Auto édition ou auto publication mais tweeter pour l'auto promotion. Parler des livre en ligne : le gazouillis des écrivains
Côté auteurs étrangers, ils y sont tous depuis le début. Plus de 380 millions d’utilisateurs pour faire sa promo, ça ne se refuse pas. Ils n’ont pas tous des hordes d’abonnés et tous ne tweetent pas forcément non stop. Tout au plus peut-on en déduire que les anglo-saxons semblent très à l’aise avec les 140 signes réglementaires de Twitter.
En France, le milieu littéraire fait la fine bouche malgré les six millions ou presque d’abonnés. Dans le camp des contre, Frédéric Beigbeder trouve que c’est du temps perdu, Yann Moix idem : « du vent commenté ». Ceux qui y sont font la promotion de leur actualité sur le mode moi je. Certains plus finement que d’autres, en retweetant les twitt de leurs followers annonçant émissions, articles, séances de signature… Ou avec humour, comme Foenkinos qui se montre plutôt à la une d’un exemplaire de Metro déjà au fond d’une poubelle du dit métro. Bref, le résultat : promo et contact avec les lecteurs. Ceux qui excellent dans l’exercice ne sont pas forcément dupes.
Pour ou contre, rien à voir avec une querelle de génération puisque notre Bernard Pivot national est la star du réseau avec sa célèbre formule "Les tweets sont des télégrammes décachetés."
Livres en ligne : la twittérature, un nouveau genre littéraire ?
Le phénomène n’est pas nouveau. Dès 2010, les auteurs sont nombreux à avoir fait des pavés sur Twitter et des romanciers continuent à y publier des micro fictions, les concours de twittérature font florès et la nanolittérature reprend le flambeau sur les blogs.
En France, le pionnier c’est Thierry Crouzet. Pendant seize mois entre 2009 et 2010 et en 5 200 tweets, il a écrit son twiller (contraction de thriller et de Twitter). Premier roman en ligne à coup de phrases de 140 signes maxi, ça tient de l’exercice oulipien. Au final, retravaillé et édité sous le titre « La Quatrième Théorie ».
Sur son expérience, il dit « J’ai eu des critiques, des corrections… C’est une sorte de drogue sociale ». Et il ne trouve pas l’exercice plus difficile que celui de Pérec dans « La disparition » : « J’ai étudié les phrases de la majorité des écrivains. La moyenne est d’environ 100 caractères ». L’autre intérêt de l’exercice : sa filiation avec les jeux de rôle au travers d’un fil de tweets interrompu par les suiveurs.
Moralité : même si les formats courts ont toujours existé, ils se renouvellent et la littérature est bien vivante, c’est une bonne nouvelle.
Twitter, un laboratoire ? Ou une vitrine ? Les deux à la fois mon capitaine ! À chacun sa façon d’y naviguer. Ce qui est sûr, c’est que lecteurs en ligne et auteurs s’y retrouvent et se font mutuellement du bien.
Isabelle de Gueltzl
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