Interview Magali Carillo

Mon livre parle de gens et de capitalisme, de décalage horaire et de dissociation traumatique, de fanatisme religieux et de jets privés, de rave parties et de grands patrons.

Eicca vit tout au long de sa vie des événements extrêmes de nature personnels, sociologiques, politiques, éthiques. Elle est en décalage, à distance de ce qu’elle vit mais en même temps très présente. Elle observe avec précision et acuité mais également avec humour et légèreté.

  Mon livre mêle analyses socio politiques et légèreté, voire éclats de rire par moments. Le titre vient du festival Rock in Rio qui a été le premier festival Rock autorisé en Amérique du Sud. Rock in Rio a été la première rencontre du public sud américain avec l’univers Rock, son énergie et sa liberté. Ca a été le Woodstock sud américain. L’idée d’un Rock in Riyad me semble une utopie très séduisante.

Mon livre est construit comme une succession de plans séquences éclairés en lumière stroboscopique. Il va vite, il est constitué de flashs, d’une succession de pays, de villes, d’aéroports, d’hôtels.

Cette successivité je l’ai également appliquée au point de vue narratif.

J’en change régulièrement, rapidement, sans prévenir. Je l’ai fait dans le but de déstabiliser mon lecteur et de lui faire ressentir, d’un point de vue littéraire, la dissociation traumatique vécue par Eicca mon personnage principal.

Elle oscille ainsi entre le « tu » et le « elle » en fonction de son état de dissociation et de la distance qu’elle met par rapport à ce qu’elle est en train de vivre. Son « je » a été pulvérisé par le trauma initial alors que celui de Malaury est encore vivant et s’exprime. Il est d’ailleurs le seul personnage à utiliser le « je ».

mBS m’a permis de toucher mes premiers lecteurs hors cercle proche et ateliers d’écriture, c’est vraiment précieux.

Après cette expérience de retour rapide sur mon texte je me suis rendu compte que l'écriture permettait aussi d' échanger avec les lecteurs et les lectrices et de se retrouver dans une convergence d’émotions, de points de vue.

J'aspire donc à continuer à partager avec mes lecteurs une façon d’aborder la vie personnelle et de se débrouiller avec le monde qui tourne autour. Je pense que les livres aident à vivre, accompagnent. Et puis bien sûr je voudrais, d'un point de vue formel les rendre accros à mes livres pour construire une communauté de lecteurs parce que je suis en pleine écriture de mon second roman !