Pour vendre son livre, la case réseaux sociaux est indispensable même pour les écrivains célèbres.. Certes ses rencontres pétillent un peu plus que les nôtres, Gary rencontré par hasard en promenant son chien, le Paris Match de la bonne époque. Quelques galères, oui, même sérieuses, mais suffisantes pour montrer sa force. Du courage mais pas de l’héroïsme. Juste ce qu’il faut de modestie, assez pour mépriser les injures faciles, suffisamment pour respecter le monde intellectuel. Et ça, ça agace. En France on n’aime peu la réussite des autres.
« Quand un Anglais voit un homme dans une Rolls, il rêve d’y monter, quand un Français voit un homme dans une Rolls il rêve de l’en faire descendre ». Cette maxime un peu facile s’applique bien au phénomène Pancol. Sauf qu’elle, elle n’en descendra pas, trop intelligente et avertie de l’arme suprême dont elle dispose : ses lecteurs.
Pourquoi distribuer son livre à la presse « haut de gamme ». Pour se faire descendre ? Plutôt déployer ses forces vers ses lectrices, des femmes qui vivent (presque) les mêmes destins dans des familles tourmentées. C’est elle qui a inventé le respect du lecteur. Il passe avant le respect de la critique. Pur marketing direz vous, ce n’est pas une injure, si le produit est bon (dit on dans toutes les écoles). Et la critique est suffisamment maligne pour se maitriser sous peine d’en faire une héroïne.
Mais par dessus tout, Katherine Pancol a compris les outils d’aujourd’hui. Et n’en a pas eu peur. Elle a travaillé son écriture (eh oui le talent n’est pas inné), elle a ses méthodologies (la personnalité ça se cultive). Elle a fait du community management son arme absolue (la TSF ne suffit plus) : page Facebook et réseaux sociaux qui distillent toutes les informations sur son nouveau roman, les anecdotes, les séances TV et radios. Un "like" sur sa page Facebook, et vous rentrez dans son appartement. Avec le site personnel, vous entrez dans son salon. C’est une amie.
Elle fait gagner ses livres, signe dans les librairies, tourne dans toute la France et même à l’international. Ses livres sortent au bon rythme, pas trop, pas trop peu. Elle donne de sa personne, vraiment.
Mais l’explication est peut être plus simple encore. Dans cette France qui s’auto-flagelle quotidiennement depuis dix ans, elle incarne tout simplement le « positif ». Ces Français qui en ont assez d’entendre dire que c’est mieux à Bruxelles ou à Genève. Et qui ont tout simplement envie de lire que « les Femmes sont des Hommes formidables ».
Muchachas, Katherine Pancol. Albin Michel.
Christophe Lucius.
monBestSeller.com.
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