Auteur
Le 20 juin 2023

Romane Travet est l’illustration vivante de la précocité de l’appel de l’écriture

Combien de biographies d’auteurs commencent par cette déclaration : «"J’ai toujours écrit, aussi loin que je me souvienne ", ou encore : " j’ai écrit mon premier livre à 15 ans". Eh bien, Romane Travet est l’illustration vivante de la précocité de l’appel de l’écriture puisqu’à 16 ans, l’année de son Bac de français, elle nous offre 5 heures de lecture avec son premier roman "Le cercle des âmes perdues ".
Le cercle des âmes perdues de Romane TRAVET

 

Bonjour Romane,

Tu es une jeune fille débordante de vitalité, porteuse d’espérance, et aujourd’hui, c’est à travers un de tes talents que nous allons essayer de mieux te connaître : celui d’oratrice.
Car, disons-le de suite, tu viens de remporter le premier Prix d’éloquence du Lycée Aiguerande de Belleville-en-Beaujolais.
Prendre la parole devant un auditoire oblige à aller puiser dans ses ressources. Comment cela s’est-il passé pour toi ?

>Romane Travet. En tant que grande timide, c’était un vrai défi pour moi de prendre la parole devant un auditoire ! Je fais du théâtre depuis quelques années, mais m’ouvrir ainsi devant un jury sur ce sujet qui me touche autant a été très stressant, mais c’était aussi un exercice très enrichissant et unique.

 

- As-tu l’impression que le frein psychologique que tu as dû lever pour faire face à l’assistance a joué sur autre chose en toi que la simple prise de parole ?

> Ecrire mon discours fut la partie la plus simple pour moi : en une après-midi, j’avais un premier jet. Mais le mettre en voix devant un public fut bien plus compliqué ! Ce texte est très personnel, et le faire vivre seule devant tant de personnes m’a demandé beaucoup de travail. Je dirais que faire abstraction du regard des autres fut le plus gros frein psychologique pour moi, mais le fait d’être avec mes amis dans cette aventure m’a motivée, tout autant que donner vie à ce texte qui compte beaucoup à mes yeux !

 

- Parle-nous de l’énergie, de cette énergie particulière que la parole mobilise.

> En travaillant sur nos discours avec mes professeurs et mes camarades, nous avons réalisé le pouvoir que la parole peut avoir sur soi, et sur les autres. C’est pour moi le fait de revendiquer, rendre hommage ou raconter simplement une histoire qui fait que la parole mobilise. Cette énergie puissante nous a uni durant cette aventure, tout comme la fierté de réaliser ce projet !

 

- Dirais-tu que c’est la même nature d’énergie qu’il faut aller chercher au fond de soi pour écrire ?

> Bien sûr ! Ecrire permet, comme la parole, de mobiliser des personnes, de mettre en lumière des causes, des histoires qui touchent. Avant de prononcer nos discours devant le jury, nous l’avons écrit, nous avons cherché les bons mots. Pour moi, c’est par l’écriture que nous parvenons à toucher, à marquer des personnes. En écrivant « Le cercle des âmes perdues », j’avais le même objectif en tête : toucher mon lecteur.

 

- Parler, prendre l’espace : as-tu l’impression que cela fait sens également dans l’écriture ?

> Evidemment, pour moi écrire des histoires, qu’elles soient fictives ou pas, c’est prendre l’espace, la parole aussi. C’est ainsi que l’on peut toucher, que le lecteur peut aussi se retrouver en nos mots. L’écriture et la parole sont pour moi des pouvoirs qui peuvent vraiment marquer, faire bouger les choses.

 

- Je suppose que la concision et la cohérence sont des facteurs déterminants pour remporter un Prix d’éloquence. Est-ce que ce sont des facteurs dont tu sens la présence et/ou la nécessité quand tu écris ?

> Ecrire un discours de cinq minutes demande évidemment une certaine concision et cohérence, mais à mes yeux, raconter une histoire demande bien plus. Personnellement, j’aime lire et écrire des histoires où les personnages sont développés, profonds et réels. Je dirais alors que la plupart du temps en écrivant, je cherche évidemment à être cohérente, mais, en même temps, je ne cherche pas la concision. Au contraire, mon objectif est de développer mes personnages vers le plus vrai possible, et cela demande pour moi des détails, de la profondeur.

 

- Tu l’as certainement entendu : Flaubert passait ses textes au "gueuloir". Penses-tu qu’il faille crier ses textes pour savoir s’ils sont bien écrits ? Ou peut-être pour travailler son style ?

> A mon échelle, je dirais que crier mes textes pourrait m’aider à m’améliorer évidemment, mais j’écris tout d’abord pour me libérer, pour m’amuser. Je ne sais pas où cela me mènera, mais entendre quelques personnes dire que mon histoire et mes personnages les ont touchés me suffit amplement aujourd’hui ; c’est le retour le plus précieux que je puisse recevoir aujourd’hui !

 

- Quelle est la musique que tu mets ou que tu rêves de mettre dans ton écriture ?

> En écrivant "Le cercle des âmes perdues", j’avais toujours de la musique avec moi ! J’écoutais beaucoup de chansons douces, qui me faisaient penser à l’été, à la liberté.

Je rêve que mon écriture ressemble à ces chansons que l’on écoute ado, qui nous donnent l’impression que tout est possible ! Voici quelques chansons qui me font beaucoup penser à mon roman, et que j’ai écouté en boucle en écrivant : Beach Baby de Bon Iver, Matilda d’Harry Styles, this is me trying de Taylor Swift, You’re On Your Own, Kid de Taylor Swift, Feels like de Gracie Abrams, ou encore Evergreen de Richy Mitch & The Coal Miners.

 

- Irais-tu jusqu’à dire que la parole et l’écriture t’aident à construire quelque chose ?

> Evidemment ! Pour moi, écrire m’aide tout d’abord à me construire. L’écriture me fait avancer en tant que jeune femme perdue sur plein de choses encore ! J’évolue aux côtés de mes personnages, j’en apprends sur moi, sur les autres. L’écriture est depuis toujours mon moyen de me découvrir, de m’émanciper, de me construire. D’un autre côté, l’écriture et la parole peuvent aussi construire des esprits, des âmes, des messages importants. C’est un sentiment entre l’appréhension et l’excitation de partager mes écrits, mais c’est très enrichissant de le faire, toujours avec cette idée de construire des histoires, avec mes mots !

 

Romane, nous sommes vraiment enchantés de te recevoir, et nous te remercions d’avoir confié ton manuscrit à notre site.
Nous te souhaitons beaucoup de lecteurs, et surtout une vie belle et palpitante… et bonne chance, en plus de ton talent, pour le Bac de français.

 

X est une jeune fille enfermée dans son silence. Elle va cependant trouver en elle la force surhumaine de faire face à sa frayeur, de sortir de sa prison mentale pour s’autoriser à s’épanouir par l’énergie de la parole.
Vous avez un livre dans votre tiroir ?

Publier gratuitement votre livre

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

Aucun commentaireAjouter un commentaire