Spinoza disait : la liberté n'est qu’une illusion. Pourtant, ils sont nombreux à dire qu’ils ont retrouvé la liberté. Ne devraient-ils pas raison garder ?
Pour Descartes, l'homme possède un libre arbitre. C'est sa capacité à choisir, à se déterminer indépendamment des influences extérieures. Autrement dit, le libre arbitre c'est l'indépendance de la volonté par rapport aux lois physiques, aux contraintes externes, fondamentalement lié à la distinction entre le corps et l'esprit. Mais est-ce vrai ?
L'homme pense qu'il est lui-même l'auteur de ses actes, donc le libre décideur de sa manière d'agir, pourtant ce n'est qu’une illusion, puisqu'il n’a pas conscience de ce qui est à l'origine de ses actes et de ses pensées.
Selon Spinoza, l'homme a bien conscience qu'il peut décider, mais n'a pas conscience de l’historique des causes et des effets qui l'amènent à faire un certain choix, à tel moment, dans telle situation. Car on n'a pas conscience de tous les facteurs et raisons qui nous guident.
En d'autres termes, nous avons le pouvoir de choisir, mais nous n'avons pas le pouvoir de choisir les raisons qui nous poussent à choisir. Ainsi, notre choix repose sur le pur constat d'un désir, d'une envie, d'une émotion, d'une passion... Et ce n'est pas nous qui les choisissons, car nous les subissons. De ce point de vue-là, pour Spinoza, nous sommes prisonniers de ce qu'il appelle le déterminisme.
Le déterminisme, c'est l'idée que, dans un monde physique, tout est soumis à la loi de causalité. Toute cause produit un effet qui devient à son tour la cause de l'effet suivant; et ainsi de suite, à l'infini. Tout ce que l'on fait dans notre vie, n'échappe pas à cette règle de la causalité. C'est cet aveuglement à la causalité, qui fait dire à Spinoza que la liberté est une illusion.
Car nous nous plaisons à croire que nous sommes la cause de l'effet immédiat, que nous sommes la cause de nos agissements… Alors que notre environnement, notre famille, notre culture, nous façonnent depuis notre naissance à notre insu, même ceux qui se rebellent.
Pas totalement ! Pour Spinoza, la liberté existe. La question est de savoir comment l’atteindre. Si l'être humain prend conscience qu'il subit des influences qui vont orienter ses choix et ses actions, (cette conscience qu'il appelle la RAISON), il accède à la liberté. Par sa volonté de comprendre ce qui influences ses passions, ses affects, ses émotions.
Car nos émotions nous ne les maîtrisons pas, nous les subissons. D'où le mot grec "Pathos" pour parler des émotions et des souffrances. Ainsi, l'inquiétude liée au covid-19, nous la subissons parce que nous nous trouvons dans une situation d'incertitude mêlée à la peur, dû à l'ignorance de ce qu'il va advenir. Cette peur, cette inquiétude était-elle rationnelle ? NON !
Cette peur n'apporte rien à la compréhension de la situation, mais apporte de la souffrance ! C'est ce petit fragment de stoïcisme, lié à l'idée que la passion ou la peur nous asservit, mais que la raison nous libère, qui fait toute la différence. Parce que la raison nous fait comprendre que notre ressenti n'apportera aucune modification à la situation, et que d’autres peurs se reproduiront.
Alors, il faut raison garder.
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Einstein indiquait que sob Dieu étatit celui de Spinoza. Rien a voir avec ce que nous avons entendu lors de notre enfance
@Benoît Otis,
/n
Merci Benoît, pour ce très bon complément. Mais le libre arbitre n'est-il pas qu'une illusion ?