La critique d'un livre peut-elle se monnayer ? Pivot, que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître a instauré un salon littéraire pour tous. On ne pouvait pas échapper à un Nabokov, Jouhandeau, Soljenitsyne ou Bukowski. Appuyé par les éditeurs, il avait souvent du flair. La télévision actuelle, sans doute devrait t’on dire « les » télévisions actuelles, n’offrent plus et ne peuvent plus offrir d’émissions référentes. Les auteurs vont d’un « reality show » à une interview sur le câble au hasard des invitations…Plus que jamais, c’est l’ère de l’instant. Pis, il parait qu’il vaut mieux se faire descendre chez Ruquier ou Fogiel que de participer à une interview brillante sur France Culture. Super !
Alors que nous reste t’il ? A part les grands média ?
Les blogs, les blogs influents qui donnent de la voix et animent ce monde souterrain, non conformiste et parfois contestataire. Ils ont pour avantage dominant d’être hors de la boucle économique, donc d’être à priori sincères et vrais, en tout cas écrits avec le coeur. Une source de détection de talents. C’est le contrepouvoir aux bandes organisées. Et c’est bien. Ils ont souvent quelques bonnes plumes et des têtes bien faites! Citons : chroniques de la rentrée littéraire, le blog la Lettrine, et l’inévitable « la république des livres », patronné par Assouline. Là se croisent des amateurs très avertis et des professionnels capables de produire le meilleur : argumentation, ton, critique constructive.
Mais le pire est aussi tapi sous la toile, un nid à médiocrités : analyses douteuses, descentes nulles rédigées par des nuls, billets d’humeurs gratuits truffés de fautes d’orthographe, rédaction paresseuse.
Au delà de ce système (pas tout à fait parfait), les mafias se recomposent. Atlantico (une Société américaine) dont la fonction était de générer des critiques positives sur le net (par des professionnels) a finalement était débordée par la demande et n’a pu assurer ses engagements. Finalement boycottée par Amazon et déréférencée par Google, elle disparaît. On ne s’attaque pas aux failles des grands. Les géants, eux, ont tous des moyens très convaincants de faire respecter la probité ! D’autres, en France, vont sans doute l’apprendre à leurs dépens.
Alors une bonne critique littéraire doit déjà être vraie et nourrie, indépendante d’un système de clientélisme ou d’amitiés d’ascenseurs. Pierre Brunel, dans son ouvrage dédié à la critique littéraire, soulève la question de la culture du critique. Pour bien lire et donc bien critiquer, faut-il avoir lu dans le texte les classiques qui, dès les bonnes classes, nous ont formés ?
C’est sans doute préférable. Mais communiquer son envie de lire un livre, c’est déjà une victoire. Le faire en utilisant des références, des contrepoints et de l’analyse, c’est être un bon critique.
« Rien n’est plus difficile que de comprendre une œuvre et de la faire aimer par d’autres » déclare Raphael Sorin, découvreur et éditeur entre autres de Bukowski et de Houellebecq. Quant à la critique assassine, elle est bien sure légitime. Jubilatoire parfois, mais réservée aux grands journalistes surtout, parce que périlleuse. Pour notre part nous préférons défendre les talents naissants et méconnus, vous l’aurez deviné. Plutôt que de dézinguer les stars installées. Quoique…
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