Élizabeth M.Aîné-Duroc - Tout a commencé avec une tribune mBS. J’avais écrit un article pour la rubrique des Classiques. Entre ces lignes, je livrais mon amour pour ce roman que nous connaissons sous le titre de Jane Eyre. J’y parlais de mon affection pour son auteur. J’ai nommé : Charlotte Brontë.
Le texte une fois publié, j’ai eu la joie de découvrir les commentaires que postaient les lecteurs du site, -commentaires éloquents, qui me faisaient chaud au cœur. Mais, que dis-je ! « Les commentaires que postaient les lecteurs », ce n’est pas tout à fait exact. Pour être juste, je devrais dire : les commentaires que postaient les lectrices ! Pendant toute la première journée, au moins, ce ne furent que des femmes qui argumentèrent autour de la tribune. J’avoue que je m’en étonnai… tout en comprenant la chose suivante. S’assimiler à une jeune héroïne, parfaite figure du romantisme anglais, bizarrement passionnée comme l’est cette Jane Eyre, absorbée dans un dévouement aveugle à ce Mr Rochester qu’elle va jusqu’à appeler « son maître », ça ne doit pas être aisé, quand on est un homme ! C’est alors qu’est intervenu Ivan Zimmermann, -un lecteur, cette fois-ci-, avec deux remarques qui m’ont bouleversée.
Ivan témoignait d’une part que, effectivement, son empathie masculine pouvait être freinée par la plongée intime dans ces pensées féminines… D’autre part, (s’étonnant d’apprendre l’anecdote selon laquelle Charlotte Brontë se vit obligée, à son époque, d’user d’un nom de plume au masculin pour être publiée), Ivan faisait remarquer que, de nos jours, il serait de meilleur ton de faire le contraire !
L’aveu me mit bouchée bée. Jamais je ne m’étais fait cette réflexion. Est-ce vrai ? De nos jours, -admettant que le nombre de lectrices est globalement plus élevé que celui des lecteurs-
Ivan Zimmermann - Parfois, oui, j’en suis convaincu mais, sans hypocrisie, tout dépend de l’œuvre que l’auteur veut faire connaître. Mais permettez-moi, de faire un petit crochet avant d’alimenter ma réponse.
Dans Les lettres Persanes Montesquieu se posait la question de savoir si la femme devait être assujettie à l’homme et proposait une réflexion sur l’esclavage de la femme et sur ses droits. Belle époque pour les hommes méprisants voulant absolument détenir le savoir universel. Pour être reconnue en tant qu’écrivain, la femme devait se battre pour faire valoir son écriture, qui souvent était un cri, un effrontément passionnel, à la sauce subversive face à l’ordre masculin établi. Puis, il y eut la baronne Dudevant, Amantine Aurore Lucile Dupin, alias George Sand (un pseudo masculin) qui mit en avant la passion féminine, lutta contre l’injustice envers les femmes et le carcan masculin qui les aliénaient à un rôle futile. Bien plus tard, Simone de Beauvoir mit en avant le combat des femmes en participant au « mouvement de libération de la femme ». Si la machine eut des ratés, elle était en marche. Succès faisant, depuis les années soixante, les écrits des femmes furent regardés avec beaucoup d’intérêt par les éditeurs qui se rendaient compte que les lectrices, plus nombreuses que les lecteurs, étaient immanquablement attirées par le ressenti féminin. Enfin, elles pouvaient parler de leur sensualité (autrefois interdite), de leur amour, de leur penchant affectif sans ombre, et consécration ultime on accorda un E final au titre d’Auteur. Illusoire discrimination positive, non ?
Pour répondre à votre question concernant un pseudo au féminin : de nos jours, au XXIème siècle, si un auteur veut publier une œuvre romantique, pleine de subversion, de révolte, de sensualité, voire de sexe, comportant un sujet sociétal, il serait habile de prendre un nom de femme. « Faux ! Les femmes n’ont eu que 108 prix littéraires sur 663 » vont hurler les plus féministes, mais cette statistique ne tient pas car établie depuis le début du XXème siècle.
Fayard, Gallimard, Stock, Livre de poche, Casterman, Belfond, la Martinière et plein d’autres, se sont récemment armés de directrices ou de conseillères en lecture et ce n’est que le début. Le plafond de verre construit par les mâles se fissure.
Élizabeth M.Aîné-Duroc - Voici une réponse détaillée et argumentée, après laquelle il sera difficile d'apporter du contenu. J'aurais envie de jouer sur les mots et de remettre en question le fondement même de cette observation. Vraiment, la sensibilité féminine est-elle plus exacerbée que celle des hommes ?
Les premiers éléments de réponse qui me viennent à l'esprit sont les suivants. Toute écriture, si l'on y pense bien, est d'abord un travail de l'ombre. Homme ou femme, nous passons beaucoup de temps à maturer ce qui deviendra un écrit, quel qu'il soit. Et quelle que soit la source de notre inspiration, qu'elle nous conduise sur le sentier laborieux du récit de vie, à la découverte des romans les plus construits et les plus aboutis, au bastion des contes les plus fantasmagoriques, ou qu'elle nous mène à la croisée des chemins de nouvelles en nouvelles, nous nous penchons de longues heures durant sur nos œuvres. Et cela, tous travaux confondus. Depuis cette étincelle surgie qui donne le départ jusqu'aux derniers détails de mise en page et de correction, il s'écoule des heures où nous travaillons dans le secret, un secret que, peut-être, seuls quelques confidents privilégiés partagent.
Ce travail, — ici grossièrement résumé —, me semble être identique à mener, qu'on soit un homme ou une femme, et la qualité de l'œuvre achevée ne se discute même pas. Il m'est arrivé de pleurer de tout cœur sur des ouvrages merveilleux, dont les auteurs étaient des hommes aussi bien que des femmes.
Je ne voudrais pas dresser d'analogie peu subtile entre le travail de l'écriture et celui de la maternité ; je ne voudrais pas non plus m'attarder sur l'idée abstraite d'une revanche prise par les femmes dans le domaine de l'écriture, basée sur le principe que ce que l'on a longtemps oublié, — ou méprisé —, une fois mis en lumière, attire tous les regards. En revanche, j'avancerais volontiers la théorie suivante. Il est possible que les auteures s'assimilent tout simplement plus facilement au processus de l'écriture, considérée pour elle-même. Sans faire mention des aspirations qui peuvent être celles des femmes et qui peuvent différer, bien entendu, sans parler des personnalités, multiples, et des histoires de vie parfois si dissemblables, il n'en reste pas moins vrai de dire que la condition féminine et ce qu'elle implique de combats, -notamment contre la discrimination-, de luttes et de victoires chèrement gagnées, sur le plan publique ou privé, parfois après des mois et des mois d'un travail qui se sera mené, la plupart du temps, dans le secret, rapproche de nature les femmes et les écrivains. Tout écrivain se surpasse dans l'ombre, se remet en question, accepte d'effacer et de recommencer, peine des heures durant dans une attente qui peut être douloureuse. Et tout écrivain, s'il pense à faire lire ses écrits, plus encore à les publier, s'expose au jugement, au mépris, à la honte parfois, au dénigrement, à la dévalorisation, et doit accepter de se positionner face à ces obstacles, de pleurer en secret, de tout remodeler sans trahir ses convictions, (ou de ne rien remodeler du tout, c'est selon) ; doit décider s'il gravira encore la montagne, presque insurmontable, pour un pas de plus. Avec un peu d'emphase, c'est presque décrire là un état de fait dans lequel je crois que beaucoup de femmes, -auteures ou lectrices-, reconnaîtront, non pas seulement leur hypothétique travail d'écriture, mais leur vie quotidienne elle-même. Alors, plus que la sensibilité des femmes, je pense que c'est cette intimité avec l'écriture en elle-même qui leur confère, d'une part, une confiance assumée en leur rôle d'écrivain et d'autre part, leur offre une place de choix dans une société qui s'ouvre peu à peu à l'idée de reconnaître leur valeur et la valeur de leurs décisions.
Honnêtement, je ne pense pas que le lectorat, qu'il soit masculin ou féminin, ait plus confiance en la supposée propension des femmes à mieux témoigner de leur sensibilité (ça peut faire partie du mythe, je le reconnais), mais il admet peut-être, inconsciemment, cette proximité entre le destin des femmes et tout travail d'écriture. Et cela pourrait suffire à induire, chez les lecteurs, l'idée d'une profondeur plus poussée, d'une intériorité plus vibrante, d'un réalisme plus frappant dans les écrits des auteures et par là, expliquer la remarquable avancée des écrivains féminins, dont vous parlez.
Cela dit, je m'insurge ! Il existe autant de profondeur, autant d'intériorité, un réalisme tout aussi poignant chez les auteurs au masculin. Je le sais, j'en suis convaincue, et je le découvre encore (sur mBS!) de jour en jour. Par ailleurs deux domaines, si je ne fais pas erreur (et sans vérifier les statistiques), subsistent dans l'écriture, où la confiance est accordée aux hommes aussi bien qu'aux femmes. J'ai nommé les livres destinés à l'enfance (voire, à la petite enfance), et la poésie. Les hommes n'hésiteraient donc pas à parler aux petits et aux utopistes (encore que la poésie ne soit pas toujours, loin de là, œuvre d'utopie...). Pour cela, ne faut-il pas faire preuve d'une extraordinaire sensibilité ? D'ailleurs, si un auteur faisait le choix d'un pseudonyme au féminin, de nos jours, pour mieux placer son écrit dans l'opinion, -dans l'opinion des lectrices, notamment-, ne ferait-il pas aveu implicite de sensibilité ? Alors, après que des milliers d'années d'Histoire aient relégué la femme au rang de 'juste-bonne-à-pleurer', aujourd'hui que les choses tâchent d'évoluer,
Ivan ZImmermann - Houlà ! Halte au tir ! Ma chère Elizabeth vous venez de donner un exemple de votre sensibilité féminine : vous tentez avec talent de supposer que nos sensibilités d’homme et de femme sont identiques, même dans l’écriture.
N’est-ce-pas là un aveu de nos différences que de vouloir à tout prix que nous ayons des sentiments égalitaires ? Vous vous battez pour cela, il y a de la hargne et un semblant de gentille rogne sur ce que vous considérez, en somme, comme un faux débat.
Vous me demandez si l’homme revendique sa sensibilité de mâle. Mais, oui, bien sûr que oui. Je ne vous parle pas de sensiblerie mais cela ne nous empêche pas de pleurer ou de rire, d’apprécier ou de déprécier, de développer de l’amour ou de la haine, de l’apitoiement ou de la dureté. Après tout, nous sommes humains à part entière, pas des êtres à part. Mais il est évident que nous n’exprimons pas les mêmes sentiments face à une même situation. La preuve en est peut-être la misogynie de certains hommes voulant se hisser au tabernacle de la culture et de la foi, créant ainsi une échelle de valeur entre les sexes et, son opposé féminin, la misandrie qui constitue le rempart inverse tout aussi absurde. Ce sont sans doute les sentiments humains les plus méprisables démontrant, malgré tout, une brute opposition de point de vue. Vous n’ignorez pas qu’il est reconnu que les hommes ont tous un petit côté féminin, ce qui explique également que lorsque ce « petit côté » est beaucoup plus développé, comme chez les homosexuels par exemple, une sensibilité particulière est alors exacerbée et permet aux différents talents de ceux-ci — les homos — de faire des miracles dans la décoration, la mode mais aussi dans la poésie et l’écriture. Ce n’est pas un cliché, c’est réel. Que ne vous citerai-je le couple Verlaine et Rimbaud, pour les plus connus, Villon, Shakespeare, Voltaire, Balzac, Flaubert etc. La liste est très longue. Leur talent respectif aurait-il été aussi explosif s’ils n’avaient pas eu ce « petit côté » très développé. Vous le voyez, nous sommes loin des « pleurnicheuses ».
Et puis, pour arriver enfin au sujet de façon plus terre à terre, pouvons-nous ignorer que dans notre sensualité nous n’avons pas les mêmes fantasmes, nous n’avons pas les mêmes plaisirs sexuels. C’est une question d’intelligence du corps et de l’esprit. Et, bien sûr, le corps guide l’esprit que nous le voulions ou pas. Lorsque nous décrivons une scène d’amour, le ressenti qui en ressort ne sera pas similaire suivant que le lecteur est une lectrice et inversement. La description de l’auteur(e) ne sera pas identique, tant par sa plume que par son « moi » masculin ou féminin. Un texte non signé d’un(e) auteur(e) traitant de l’amour laissera un stigmate, une signature qui feront deviner son sexe.
Nos sexes sont différents et dirigent nos sentiments de façon différente. C’est ainsi et c’est tant mieux.
Donc, loin de l’analogie maternelle de la reproductrice, il y a de toute manière la touche, la griffe qui trahira cette différence à travers l’écriture. Votre roman fétiche, Jane Eyre, pouvait-il avoir été écrit par un homme et votre héroïne « Rose-Lune » pouvait-elle avoir été inventée dans un esprit d’homme ?
Ma réponse est non.
Élizabeth M.Aîné-Duroc - Décidément, bien cher Ivan, le sujet nous inspire, et nous le menons plus loin que je l'aurais pensé ! J'avoue que le thème est passionnant, et je vais devoir mettre un frein à mes inspirations, pour laisser souffler nos lecteurs et nos lectrices.
Je suis heureuse toutefois d'avoir l'occasion, grâce à votre intervention, d'ajouter une chose qui me tient à cœur. Peut-être, lors de ma dernière réponse, ayant souhaité souligner les dons et les chances que nous avons tous, hommes et femmes, de nous exprimer pleinement, ai-je donné l'impression de vouloir simplement gommer nos personnalités propres comme nos différences. Ce n'était pas mon intention ! D'après ma conviction, il se trouve au contraire une merveille dans ce que nous pouvons, les uns et les autres, apporter de profondeur et de plénitude, dans nos écrits notamment, lorsque nos expériences se distinguent et se complètent. Effectivement, certaines choses ne peuvent être évoquées que par des femmes, d'autres par des hommes seulement, et nous voyons que l'écriture notamment, qu'elle soit intimiste ou non, nous offre l'occasion de témoigner d'un vécu, et de le donner à connaître, pour une meilleure communion... Ainsi toute lecture nous enrichit et nous enseigne, nous offre l'incroyable opportunité de voir au creux d'un cœur, et d'en ressortir grandi(e)s.
C'était sûrement là ma motivation. Consciente des richesses que chacun d'entre nous peut découvrir au fond de soi, et bien au fait des reflets différents et complémentaires que les prismes de nos cœurs d'hommes ou de femmes sont amenés à renvoyer lorsque la lumière les touche (car il y a de la lumière dans chaque témoignage), je voulais partager ma conviction, qui est la suivante. Nous sommes bien plus définis, au final, par le fait d'être une personne à part entière ou, du moins, par la quête que nous menons en vue de le devenir, que par des sensibilités masculines ou féminines, qu'il ne s'agit pourtant pas de nier.
Une histoire de vie un peu à part, -la mienne-, étant sans possibilité de retour marquée par une tragédie dont plusieurs drames ont découlé, et mon existence n'étant faite que d'une quête d'une vie plus intense et plus vraie pour dépasser ces seuls événements, je peux dire que mes convictions, établies peu à peu, passées au creuset d'une remise en question radicale, me fondent à ne pas considérer que le corps mène l'esprit, mais qu'il s'agit bien du contraire et que par là, les choses retrouvent leur véritable place. C'est ainsi que je voudrais considérer chacun, -et, bien entendu, les auteurs, les auteures, les lectrices et les lecteurs-, comme étant tout d'abord cette personne intime et spirituelle, en somme peu sexuée, à qui s'offrent les chances diverses et infinies d'exprimer et d'éprouver des 'sensibilités' qui regarderont nos cœurs et nos convictions bien plus que des modèles moraux, sociaux et prédéfinis.
De sorte que, du moins je l'espère ainsi et ce sera, cher Ivan, ma conclusion, chacun se trouve mieux respecté et mieux pris en compte, dans sa richesse personnelle, dans ses attentes, dans son parcours ; afin que les femmes les plus viriles ne soient pas méprisées et que les hommes les plus tendres ne soient pas moqués, afin que nos aspirations soient entendues pour ce qu'elles sont et que plus aucun homme ne soit obligé de recourir au pseudonyme féminin pour être bien lu ni aucun femme à l'inverse pour être bien entendue... Partager cet article avec vous, pour monBestSeller, ses lecteurs et ses lectrices, aura été un défi aussi bien qu'une belle aventure, cher Ivan, et je suis heureuse que vous m'ayez fait assez confiance pour me proposer de faire ce bout de chemin avec vous. Je vous remercie pour vos disponibilités et votre sincérité, et j'en termine en soulignant combien écriture(s) et lecture(s) peuvent nous aider, hommes et femmes, dans nos parcours intimes, à atteindre le but que nous poursuivons.
Ivan Zimmermann - Je terminerai juste avec ces quelques mots.
Nos convictions sont en quelque sorte demeurées intactes même si quelques nuances ont pu marquer ce débat. Je reste pourtant persuadé que nos différences sexuelles nous font voir le réel de toute autre manière, outre les personnalités qui se dégagent de chacun. Qui domine ? Corps ou esprit ? Ni l’un, ni l’autre, sans doute mais les deux sont liés et l’un influe sur l’autre et réciproquement. C’est inexorable et tant mieux. Le poète Aragon disait : « La femme est l’avenir de l’homme » et sans doute avait-il compris que sa pensée, sa réflexion et sa sensibilité féminine pouvaient livrer une autre idée du monde notamment à travers une écriture distincte. Et elle a le vent en poupe, ma chère Élizabeth ! Je ne considère pas ce fait comme une gêne, une négation de l’homme, mais comme une avancée qui s’ouvre enfin sur une complémentarité absolue.
L’écriture féminine tend à exploser à la vue de tous, ce n’est que justice. Les diversités homme/femme, qu’on le veuille ou non, sont indispensables et si Dieu existe il aurait bien fait les choses.
Élisabeth M.Aîné Duroc et Ivan Zimmerman
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
J'ai finalement retrouvé ce roman d'une génération qui avait tellement captivé les jeunes filles des années 80 parce que c'était censé être le journal intime d'une jeune fille, Stéphanie. Les adolescentes disaient toutes que seule une fille pouvait traduire aussi bien toutes leurs émotions et leurs problèmes de l'époque. En fait livre avait été écrit par Philippe Labro, et s'intitulait Des cornichons au chocolat.
@Catarina Viti
"Chère" Madame, malgré Lacan, les usages sont les usages. Félicitations d'avoir autant de compétences, mais pour ce qui concerne mon lapsus souligné, ne vous excusez pas et vous n'êtes pas ignare, consultez seulement la page 148 de mon livre "l'homme chinchilla ou le rêve au féminin", et vous découvrirez :
(Une citation à méditer "Une femme qui se croit intelligente réclame les mêmes droits que l'homme. Une femme intelligente y renonce" signé Colette .) Pour ce qui concerne ce que vous dites de la Chine, et les pratiques énergétiques, ne vous taisez pas au contraire il y a beaucoup à apprendre et pour ma part, j'ai beaucoup appris. Il y a tant de choses à dire, mais ce n'est pas par MBS interposé, comme je le fais en cet instant, qu'on peut échanger sur le fondement de thérapies ancestrales, que vous pratiquez, dont nous sommes si éloignés.
Cordialement.
@Elizabeth M. Ainé- Duroc @ivan zimmermann
Tenir à sa différence sans s'y laisser enfermer.
Hommes, femmes, même combat. Cela vaut pour l'écriture. Pour toute création. Et pour tout le reste. De mon point de vue bien sure...
C'est quoi tous ces "cher, chère, Monsieur, Madame ?" C'est le sujet qui vous intimide ? Comme disait Jacques Lacan "La femme n'existe pas " et j'ajouterai l'homme encore moins ! ;-)
Cher Madame @Catarina Viti, Louis est un ami précieux, j'ai la chance d'avoir des causeries régulières avec lui.Plus que tout, j'aime son humilité, sa douceur et la joie qu'il communique à tous. Il a été le seul à répondre présent et à me donner des réponses, suite à l'expérience de Kundalini que j'ai vécu il y a de cela 7 ans à cause d'un accident, un meuble de 50kg qui est venu s'abattre sur mon visage et m'a inversé la nuque, atrophiant tout mon coté gauche dans des souffrances inhumaines. Mais c'est fini aujourd'hui, tout cela était fait pour me prouver que la fatalité n'est rien face à la volonté de l'esprit. Chose étrange, n'est-il pas, que ceux qui la cherchent ne la trouvent pas et que ceux qui ne la connaissent pas la rencontre. Une chose est sûre, la voie du coeur reste à mes yeux, la plus directe et donc la plus dangereuse aussi. Pour sublimer ma rencontre avec la Kundalini, j'ai écrit l'histoire du Royaume de Cristal, l'écriture m'a permis de trouver l'encrage nécessaire face à ce feu incroyable que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve. Bien à vous.
Je vous prie de ne pas vous taire @Catarina Viti, votre parcours est sacrément intéressant. Les occidentaux redécouvrent aujourd'hui, ce qu'est la véritable énergie de la vie et j'ai profondément aimé votre analyse sur le symbole du Tao. Je pratique le Chi Gong avec Louis Wan Der Heyoten, un homme d'une grande sagesse, vietnamien d'origine chinoise, grâce à lui, j'apprends à maitriser sur le temps, par le souffle et les mouvements du corps, l'énergie fondatrice qui sous-tend notre existence. Celle-ci est directement liée à la conscience. Tout reste à découvrir sur ce chemin là.
Chère @Élizabeth M.AÎNÉ-DUROC, merci également pour votre accueil chaleureux. A vrai dire, c'est bien la première fois que je m'inscris sur une telle plateforme. Je découvre des auteurs à l'esprit vif et au coeur sensible qui ont pour désir de prendre à bras le corps leur liberté d'expression qui n'a pas forcément pu voir le jour au travers d'une maison d'édition traditionnelle. A côté du champ éducatif qui est le mien, j'ai trainé mes guêtres dans le milieu de l'édition et de l'audiovisuel, je raconterai peut-être sous forme d'article un peu de mes aventures, je ne sais pas encore si cela peut intéresser. La passion nous mène a emprunté des voies qui nous réservent autant de bonnes surprises que de mauvaises, mais c'est le jeu! Quant au retour à l'essentiel spirituel, oh que oui, chère madame, nous avons tous le plus grand besoin de nous réconcilier avec notre coeur, et ici je ne parle pas de l'organe physique mais bien de l'organe vibratoire. Ce monde affairé à construire sa tour d'ivoire spéculative sur le ciment du dogme matérialiste en a tout simplement oublié ses racines spirituelles. Mais bien heureusement, des civilisations telles que la Chine ont conservé précieusement l'essentiel de notre culture collective. Petite pensée au passage pour Monsieur @jean claude Robin qui en parle finement.
Oh, une belle âme m'a répondu. :)
Merci beaucoup @Ivan Zimmermann.
Quant à cela : J'aime beaucoup votre phrase qui résume tout, à mon sens :
"Au final, l'homme et la femme se cherchent, se perdent, se séduisent, se condamnent, se détruisent pour mieux se rencontrer et donc se connaitre."
Je dirai juste que tout homme et toute femme ayant eu le courage de se risquer à aimer vraiment peut en dire tout autant.
J'ai partagé l'article sur ma page Facebook, histoire de contribuer à diffuser un peu de ce supplément d'âme au coeur de l'immensité du monde numérique.
Bien vous.
Sand
Bonjour chère @Sandrine Guarino ! Je vous souhaite la bienvenue sur monBestSeller, j'espère que vous ferez ici de belles et enrichissantes rencontres littéraires, en fait je n'en doute pas ! Certaines des phrases de votre superbe commentaire, admirablement développé, me touchent beaucoup, -ce retour à l'essentiel spirituel dont vous parlez, et qui est tout-à-fait ce que je souhaitais exprimer, si vous me permettez de le dire ainsi !
En ce qui concerne la couverture de votre livre, je ne suis malheureusement pas experte, car je n'ai pas téléchargé la mienne. Il me semble que la procédure est très simple, du moment que vous avez souscrit à un abonnement spécial (la publication gratuite d'un ouvrage n'inclut pas sa couverture illustrée, si je ne fais pas erreur). N'hésitez pas à contacter mBS directement, vous verrez qu'on nous répond toujours très vite et très bien !, et par ailleurs d'autres auteurs sauront sûrement mieux vous renseigner que moi...
Je souhaite la bienvenue à votre livre du côté duquel je vais aller faire un petit tour, et j'espère avoir le plaisir de vous rencontrer à nouveau, un de ces jours, au gré d'une lecture ou d'une autre !
Amicalement,
Élizabeth.
Que de belles pensées. Que de gens charmants. Je vous découvre aujourd'hui, ayant accosté sur la plateforme de mbs depuis hier.
De l'authentique"JE m'en CONTREFOUS !" de Monsieur @Bossy à la bio passionnante d'Hedy Lamar contée par @Catarina Viti.
De la justesse de propos d'@Armonia Zyra qui exprime dans la simplicité de cette phrase toute la complexité du genre humain "Je connais des homos qui ne sont pas plus sensibles que des hétéros et des hétéros qui ne s'interdisent pas d'exprimer leur sensibilité dans des domaines que l'on prétend réservés aux femmes." Je vous conseille le film "The Danish girl", une merveille de sensibilité sur la question. Monsieur @jean claude Robin résume l'affaire: "Ce qui est important ce sont les complémentarités, avec toutes leurs nuances, qui ne sont pas obligatoirement sexuées." Quant à Catarina Viti, elle met en lumière ce merveilleux symbole du Tao qui synthétise l'essence même de la vie et de notre expérience humaine. Ce symbole est né de ce que nous sommes, Yin et Yang à la fois, chacun avec ses propres proportions selon la sensibilité de son âme. Chacun avec le droit fondamental d'être ce qui l'est dans ses paradoxes identitaires au delà de l'illusion du miroir de son image sociale. Mes 15 ans de travail social en tant qu'éducatrice m'ont fait côtoyer l'humain de près, l'expérience du réel me montre chaque jour à quel point, au delà des sexes, l'être humain est un drôle d'animal en quête d'identité et de liberté. Un spécimen doté de raison et mu par ses passions, qui doit passer par l'expérience du moi pour tendre vers l'unité du Soi. C'est ainsi que les paradoxes de la nature humaine, loin d'être à refouler, sont à intégrer dans la base de données de la conscience pour transcender notre condition de simple mortel. Au final, l'homme et la femme se cherchent, se perdent, se séduisent, se condamnent, se détruisent pour mieux se rencontrer et donc se connaitre. Mais quel est donc le remède à cette éternelle guerre des sexes? Car si les auteurs parlent ici d'un passé guerrier qui n'a plus raison d'être et Dieu que vous avez raison! La réalité est qu'hélas, elle est bien présente encore sur le terrain du quotidien. A mon sens, tout tient en cela que de la procréation doit naitre quelque chose de plus grand que soi, et ici, je ne parle pas de procréation terrestre, mais bien de procréation spirituelle, en d'autres termes, je parle d'Amour dans le sens le plus noble et le plus beau du terme. Le remède est simple, tout comme l'essence de la vie. C'est une histoire d'alchimie, de désir et de renoncement.
Merci en tout cas à @Élizabeth M.AÎNÉ-DUROC et @Ivan Zimmermann pour cet échange, qui montre l'essentiel, que c'est du partage de nos différences complémentaires d'homme et de femme que née le NOUS, vos commentaires sensibles, éloquents et honnêtes en sont la preuve.
Bien à vous tous.
Sand
Ps: Je suis nouvelle ici, une bonne âme pourrait-elle me dire comment je peux télécharger la couverture de mon livre "Le Royaume de Cristal"? Je vous prie par avance de m'excuser si je pose la question peut-être au mauvais endroit, celle-ci n'ayant strictement rien à voir avec le sujet de l'article. J'en ai bien conscience, mais venant d'arriver, je me retrouve un peu perdue face à l'immensité du site...
@Catarina Viti
Chère Madame, je respecte votre point de vue, vous soulignez un des aspects de la culture chinoise, c'est bien, mais est-ce suffisant ? Vous devriez lire ce que j'en dis dans "L'essence de la vie et l'énergie du monde". Sachez que j'ai vécu quelques années en chine, j'y ai découvert combien le "géomancien" est encore très écouté. Ce n'est pas le peu d'espace temps qu'il nous est donné de vivre, en Occident particulièrement, pour juger de ce que des millénaires nous ont appris et qui ont façonné les êtres que nous sommes, tous différents. Heureusement que ces différences existent, car de l'uniformité nait l'ennui disait le sage.. Allez en chine et vous découvrirez dans la Chine profonde ce qu'il en est de l'égalité des sexes. Croyez-vous qu'il suffit d'un texte de loi pour inverser ce que la nature a structuré depuis son origine, pour le travail ou le salaire certainement, pour le reste ?..Colette je le rappelle ,dans l'un de mes "essais".... disait "une femme qui se croit intelligente demande l'égalité, ou "la parité terme actuel", une femme intelligente la refuse".
Oh, merci cher @BOSSY... Merci, merci, merci. Un des plus beaux cadeaux qu'on m'ait jamais faits... À bientôt.
Élizabeth.
Mais vous savez très bien que dans beaucoup de domaines, la simplicité fait l'élégance. En tous cas c'était l'avis d'Einstein et de suis toujours d'accord avec Einstein... :)
Bonsoir @Élizabeth M.AÎNÉ-DUROC et @Ivan Zimmermann. Merci pour cet échange intéressant sur ce sujet "délicat". Féminin ou masculin, c'est surtout une question de point de vue, d'affinité, de lieu et de moment. Nous avons tous du masculin et du féminin en nous, dès la naissance et tout au long de la vie. Les parts de chaque ne sont pas figées et pas forcément liées au sexe, mais davantage aux rencontres, à l'environnement et aux relations (intérieure comme extérieures). Elles évoluent en fonction de différents facteurs, pour prendre la forme d'un résultat nuancé par son propre positionnement (moral et intellectuel). M'est avis que cela relève de la construction de soi et d'une forme d'harmonie (ou de disharmonie^^) plutôt que d'une question de genre. Parfois, il y a équilibre, mais ça ne dure jamais. C'est justement ce passage de l'un à l'autre qui est intéressant. Après, on peut cultiver l'un ou l'autre côté plus que l'autre, ne pas y prêter attention (voire ne pas en avoir conscience, comme c'est souvent le cas dans les sociétés européennes). Choix ou fatalité ? L'important, c'est d'être à l'écoute de soi et à l'écoute de l'autre, de s'assumer et de communiquer. Heureusement qu'il y a des différences et des affinités, mais je suis convaincu qu'elles évoluent et sont changeantes. Qu'il s'agisse d'un livre, d'une tenue vestimentaire, du maniement d'une arme (je pense par exemple au bokken (plutôt Yang) et au jo (plutôt Yin) en Aïkido, pour ceux qui connaissent), d'un plat, de l'écoute d'un enfant, etc. on s'exprimera toujours avec un mélange de masculin et de féminin, avec la dominance de l'un ou de l'autre à un moment donné. Sans vouloir me lancer dans un débat philosophique (non non, je ne fume pas, ni n'ai bu de thé bizarre avant de poster^^), je pense que c'est le propre de l'humain d'osciller sans cesse de l'un à l'autre (masculin / féminin). Accepter les deux (dans leurs points communs et dans leurs différences) sans vouloir absolument les concilier permet peut-être d'en avoir une conscience et une compréhension plus fines. Comprendre la fluctuation permanente (parfois même cyclique) entre ces sensibilités (et bien d'autres d'ailleurs, le masculin et le féminin ne sont que deux facettes d'une multitude) permet de faire de belles rencontres (et de les multiplier). Bon, j'arrête là avec mon commentaire passablement indigeste :p Bonne soirée à tous.
@Elizabeth M.AÏNE-DUROC. Voilà, c'est fait, vous avez signé avec moi, et j'en suis très honoré
Très cher @BOSSY, que je suis heureuse que vous ayez posté ce commentaire... J'espère de tout cœur que vous m'en croirez, mais lorsque Ivan m'a proposé d'écrire sur ce thème si délicat, je ne souhaitais qu'une chose : souligner EXACTEMENT ce que vous venez de mettre en valeur, avec tant de brio, en quelques mots. Je voudrais que tout s'achève (ou commence, plutôt), sur cet Amour dont vous parlez, que je place au-dessus de tout dans ma vie (envers tous, j'entends). Merci, sincèrement merci à vous, je voudrais ajouter en tout-petits caractères, ma signature au bas de votre message.
Élizabeth.
@Robert Dorazi
"C'est pour ça qu'on ne devrait écrire que sur les pierres "
Bien vu, Robert. Surtout ici.
@Élizabeth M.AÎNÉ-DUROC @lamish @Catarina Viti @Ivan Zimmermann. Alors moi, je vais vous dire : JE m'en CONTREFOUS !
Sacha Guitry, qui s'y connaissait, disait: " Les femmes, je suis contre !", il ajoutait: "...tout contre !".
La sensibilité, que je sache, se trouve dans la tête, et non dans le sexe. ( même pas dans le cœur, organe stupide qui bat ou ne bat pas, auquel nous sommes accoutumés d'attribuer les qualités amoureuses ou de sensibilité qu'on serait bien embarrassés de démontrer). Une guenon serait-elle plus sensible qu'un chimpanzé ? La guerre des sexes est une guerre de pouvoir, non de sensibilité. " Mignonne, allons voir si la rose...", disait ce vieux brigand à la jeune Cassandre. Lequel était le plus sensible ? Et ce voyou de chanteur qui chantait : " Femmes, je vous aime ! ", était-il plus sensible que moi ? Je vous le demande !
Allez en paix, aimez-vous les uns les autres, disait cet autre sage qui n'a plus aucun succès.
BOSSY avec Elizabeth M. AÏNE-DUROC
C'est pour ça qu'on ne devrait écrire que sur les pierres :D
Il était temps que j'intervienne dans vos échanges — très riches d'enseignements — pour en rééquilibrer statistiquement la proportion. Très bel échange initial entre @Élizabeth M.AÎNÉ-DUROC et @Ivan Zimmermann dans cette tribune, débatteurs que j'apprécie tous les deux.
Le sujet étant : " Féminin, masculin, la sensibilité littéraire a-t-elle un genre ? " il y a eu, c'est inévitable, des digressions, pas inintéressantes d'ailleurs. Avant de donner mon point de vue personnel sur le sujet, forgé par mon expérience de lecteur, puis par les avis de mes propres lectrices compte tenu du "genre" de mes écrits, je voudrais relever quelques passages — clés — de l'une et de l'autre qui expriment le plus les réponses que je partage :
"... cela pourrait suffire à induire, chez les lecteurs, l'idée d'une profondeur plus poussée, d'une intériorité plus vibrante, d'un réalisme plus frappant dans les écrits des auteures..."
"Lorsque nous décrivons une scène d’amour, (...) La description de l’auteur(e) ne sera pas identique, tant par sa plume que par son « moi » masculin ou féminin."
"Nous sommes bien plus définis, au final, par le fait d'être une personne à part entière (...) que par des sensibilités masculines ou féminines, qu'il ne s'agit pourtant pas de nier."
J'ai forgé ma conviction que les femmes ont une plus grande aptitude que les hommes à décrire de manière détaillée, subtile, prolixe. L'homme est généralement moins bavard, plus secret, moins expansif, plus pragmatique pour se limiter à l'essentiel. Ces différences se retrouvent dans l'écriture, et c'est bien normal.
Pour en revenir à mon point de vue personnel, je pense que la sensibilité littéraire peut être le fait tout simplement du professionnalisme, de la recherche, de la mise en situation, comme le ferait un acteur, un comédien, pour entrer dans le personnage qu'il incarne. Je dis cela car par le fait de mes seuls écrits — qui relatent une romance et le journal intime d'une femme —, j'ai touché un lectorat plus féminin que masculin. Je n'ai pas été surpris mais ça m'a fait extrêmement plaisir, les lectrices qui ont osé s'en entretenir avec moi m'ont dit, entre autres : qu'elles pensaient qu'une femme avait mis sa touche, qu'elles se reconnaissaient dans les descriptions de leurs émois, de leurs sensations, de leurs désirs, de leur plaisir, etc. C'est alors que j'ai réalisé que si un acteur ou un comédien était capable de jouer n'importe quel rôle, pourquoi un auteur ne serait-il pas capable d'apporter la sensibilité qu'il convient à ses personnages ? Et s'il ne s'agissait que de cela ?
@Ivan Zimmermann. Bien cher Ivan, je vous retrouve ici et je suis triste de voir que vous êtes déçu... À l'évidence, c'est nous (au féminin !), qui nous exprimons mal. Je pense que si vous relisez attentivement les commentaires qui précèdent, vous découvrirez qu'il y a de nombreux points où les convictions de chacun touchent les vôtres, et cela m'avait sauté aux yeux ! Mais il est possible qu'il manque une petite précision sur le sujet, une précision que je n'ai pas pensé à faire lorsque nous écrivions ensemble.
Vous haïssez le mot "égalité" dans les rapports homme/femme, dites-vous, et c'est bien normal si l'on prend le temps de comprendre votre point de vue. Les richesses et les ressources que vous voyez aux personnalités de chacun et de chacune sont trop précieuses pour vous pour que l'égalité ne vous paraisse pas absurde.
Mais il y a plusieurs façons de parler d'égalité, et quand on lit le commentaire de Catarina Viti, par exemple, cela se comprend bien : imaginez que je dise que les notes de musique 'Do' et 'Mi' sont égales. D'aucuns s'insurgeront, et d'autres comprendront ! Je crois que nous ne parlons d'égalité qu'en terme de valeur, ainsi deux notes ont une valeur égale en terme d'importance dans la mélodie, aucune d'entre elle n'est fondamentalement supérieure ou inférieure à l'autre dans toute sa capacité d'offrir, dans l'importance qu'on lui prête, dans l'interprétation de son talent. C'est cette égalité-là qui est évoquée ici.
Pour autant, confond-on le 'Do' et le 'Mi' ? Sous prétexte de cette égalité de valeur et de richesse, ne sont-elles pas suffisamment individuelles, suffisamment pleines, pour admirablement se compléter ? Pour éviter de se fondre et de se mélanger sans retour au point de faire perdre sa consistance et son charme à toute la musique ? Et dans ce cas, ne rejoint-on pas tout à fait votre point de vue ? L'égalité n'est pas forcément l'absence de relief, le mélange insipide des genres, la confusion des personnes. Vous êtes attaché aux valeurs qui font des hommes et des femmes (quelques soient leurs choix...), des êtres en attente d'un partage véritable et infini, en cela l'égalité n'existe pas car elle reviendrait à annuler ce partage. Je l'ai bien compris et c'est pour cela que je crois qu'il est important de distinguer ici "égalité de valeur" (évidemment vraie, hommes et femmes étant tout aussi importants les uns que les autres), et "égalité [linéaire] des sentiments" (fausse, bien sûr, car elle tendrait à annihiler toute vie intime et individuelle). Si vous relisiez les commentaires des lectrices depuis ce point de vue, cher Ivan, ne verriez-vous pas que nous ne nous acharnons certainement pas à vous convaincre que vous avez tort ?... J'espère que cette précision aura été claire et vous engagera à ne pas partir. D'ailleurs, d'autres témoignages vont sûrement suivre ; qui sait ce qu'ils nous réservent ?
Avec toute mon amitié,
Élizabeth.
P.S. : vous savez où me contacter, bien sûr...
Jean Claude ROBIN
@Elizabeth M.Aîné-Duroc @Ivan Zimmermann
Féminin, masculin, la sensibilité littéraire a- t-elle un genre ?
Réponse : définitivement oui ! Lisez "L'homme Chinchilla et le rêve au féminin", "essai" qui explore cet univers proposé sur le site MBS. Si ce n'était suffisant, deux articles traitent du même sujet, le premier suite à l'événement du 12/12/2016 "Le prix concours MBS", trois romans, trois auteures féminines distinguées, enfin "le Rouge et le Jaune", dans les "news" le Roman et l'Essai, produit le 2/11/2016, le roman serait-il plus féminin que l'essai ? Ce qui est important ce sont les complémentarités, avec toutes leurs nuances, qui ne sont pas obligatoirement sexuées.
Excellent échange itératif, oh combien d'actualité au moment ou les différences culturelles s'affirment violemment, dont on peut craindre qu'elles soient les prémisses d'un nouvel affrontement.
Chère @Catarina Viti et chère @Lamish, j'aurais parié, chères amies, que vous seriez les premières à partager vos ressentis !, toujours si riches, si profonds, tellement vécus. J'aime vous lire et vous ajoutez deux superbes chapitres à cette chronique, passionnante et difficile. Merci à vous pour ces partages, qui me touchent beaucoup, pour vos cœurs qui se livrent. Et comme vos propos se complètent, il me semble, je vous réponds avec grande amitié, à toutes les deux en même temps ! À bientôt je l'espère...
Élizabeth.