Interview
Le 09 sep 2023

"La folle persévérance de l'ourson d'eau" de Daniel Mauleine est la Sélection de septembre du Prix Concours monBestSeller.

Sylvie Etient interview Daniel Mauleine qui raconte comment il a voulu mettre en scène l’aspiration universelle au bonheur à travers son personnage, Julien, un enseignant désabusé et cynique. Et comment il a pu être influencé par Marguerite Yourcenar dont le style comme l’intelligence l’éblouissent.
Prix Concours monBestSeller, sélection de septembre, La folle persévérance de l'ourson d'eau de Daniel Mauleine

Résumé du roman

Julien Pisciotta est prof de français au collège du Petit Bois, un établissement sans histoires. Malheureux et solitaire depuis sa rupture avec la femme qu’il aimait, désabusé par son métier dans une institution qu’il juge fragile et défaillante, il a bâti autour de lui un rempart de cynisme solidement appuyé sur le tableau sans concession qu’il dresse de son quotidien.

Pourtant à la rentrée scolaire, à sa grande surprise, il se voit confier le tutorat d’une enseignante stagiaire dont il ne voulait pas.

Bien vite, au contact de Chloé, jeune femme enthousiaste de vingt ans sa cadette, l’édifice de ses certitudes vacille.  

Au fil des pages, l’exploration de la vie quotidienne d’un collège sans histoire laisse peu à peu la place au récit des événements qu’engendre cette rencontre qui bouleverse l’existence de Julien.

 

Question: 

De quoi parle le livre ?

Réponse: 

Daniel Mauleine. Le livre parle de la vie dans sa passionnante complexité et dans son foisonnement. Bien entendu le quotidien d’un collège d’aujourd’hui sert de point de départ et de toile de fond à l’intrigue, mais le roman dépasse chapitre après chapitre cette dimension sociologique et aborde, à travers l’itinéraire de Julien, des questions existentielles plus profondes. Comment, face à la solitude, au doute et même à la mort, la rencontre amoureuse permet-elle de modifier le regard que l’on porte sur les choses ?  Comment s’opère la métamorphose du quotidien et le ré-enchantement du monde par le pouvoir de la littérature et de l’amour ? Le roman parle au fond de la résilience et de l’aspiration universelle au bonheur par le biais d’un héros ordinaire confronté aux faces sombres de l’aventure humaine.  

 

Question: 

Vous êtes-vous inspiré de choses vécues ?

Réponse: 

Le rapport entre l’expérience vécue et la fiction est une question qui me passionne. Julien est enseignant comme moi et son expérience quotidienne est évidemment nourrie par la mienne. Comme toujours, inévitablement, le réel influe sur la création de l’univers romanesque et alimente la fiction qui le dépasse et le transcende. Mais en cela elle en diffère, elle l’enrichit, développe des possibles, et me permet aussi de mettre à distance des épisodes douloureux de mon existence et d’exorciser des angoisses.

Ainsi, je ne me reconnais pas dans le pessimisme radical de Julien sur l’institution scolaire, mais son cynisme me guette parfois, et dans mes moments les plus sombres, je peux comprendre et partager sa vision désabusée. Les voyages et les sensations qu’il y éprouve sont également nourris de mes propres expériences, notamment celles du désert ou des marchés parfumés des pays brûlés de soleil. Enfin, comme lui, j’ai dû affronter la mort d’un père confronté à la maladie et à la déchéance physique. Raconter son expérience du deuil m’offre un moyen d’habiller la mienne de mots et de la rendre plus supportable. Pour moi, il y a un effet cathartique de l’écriture et de la mise en roman. Le réel m’inspire mais dans une certaine mesure, la fiction me guérit : c’est un mouvement à double sens.

 

Question: 

Écrivez-vous régulièrement ?

Réponse: 

J’écris presque quotidiennement : notes griffonnées, chansons, poèmes, récits plus ou moins longs… C’est une manière de me saisir du monde et de garder une trace de mes expériences, un peu comme d’autres remplissent des carnets de dessins et de croquis. L’écriture est partie intégrante de mon rapport au réel, un filtre par lequel je tente de l’apprivoiser. J’écris d’ailleurs fréquemment pour moi seul, des choses que personne ne lit ni ne lira, et il m’est souvent difficile de soumettre mes textes au regard des autres.

Pour prendre un exemple simple, lorsque je suis loin de chez moi, je consigne au quotidien de menus faits ou événements : impressions, images, odeurs, rencontres, bribes de conversations voisinent avec des notes de restaurants ou des tickets de trains collés pêle-mêle… Il me semble ainsi que l’écriture me permet de capturer le réel en lui donnant plus de profondeur et en le soustrayant à la fuite du temps. De temps à autre, je feuillette mes carnets de route, et je me replonge presque instantanément dans le voyage, avec une douce mélancolie.

Pour moi, un papier et un stylo constituent un rempart contre l’oubli tout autant qu’une machine à fabriquer des rêves.

 

Question: 

Avez-vous d’autres passions que l’écriture (ou un hobby qui nourrit votre créativité) ?

Réponse: 

J’ai beaucoup d’autres centres d’intérêt au-delà de la lecture et de l’écriture. Mais pour citer ceux qui me tiennent le plus à cœur, je dirais ceci. Tout d’abord, ma famille m’importe plus que toute chose au monde et constitue la première de mes préoccupations. En outre j’adore les animaux et tout particulièrement la fidélité et la présence quotidienne de mon chien avec lequel je passe beaucoup de temps. Par ailleurs, la musique que j’écoute et pratique depuis mon plus jeune âge m’accompagne continuellement, influence mon rapport au monde et résonne sur mes relations sociales et mes amitiés. Enfin, des voyages fréquents, plus ou moins lointains, nourrissent mon imaginaire. L’appétit de l’ailleurs, la curiosité d’autres lieux et d’autres vies stimulent mon envie d’écrire et de partager.

 

Question: 

Votre écriture est-elle influencée par d’autres auteurs ?

Réponse: 

Lecteur boulimique et professeur de littérature, je n’échappe pas à de multiples influences venues de tous les continents et de toutes les époques. Les citations que l’on retrouve dans La Folle persévérance de l’ourson d’eau visent ainsi à enrichir le récit mais aussi à rendre hommage à des livres et des écrivains qui m’ont profondément marqué. C’est le cas, entre autres, de Marguerite Yourcenar dont le style comme l’intelligence m’éblouissent. En outre, de nombreux ouvrages philosophiques influent également sur mon écriture et la destinée de mes personnages. Enfin, le titre lui-même constitue par exemple un clin d’œil La Constance du jardinier, le magnifique roman de John Le Carré.

 

Question: 

Un mot sur mon expérience monBestSeller

Réponse: 

monBestSeller m’a été indiqué par un ami qui ayant lu mon roman, me poussait à l’adresser à des maisons d’édition « classiques », ce que je n’osais pas faire. J’avoue que je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre lorsque j’ai déposé mon texte sur le site. Aujourd’hui, à quelques mois de la publication, je suis ravi d’avoir suivi ce conseil avisé ! J’ai rencontré grâce à Mbs une réelle communauté d’auteurs et de lecteurs. Ces derniers m’ont fait bénéficier de leurs réactions et de leurs avis. Leurs critiques, toujours bienveillantes, m’ont souvent comblé de bonheur et m’ont soutenu dans l’activité solitaire et exigeante de l’écriture. Je ne peux que remercier l’équipe de passeurs d’histoires qui fait vivre ce site d’échange et de partage où les auteurs sont accueillis avec respect et professionnalisme et se sentent à la fois soutenus et accompagnés.

 

Ils ont été publiés grâce au Prix Concours monBestSeller

Parmi les 25 auteurs lauréats

Mélissa da Costa – Albin Michel,

Cathy Bonidan – La Martinière,

Pascale Lecosse – La Martinière,

Henri Guyonnet - Anne Carrière

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@alban pauhl
Mille mercis à vous pour ce beau compliment touchant !

Publié le 11 Septembre 2023