Et nous vous remercions de votre confiance, mais …
Qui n’a pas été confronté un jour, à cette jolie phrase qui se termine mal, après avoir envoyé son manuscrit à un éditeur ? Cela va du texte hyper court, se voulant courtois mais affreusement pessimiste : « malheureusement, nous ne pouvons le retenir pour publication » ; ce, malgré ses qualités littéraires (certaines). De quoi vous mettre le moral en berne, assurément !
Il y a ceux qui vous disent l’avoir attentivement étudié, mais… compte tenu des impératifs spécifiques, d’un programme de publications déjà trop chargé, on a fait le choix sévère (pour ne pas dire terrible) de vous laisser sur le bord de la route, vous et votre chef-d’œuvre littéraire, qui restera à jamais inconnu.
Parfois, la réponse se veut davantage circonstanciée, plus personnalisée. « Le texte est intéressant, mais… », car il y a toujours un mais. Le comité de lecture s’est entre-déchiré à propos de votre ouvrage ; certains lecteurs n’étant pas pleinement convaincus du bien-fondé d’une publication. Bref ! Vous n’avez pas obtenu le précieux sésame tant attendu. Ce qui vous laisse un goût d’inachevé dans la bouche, au bout des doigts, car vous l’avez tapé avec ardeur, conviction, votre texte.
Si seulement, on vous demandait de le retravailler, de le réécrire… ? Que nenni ! Pour ne pas trop vous assommer et vous consoler d’une réponse négative, on vous dit qu’on regrette, qu’on s’excuse, qu’on est désolé… en espérant vivement qu’un autre éditeur se penchera sur votre cas avec bienveillance. Vous avez compris. Inutile d’insister. Passez votre chemin ! Ce n’est pas demain que vous contemplerez votre manuscrit à la devanture d’une librairie, avec votre nom écrit dessus.
Et si vous vous tourniez vers un site facile d’accès, même pour les non geeks, un site gratuit, tel monBestSeller.com, où vous pouvez retravailler à votre gré votre manuscrit, échanger avec des lecteurs. Et là, peut-être que, à force de persévérance… ? Qui sait !
Marie Claude Barbin (Marieb974 sur monBestSeller.com).
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Nombre d'auteurs ont créé leur propre maison d'édition et ont permis à des lecteurs ravis d'accéder à leurs ouvrages. Une réponse négative ne doit jamais être une fin. Avec les organisations qui bougent à cause des changements générés par le covid, de nouvelles possibilités commencent aussi à se dessiner. Mais il est certain que les arguments avancés ne risquent pas évoluer. Enfin, n'oublions pas que sans réseau, rien ne se fait aujourd'hui !
Bonsoir de La Réunion,
Je vous remercie tous, d'avoir réagi à mon petit texte sur les maisons d'édition. J'ai résumé les réponses.
Avec les lettres de refus, on pourrait écrire un roman.
Bien cordialement.
Le problème n'est pas d'éditer un livre mais de le commercialiser. Il faut restaurer l'éditeur dans sa fonction de filtre (avec des critères subjectifs, c'est vrai, mais quand il s'agit d'évaluer il n'y a rien d'objectif). N'importe quel imprimeur ou auteur se sacre "éditeur". Le livre machin édité aux éditions moi-même. Nous recevons des manuscrits (les éditions chum) qui ne sont même pas au niveau d'une rédaction de classe de seconde. Une maison d'édition est une entreprise qui a besoin d'avoir un retour sur investissement. C'est le seul métier où les ventes sont aléatoires. Les libraires usant de leur droit de retour il n'est pas possible de tout publier. Il faut rechercher le texte qui a une chance d'avoir un impact. Les critères commerciaux viennent interférer sur les critères littéraires.
Une fois le livre imprimé encore faut-il parvenir à le vendre. Aujourd'hui un honorable succès de librairie c'est mille exemplaires. La plupart du temps c'est quelques centaines. L'efficacité des prescripteurs (presse, radio et même télé) est en chute libre si l'auteur n'est pas connu et reconnu. Et, compte tenu des coûits de médiatisation, il n'est pas question de propulser un auteur inconnu. Ce sont les Musso, Lévy et tous les autres qui dégagent les marges qui permettent aux éditeurs de miser sur de nouveaux auteurs. Ainsi, le risque est préfinancé. On vendra les mémoires du chanteur bidule, parce que bidule est connu, on vendra moins l'excellent roman de Alain A. qui est pourant d'un style si riche.
Alors, c'est vrai beaucoup de candidats et très peu d'élus et donc beaucoup de déçus. Il reste l'autoédition elle-même très encombrée et vouée, à mon avis, à rester un marché parallèle dans lequel quelques auteurs tireront leur épingle du jeu et dans lequel tous les autres piétineront, même s'ils nous font croire sur les réseaux sociaux qu'il ont été lus par milliers. Un clic n'est pas une lecture.
C'est vrai que c'est compliqué de trouver une maison d'édition. Les comités de lecture ont tellement de manuscrits à lire que le temps qu'ils jettent un coup d'oeil au nôtre, on a déjà perdu espoir d'une éventuelle réponse de leur part. Mbs permet de nous redonner confiance, toutes ces lectures sur le manuscrit publié redonnent de l'espoir. On ne sait pas vraiment si toutes les personnes l'ont vraiment lu ou non, mais monter dans le classement est déjà une petite victoire.
Il ne faut pas baisser les bras avec les maisons d'édition.
Votre article montre bien la baisse de moral des auteurs en devenir qui s'investissent tellement pour ne récolter qu'un non, et au final, pas vraiment d'explication ou d'appréciation. Merci pour votre article.
Les maisons d'Edition classiques sont submergées ( 450 à 500 manuscrits reçus chaque mois ) Elles n'arrivent même plus à éditer les auteurs qui font partie de leur écurie. A terme ( 30 années environ ), elles sont condamnées par le numérique. ( Comme le papyrus et les parchemins enluminés des moines ont été condamnés par Gütemberg ).Le livre papier est déjà une hérésie ( et contre-environnemental).Les générations futures ne liront plus que sur des écrans de supports qui contiendront des milliers de livres avec analyses et commentaires et qui remplaceront les 50 ou 100 mètres d'étagères que plus personne ne logera dans son appartement.Le site monbestseller est parmi les pionniers , qui devra se dévelloper et s'améliorer en proposant des lectures à prix modique (1, 2 ou 3 € selon la grosseur du livre ); Sinon, on peut imaginer un énorme "Cloud" dans lequel on pourra choisir moyennant finance équivalente. Sinon, les gens ne liront plus et ne regarderont que des images fixes et mouvantes, ce que l'on commence à voir chez les adolescents, sous forme de jeux, de films et videos en tous genres.Moi aussi, j'aimais bien les livres de collection avec illustrations, j'en ai plein la maison (de campagne), que je n'ouvre plus jamais. Il restera les livres d'art et de reproductions, qui sont des livres d'images, des livres de planches descriptives pour les diverses sciences etc...mais ni Balzac en 120 volumes,ni Françoise Sagan en 100 lignes n'entreront dans les chambres.
Bonjour Marie-Claude,
Vous avez très bien analysé et expliqué le comportement des maisons d'édition. Quel(le) auteur(e) n'a pas été confronté(e) à ce refus plus ou moins courtoisement exprimé s'il n'est pas people, médiatique, politique, ou écrivain maison potentiellement porteur d'un gros tirage.
Comment concilier l'envie d'écrire de tant de personnes et la recherche de rentabilité des maisons d'édition ? La création de sites comme monBestSeller est une bonne chose pour toutes celles et tous ceux qui veulent écrire pour espérer être lus. On peut supposer que celui ou celle qui écrit ne le fait pas pour soi. Cependant, cette opportunité d'être auto-publié avec la plus grande facilité fait basculer dans l'excès inverse. Au hasard des lectures, y compris sur un site publiant commercialement (comme Amazon par exemple), j'ai pu voir trop de textes non aboutis, non corrigés, horriblement truffés de fautes d'orthographe, non formatés, etc. La bonne démarche serait de se faire lire, corriger et commenter — sincèrement — dans un premier cercle relationnel avant de s'exposer à la lecture d'un public.
Mais un site gratuit d'auto-édition, s'il a le mérite d'exister, n'est qu'un moindre mal pour les auteurs.
Si l'on compare le nombre d'accès à la lecture et le nombre de commentaires ou commentaires / notations, l'information attendue par l'auteur sur son manuscrit n'est pas suffisamment exprimée. L'échange possible avec les lecteurs anonymes pourrait / devrait être plus riche qu'il ne l'est. S'il y a commentaire, un commentaire trop succinct ne constitue pas un avis suffisant sur ce qui plaît (ou déplaît), sur l'écriture, sur le thème, etc. Dommage ! Comme vous le dites aussi, l'avantage est de pouvoir retravailler le manuscrit à son gré. J'ai pu me rendre compte qu'un atout de mBS est de pouvoir communiquer avec d'autres auteurs. Là réside le véritable intérêt, par des avis pertinents et des corrections mutuelles. Enfin, le classement "Meilleures progressions" par le nombre de lectures sur 30 jours glissants est faussé. Passé l'engouement normal d'une nouvelle publication, il est suspect de voir se maintenir en tête du classement des écrits très anciens, ou d'assister à des progressions surprenantes (bondissantes) de certaines catégories d'écrits soutenues par des clubs de lecture qui cliquent à tour de bras pour l'audience de l'auteur.Mais le système a le mérite d'exister. Il faut seulement en connaître les limites. Si lire gratuitement les manuscrits encourage un grand nombre de lecteurs à franchir le pas (même s'ils se limitent aux extraits), à leur faire aimer la lecture, à les inciter éventuellement à acheter l'ouvrage pour le lire dans sa totalité, alors c'est la meilleure chose qui soit.
Merci Marie-Claude pour votre article... je salue au passage cette île que j'ai beaucoup aimée, et où se déroule mon aventure si singulière. M.C.