C’est d’ailleurs les coupures drastiques dans les romans de Roal Dhal en 2023, Charlie et la chocolaterie, Matilda… qui ont réveillé les orthodoxes.
Ne plus dire blanc, ne plus dire noir, ne plus dire handicapé...pour éviter des références à toutes formes de discrimination...
Et la molle résistance des auteurs ou des ayant droits n’ont pas suffit à protéger les textes.
Moins de description, suppression du subjonctif et du passé simple, suppression du vouvoiement, disparition de verbes considérés comme démodés ou non suffisamment usités, c'est la grande lessive !
Mais ce n’est pas tout. Lever les ambiguïtés est essentiel (sous peine de censure ?) .
Citons l'inévitable Dix Petits Nègres, renommé en 2020 Ils étaient dix dans la version française
Martine, petite maman devient Martine garde son petit frère car on pourrait croire à une assignation de genre relève Rosalind Elland -Goldsmith, la grande rewriter de tous les "Martine",
Quant aux saltimbanques d’Enid Blyton, ils sont devenus le cirque de l’étoile.
Avec ces nuances, plus que jamais l’enfer se pave de bonnes intentions.
La notion de bien, de mal, de vulgaire, de péjoratif, de manque de tact… disparaissent du même coup. Et d’ailleurs ces mots devraient aussi disparaitre dans cette grande toilette, puisqu’ils n'auront bientôt plus de raison d’être.
Le nous est progressivement remplacé par le on, (Bibliothèque rose et verte). Les expressions sont reprises pour les simplifier : garder le sens mais perdre les nuances (On ne grommellera plus, on grognera)
Le passé simple a disparu chez Casterman.
Qu’en est-il ?
Parler à la nouvelle génération, s’adapter à son vocabulaire, à ses connaissances, vivre avec son temps mérite t’il de modifier le vocabulaire, de changer les termes ?.
… il faut aussi rendre les textes plus actuels, plus naturels. Quant au temps du récit, le présent est plus adapté au temps de l’action. ajoute Rosalind Elland -Goldsmith
Chez Flammarion, au contraire, le choix de préserver les œuvres originales demeure, et l’on s’attache le plus souvent à garder les illustrations d’origine comme Boucle d’or avec Gerda Muller.
Des pavés de 500 pages, une écriture soignée, parfois difficile et nuancée, des intrigues plutôt complexes avec de multiples personnages.
Et des millions de lecteurs fanatisés de 9-10-11 ans. Ou est l’erreur ?
Si l’air du temps a du sens, c’est sur ce principe unique qu’il faut sans doute se pencher.
Il vaut sans doute mieux écrire que ré-écrire car la frustration s’installe pour tous.
Les anciens qui voient leur littérature d’antan s'étioler et les enfants d’aujourd’hui qui ne se reconnaissent pas ou ne se reconnaitrait pas dans cette littérature.
Créons des Harry Potter bis et ter… pour que les enfants continuent à lire.
Et tant pis pour les vieux enfants
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@Olivero de Plantada Ingazu
Très sensible à cette citation. Mais une cabane confortable quand même...