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Du 26 mar 2021
au 26 mar 2021

Mars. Le choix des lecteurs Aresior : Labyrinthe de Christiane Pablo Mora.

Labyrinthe de Christiane Pablo Mora. C'est le choix des lecteurs d'Aresior qui ont été sensibles à l'ambiguïté de ce roman, dont la retenue et la légèreté apparente révèle d'autant plus l'ampleur et la gravité du sujet
Trouver son chemin entre amour et maladieTrouver son chemin entre amour et maladie

Labyrinthe : un roman si beau, si triste

Comme toute histoire d’amour, il y a d’abord la rencontre subtile, l’approche progressive de deux âmes qui s’apprécient, se séduisent puis vibrent. Certes, mais celle-ci a une particularité : un fond dramatique.

Michèle vient d’apprendre qu’elle souffre d’un début d’Alzheimer et sort du cabinet du médecin. Elle porte cette question que nous connaissons tous quand un drame nous assomme : « Pourquoi moi ? » 

Autant dire, qu’elle n’est pas dans la disposition d’esprit d’une rencontre amoureuse. Et pourtant, l'amour se profile. Marc saura approcher cette inconnue qu’il aperçoit dans un parc, une femme qui l’intrigue…
 

Le vecteur du roman : Le personnage tiers, la marionnette 

Par sa marionnette "Pupi", Michèle arrive à exprimer des choses qu’elle ne pourrait pas prononcer de vive voix.

Grâce à ce Pupi, elle fut une artiste-ventriloque que le public appréciait. Il est maintenant celui qui lui permet de rester vivante, celui qu’elle emmène partout avec elle dans son sac, son compagnon. Il incarne son porte parole, son courage pour aborder le monde et dire son amour et sa douleur.
Il est celui qui ose aborder des gens, celui qui dit sa pensée, celui qui lui permet de se dépasser. Il représente aussi son lien avec son passé qui s’effrite et qu’elle appelle le « suicide quotidien de mes neurones »

L’auteur le présente comme un gri-gri qui est là pour stimuler Michèle, maintenir sa flamme.
C’est l’un des personnages central du roman, la conscience révélée de Michèle.

Un propos de fond violent, une écriture pudique 

C’est joliment écrit, ciselé, à la fois sensible et pudique, sur un sujet délicat.

Il y a dans le récit une douceur particulière car teintée de poésie. Dire le monde et les sentiments avec les images qui touchent, c’est le talent de Christiane Pablo Mora.
 « Il me regarde, ses yeux glissent sur moi comme un vol d’oiseau », c’est l’un des sentiments de l’héroïne. Ses phrases nous caressent souvent et nous laissent souvent un sentiment inachevé touchant à la perfection.

Malgré la présence de l’ombre grignotante de la maladie d’Alzheimer, l’écriture reste  légère, presque aérienne comme si elle compensait le drame évoqué. Pas de pathos, ni de mélo. 
« Comme la peau de chagrin, ma vie se réduit à l'absurde : recherche d'un passé à confronter à un quotidien qui parfois m'échappe."

Christiane Pablo Mora. Pascaline l’explique ainsi : « Je crois que l'on peut dire beaucoup de choses sur tous les thèmes, mais avec une certaine retenue, et surtout toute la sensibilité dont on est capable. Le respect de celle ou celui qui peut-être va vous lire, me paraît important »

Sur un thème difficile, une problématique de Société : la mort digne

A travers cette histoire d’amour, des sujets difficiles sont abordés comme la maladie d’Alzheimer précoce et le suicide assisté. Lors de ses échanges avec les lecteurs Arésior, l’auteur a précisé qu’elle s’est posée la question de savoir ce qu’elle ferait si elle avait la possibilité de demander une mort digne, précisant qu’elle n’a pas encore trouvé de réponse. 
Et nous que ferions-nous ? 

L’un des grands mérites de la littérature c’est justement de nous faire nous poser des questions.
Grâce à ce récit, Christiane Pablo Mora y parvient. Magistralement.

J-C Georget
23/03/2021

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