Salon du Livre, retrouver un nouveau souffle.Les grandes Maisons d’édition désertent
Les quatre grandes Maisons du Groupe Hachette : Lattes, Grasset, Stock, Calmann-Levy feront défaut au Salon du livre de Paris 2015. A eux s’ajoute les Editions Odile Jacob. Les raisons invoquées ? Le prix des stands, qu’il faut ajuster au prestige des Maisons évoquées. Mais ce n’est pas tout, on vous le dira à haute voix ou sous cape : le salon du Livre n’est plus adapté. Son statut hybride de Salon grand public doublé de ses ambitions professionnelles auprès des libraires, et de foire internationale ne sont plus rentables. Pour un mois de mobilisation lourde, les Maisons d’édition ne s’y retrouvent plus à l’heure des comptes.
Avec sa volonté d’inviter des écrivains de haute notoriété et des écrivains débutants, de nombreux auteurs se déplacent pour rien. Et subissent le calvaire de la solitude de l’artiste maudit. Pile de livres, à peine écornée, avec des badauds qui s’engagent à repasser, et qui disparaissent à jamais…Affront suprême, les queues pour Marc Lévy et Katherine Pancol qui s’allongent jusque devant leurs pupitres.
Refaire du salon un lieu de rencontre et de débat, et une place à l’auto-édition
Avec la crise (de l’édition), les ventes se concentrent sur les bestsellers, et sur les valeurs refuges. Le salon dont la vocation est de dénicher, découvrir, explorer ne remplit plus son rôle. Le « Vu à la Télé » compte plus que le prestigieux logo « Gallimard ». Olivier Nora, Directeur de Grasset et de Fayard pleure le grand Palais. Le salon n’est plus une immense librairie ou les éditeurs apportaient leur fonds de catalogue et ou les débats d’idées fusaient, ou les tables rondes passionnaient les professionnels.
A Francfort en 2014, le Salon est moderne et professionnel, il accompagne les tendances lourdes. Entre autres, le phénomène de l’autoédition en accordant aux auteurs indépendants leur vraie place. En distribuant entre autres un self-publishing guided tour : guide à destination des auteurs sous la forme d'une brochure présentant un programme de 14 conférences sur l'autoédition pendant 2 jours. Et ce, sur les thèmes qui les impliquent : auto-publication; marketing pour les auteurs indépendants; présentation des opérateurs ; traduction pour les auteurs indépendants.
Et monBestSeller ?
Vous l’avez compris, monBestSeller s’interroge sur le Salon du Livre. Mais nous avons notre raison propre : Zéro place pour l’innovation : 5 % de l’espace réservé au numérique. Le numérique ne fait pas partie du Monde des Livres. Il est marginalisé. Les accès et les travées principales sont focalisés sur les grands, isolant les start up au fond à gauche du Salon, alors qu’elles investissent et prennent des risques pour participer au futur de l’édition.
Pas de place pour le numérique, c’est peu de place pour l’auto-édition. Donc peu de place pour nos auteurs. Donc pas de stand pour nous. Nous boycottons nous aussi, cette année en tout cas.
Christophe Lucius
Vous avez un livre dans votre tiroir ?
Publier gratuitement votre livre
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…