ce livre est noté par
@ hubert huertas
Je connais bien cette histoire mais j'ai pris beaucoup de plaisir à m'y replonger.
Goy, juif, sont des mots dont j''ai vite compris la différence, même si je crois bien plus à la complémentarité qui nait de la différence.
Merci pour ce voyage dans le temps accompagné par une savoureuse musique des mots.
Mon grand-père me disait souvent que shalom et salam se ressemblent beaucoup.
Raphael Lalou
@Hubert Huertas
Ces multiples voies - et voix - de l'exil sont intéressants à plus d'un titre.Votre livre montre, à travers l'histoire de votre famille, combien l'exil est une donnée fréquente, bien que souvent oubliée, dans la généalogie de nombreuses familles. Et par les temps qui courent c'est toujours bien que ce soit montré. Puis parler à hauteur des histoires familiale des déchirements que représente la fuite face aux événements imposés par l'histoire des sociétés, est aussi salutaire pour mieux appréhender l'immigration aujourd'hui tant décriée par certains. L'accrochage régulier à l'actualité est une astuce narrative que j'ai apprécié. Et puis il ya des données historique qu'il est toujours bon de faire revenir à la surface.Cela étant, la complexité des histoires des branches de votre famille, rend le récit parfois difficile à suivre. Mais dans tous les cas bravo pour votre livre.
Joël
@Hubert Huertas
Cher Hubert,
Je viens de terminer votre livre, que j’ai beaucoup aimé.
Tout en découvrant l’histoire émouvante de votre famille, j’ai en même temps appris beaucoup de choses, concernant certains événements historiques que je ne connaissais pas. C’est justement ce que j’aime dans un roman : une intrigue romanesque sur fond d’histoire, qui s’intègre bien dans une réflexion humaniste plus générale. En tout cas, c’est ainsi que j’ai lu votre livre, et c’est pourquoi je l’ai autant aimé. Il me semble que la première phrase de votre dixième chapitre donne, en quelque sorte, le ton général de votre ouvrage : « Les exils sont comme la mort, tantôt brutaux tantôt sournois ». Et l’on peut dire que votre famille a vécu les deux, n’est-ce pas ? À cela est venu se greffer ce tabou lié à la différence de religion qui a fait de tous temps, et fait encore tant de mal à beaucoup d’êtres humains, hélas. Pourtant, malgré toutes ces difficultés, qui ne sont pas des moindres, votre famille a survécu et réussi à s’en sortir la tête haute.
Tout le monde devrait avoir lu votre livre, non seulement parce que l’histoire de votre famille est un très bel exemple de résilience, mais parce que sur un plan plus général, elle permet d’éclaircir certains points à propos de toutes ces familles d’immigrés de toutes nationalités, contraintes un jour, elles aussi, de tout quitter. Car ceux que l’on appelle aujourd’hui les « migrants » sont encore trop souvent considérés à tort comme des « envahisseurs », alors qu’ils sont obligés de déménager, encore et encore, pour fuir des situations souvent très dangereuses, et dans le seul but de survivre. En retraçant l’histoire de votre famille, vous plantez le véritable décor. On se rend compte alors que quitter son pays, ses terres, sa maison, ce n’est pas si facile que certains pourraient le penser. Personnellement, je n’en ai jamais douté, mais malheureusement, beaucoup de gens, encore aujourd’hui, ne le voient pas de cette façon.
Votre famille doit être fière de la manière dont vous avez retracé son histoire, et comme je la comprends ! Toutes mes félicitations !
Pour répondre à votre question, oui, j’aime et j’écris de la poésie, mais aussi des romans. Je mettrai l’un deux en ligne ici très prochainement.
A bientôt,
Martine
@Martine Plouvier-Vivien
Chère Martine
Très touché par votre message, vous dites de mon Le livre ce que j’ai voulu y mettre. Non pas seulement l’histoire de ma mère et de mon père à travers les siècles, si j’ose dire, mais celle de millions de gens, presque nous tous en fait, souvent exilés, et toujours bousculés par l’Histoire, la grande Histoire dont ils sont les fourmis et dont ils souffrent, mais qu’ils dépassent en s’aimant malgré tout, et malgré les préjugés.
Vous aimez la poésie je crois, moi aussi, je vais m’empresser de vous lire.
Merci à @Valero et @Marion Le Doré de partager mon émotion et mon voyage dans l’Histoire et à @Hugues de Cayzac de ses remarques et ses conseils. Pour tous les autres n’hésitez pas, je suis preneur !
Poignant car cet exode je l'ai vecu a Oran en 1962 . J'ai pu comprendre , par ma mere , les prejuges religieux. Et , cela existe encore........... Tres beau roman pimente de faits historiques. Vous m'avez fait reculer a mes 12 ans avec mes peurs et chagrin du souvenir . Je suis restee tres longtemps ( 25 ans ) sans dire mes origines . Les 25 ans d'apres celebres a Nice m'ont reconcilies.. je suis une descendante de parents espagnols , alsaciens et Rodeziens.., Votre plume navigue avec aisance et raffinement. ..
Merci pour toute cette emotion partagee
Extrait :
Michel avait pris son courage à deux mains :
-Papa, maman… J’ai rencontré Victorine... La femme de ma vie…
-C’est très bien, avait répondu le père, et quand ferons-nous sa connaissance ?
-Je... Je voudrais vous parler du mariage... Et…
Ses phrases restaient en l'air.
-Il y a un problème ? coupa la mère, tandis que le père se reculait
-Non…Enfin… Un peu… Rien du tout…
-Comment ça, rien du tout ?
-On ne se mariera pas à l’église…
-Et pourquoi ?
Il lâcha la vérité, en redressant la tête :
-Elle est juive
La mère resta bouche bée, stupéfaite, regarda son mari, qui se taisait comme d’habitude, puis son visage se durcit. Le silence dura longtemps. Elle finit par le briser, en une seule phrase, qui claqua comme une sentence :
-On ne veut pas de juifs à la maison