Evelyne Schol
Présentation

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Le socialisme existe-t-il encore ? Au début du siècle dernier, des hommes se sont levés pour se battre contre les cadences infernales, les horaires insupportables, les salaires de misère, etc. Ils se sont battus pour plus de droits, de justice, pour une vie meilleure pour leur semblables (pour n'en citer qu'un, Jules Destrée n'avait pas de compte en Suisse, ni des toiles de maîtres aux murs de son salon). Il y avait des inégalités contre lesquelles se soulever, des causes à défendre, des améliorations à provoquer ; c'est-à-dire progresser (avancer, se développer, évoluer) vers un mieux pour tous, un partage équitable des biens. Et pour les plus extrêmes, cesser l'exploitation de l'homme par l'homme, et remplacer la propriété privée (capitalisme) par la propriété collective. Certains pays et entreprises se sont essayés à la gestion collective. Le résultat n'est pas convaincant pour ne pas dire catastrophique. Quant à la lutte des classes... Dans toute société, tout groupe, il y aura toujours des classes différentes, sinon on va droit dans le mur ! J'ouvre deux parenthèses : (A cette époque, l'autoritarisme du socialisme était accepté. La "masse" était moins instruite, de plus, le socialisme offrait un présent et un avenir meilleurs. A propos d'instruction, depuis des dizaines d'années, les ministres de l'éducation pratique avec fermeté le nivellement par le bas. Cette politique génère des générations de cancres, sans esprit critique donc sans possibilité d'analyse et de jugement. On retourne à la "masse" moins instruite que l' "élite".) (Depuis les débuts du monde, il y en a un qui se lève et entraîne les autres, un qui découvre et transmet, un plus fort/malin/débrouillard qui protège et devient le chef. Sans impulsion d'une personne, qui deviendra le chef, le groupe restera inerte ou s'éparpillera dans diverses directions. Dans les deux cas, il court à sa perte, soit il s'éteint, soit les dispersés sont avalés par d'autres groupes. Je suis restée volontairement succincte, pour ne pas m'éparpiller vers d'autres sujets). La vie des "prolétaires" s'est améliorée. Puis vint la guerre et la période de reconstruction de l'après-guerre, les Trente glorieuses, le plein emploi, les femmes au travail, le consumérisme, la paie des ouvriers était plus importante que le salaire des employés. Tout le monde il était beau, tout le monde il était gentil. L'ascenseur social fonctionnait sans grincement. Les personnes qui n'avaient jamais travaillé (ex. : les femmes au foyer) recevaient des allocations de chômage !? Que pouvait-on revendiquer de plus ? Nous nagions dans le progrès ! Les socialistes, comme les autres, se sont enrichis. Puis... - L'Europe qui édicte de plus en plus de règles applicables à des pays aussi différents que la Finlande et la Grèce, à des pêcheurs de sardines et à des producteurs de poires. - La perte de souveraineté des pays de UE, acceptée par nos dirigeants puisqu'ils sont les signataires des traités (en d'autres temps, on nommerait cela "trahison"). - L'inénarrable € qui entérine la perte de souveraineté complète. - L'ouverture ébouriffante aux pays de l'Est. - Les fameux CITA et TTIP, la sacro-sainte mondialisation dont les règlements ne profitent qu'aux grandes entreprises. - Etc. L'Union (???) européenne est devenue un monstre ingérable de laquelle il ne faut espérer aucune progrès, elle ne peut produire que le pire si elle ne se remet pas complètement en question. Qui en aura le courage ? Et les socialistes dans tout ça, pour certains biberonnés aux idées de '68 ? Leurs parents se sont enrichis, eux aussi, il en est de multi-millionaires. Ils continuent à se battre pour leur semblables : les multi-nationales, les banques, les grosses entreprises, dont ils font partie des CA, dont ils sont actionnaires. Que faire lorsque l'entreprise "XYZ", dont on détient de nombreuses actions, décide de fermer son usine en Belgique ou en France, et délocaliser en Roumanie ou au Bangladesh ??? Lorsqu'on vit le "cul dans le beurre" (excusez cette expression), a t-on envie de se battre ? Pour quel progrès ? Ils ne faut pas leur en vouloir, ils ont été élevés en dehors des réalités parce que l'époque était bénie, glorieuse. La France possède quelques intéressants spécimens de "socialistes". De plus, ils sont bridés par les règlements européens ; le cas échéant, réprimandés haut et fort par l'Europe ; discrédités par la Cour européenne des droits de l'homme (de quel homme ??? l'autochtone ou l'autre ?) ; liés par les toxiques et obscurs 3% ; etc. Le socialisme n'existe plus et n'existera s'il perdure dans la voie actuelle. P.S. : j'ai pris du plaisir à vous lire. Certains passages sont ardus, d'autres plus fluides. Beaucoup de références. On voit et en "sent" que vous connaissez votre sujet et qu'il vous tient à cœur.
Publié le 25 Octobre 2016