Interview
Le 29 mar 2021

La fabrication

Pour supporter les accusations injustes, l'accusé veut les rendre justes, c'est à dire commettre les fautes dont il est accusé. Et quand on apprend que l'objet de cette plainte est la critique littéraire, on comprend la fragilité des auteurs. Et on sourit. Laissons à Bertrand Caron le soin de raconter cette histoire de Faux coupable pour répondre à l'appel à l'écriture éponyme
Quand il n'y a pas de justice, il faut en recréer les conditionsQuand il n'y a pas de justice, il faut en recréer les conditions

Vallorbe, le 12 janvier 2....

Monsieur le rédacteur en chef Ou peut être madame d'ailleurs.

Je vous méprise car vous m'avez sali. Je resterai je l'espère un écrivain en vue, aimé de mes lecteurs et surtout de mes nombreuses lectrices. Elles seules ont toujours apprécié le grain de mes histoires et le sel de mes rebondissements. Je continuerai malgré vos sarcasmes à pétrir pour faire sourire et rêver, à enivrer de désirs ceux qui me liront. 

Vous continuerez à trouver cela salace et à écrire des vilénies sur votre site, je n'en doute pas. Je vous écris pour vous signifier, non pas le désir de me justifier avec des arguments pour ma défense, je vous écris pour vous annoncer que je vais continuer, que je ne suis coupable de rien d'autre que de posséder un lectorat qui m'aime de passion. 

Vos variations stupides qui me persiflent à longueur de texte de votre trop long journal de critiques ne me feront pas varier de ma ligne d'écriture. Je n'enlèverai même pas de point virgule et encore moins les guillemets. Ils sont la saveur de mes intrigues et ils le resteront.   

Je suis né comme ça et vous ne m'intéressez pas. Je n'irai pas risquer de perdre mon temps à aller me confier à un tribunal pour expliquer l’inexplicable. Sauf, bien sur si vous m'y tirez par le cou, ce que votre entreprise de presse sait faire trop bien, pour se rentabiliser et faire vivre grassement ses avocats.

 Je suis un innocent aux mains propres et qui est fier de les garder pleines de mon succès éditorial. Ne vous en déplaise. Vous avez osé m'accuser de plagiat et à plusieurs reprises !  Vous vous êtes permis de me faire passer pour un raciste et un débauché quand il ne s'agissait que de l'action de mes personnages, pour vous inspirée de mes turpitudes !

Vous avez été jusqu'à écrire en caractère gras, en tant que titraille de plusieurs articles que je n'étais qu'une contrefaçon !  Honte à vous et que votre attitude décomplexée à mon égard cesse une fois pour toute.

Je vous écris pour vous prévenir que la prochaine divulgation nauséeuse, je le dis avec tact, pourrait conduire au pire. Si la canaille attaque, la mitraille répondra. Cet avertissement, je le sais comme vous, n'est pas banal et j'espère fort qu'il vous servira à m'oubliez une bonne fois pour toute. Que vous me laisserez finir mon œuvre en paix sans m'accabler de votre bêtise de chien stupide. Si ça n'était pas le cas, je répondrais avec moins de tact et davantage de tac tac, vous voilà prévenu.

Je tenais à vous exprimer dans cette lettre un peu de mon imagination : Vous voir découvrir dans votre confortable fauteuil que j'imagine en cuir et à roulettes, tout mon agacement d'innocent.

Et bien, monsieur le chef de service culturel ou peut être madame, vous voilà prévenu et vous comprendrez donc sans peine qu'au moindre nouveau rappel à l'ordre, je ne jouerai pas avec vous encore une fois... à la roulette russe ! 

Je viserai juste en rangeant ma plume et mon clavier pour sortir définitivement des canons de l'art et vous exploser la cervelle. 

Vous vous demandez pourquoi écrire cela et donc m'accuser ou d'un futur meurtre prémédité ou de vous livrer si facilement le fond de mes pensées, au risque de signer là ma propre arrestation ? 

Et bien, c'est pourtant simple.

A cause de vous je suis un faux coupable chronique que vos chroniques hebdomadaires accusent de tous les crimes ; alors je me suis dit qu'il serait bon enfin pour d'endosser votre croyance en vous donnant une vraie raison de m’accuser.

Puisque je suis pour vous le coupable idéal et le réceptacle de votre ressentiment, et bien acceptez donc maintenant, en lisant ce courrier et en publiant des extraits en une, d'avoir un vrai coupable, futur tueur ou simple intimidation, mais dans tous les cas punissables vraiment. 

Je me suis fabriqué coupable alors que je suis un faux coupable, non pas pour vous plaire mais pour avoir la paix.

Bien cordialement,

Jacques R.

Nouvelliste persécuté et innocent

Meurtrier en préméditation.      

 

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Quand il ya de l'esprit et pas d'amertume, c'est parfait... Bon texte

Publié le 01 Avril 2021

Tout ça sent bien le vécu ! Si j'osais, je vous souhaiterais la bienvenue au club des faux coupables, bâillonnés depuis 2 jours et dans l'attente de leur exécution sans autre forme de procès. Cordialement. Fanny

Publié le 01 Avril 2021

« Si la canaille attaque, la mitraille répondra. »
J'adore !
La canaille doit être châtiée ! Tôt ou tard ! Le glaive vengeur doit s'abattre et le faux coupable arrête d'être la gentille brebis.
Edmond D. qui entend le tocsin, au loin, du château d'If.

Publié le 30 Mars 2021