Léon Marchand : le roi Léon, le Phelps français, le Prince de Paris. A quand son autobiographie ?Ecrire sur le sport peut paraitre un paradoxe. D’un côté le travail, l’entrainement, l’exploitation ultime de ses capacités physiques pour atteindre la performance, de l’autre la discipline et le talent d’écrire, l’inertie physique dans la spiritualité et la réflexion.
Et pourtant … biographies et autobiographies des champions olympiques se succèdent, à quoi servent-elles ?
>> C’est écrit : Un champion olympique vaut bien un livre
Écrire sur le sport, c’est déjà un partage d'expérience personnelle. En racontant leurs carrières leurs défis, leurs succès et leurs échecs, les auteurs sportifs donnent une perspective sur leur vie et leurs parcours. Car raconter sa vie de champion, c’est aussi valoriser des expériences humaines.
Leurs histoires mettent en lumière les expériences humaines universelles comme le sacrifice, la passion, le triomphe, la défaite rendant ces récits pertinents et engageants pour un large public.
Michael Phelps, le nageur le plus médaillé de l'histoire olympique a écrit son autobiographie : "No Limits: The Will to Succeed". Il y explique la construction d’un mental qui l'a conduit à des sommets inégalés dans le monde de la natation : détermination et résilience.
On apprend là, que chimiquement, le mental soulage de la douleur, et qu’il participe à la rentabilité des performances du corps.
Son exemple inspire, et si les explications sont parfois techniques, elles proposent des conseils de gestion de la pression et de la recherche d’excellence, qui, venant d’un tel champion, font référence.
Une bonne alternative à tous les ouvrages sur le bien-être et la maitrise de l’anxiété
Tommie Smith et John Carlos, aux Jeux Olympiques de Mexico. Les poings levés.
>> Dans un autre domaine, la valeur historique et documentaire des ouvrages des champions sportifs est édifiante
On se rappelle tous aux JO de Mexico, le 17 octobre 1968, les Américains Tommie Smith et John Carlos, médaillés d'or et de bronze sur le 200 m, le poing levé sur le podium. Un geste de contestation, dans le contexte racial des États-Unis déchirés. Un geste figé dans l'Histoire. Un podium pour la libération.
Mais se souvient-on de Jesse Owens célèbre pour avoir remporté quatre médailles d'or aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 ?
Son ouvrage The Jesse Owens Story raconte ses expériences en tant qu'athlète noir dans une époque marquée par le racisme et la ségrégation.
Le livre, émouvant décrit une perspective intime sur les luttes et les triomphes d'Owens. Un contexte historique sublimé par un combat personnel.
Les ouvrages des grands champions documentent ainsi l'histoire et la font vivre concrètement par des anecdotes, et des récits de vie. Une contribution active à la mémoire collective
Greg Louganis, champion olympique de plongeon 1976, puis multi-médaillé
>> Les récits de discipline, d'entrainement, de performances sportives contribuent aussi à la transmission de valeurs comme la tolérance et la résilience
Le sport est vecteur de l’esprit d'équipe, de fair-play, de discipline et de respect. Il porte les valeurs de résilience et de persévérance : l'importance de ne jamais abandonner face aux défis.
Cela peut paraitre simpliste, mais dans une période ou tout est contesté, ou les réseaux sociaux piétinent toute forme de morale construite, le sport reste l’une des seules disciplines ou les règles morales universelles sont acceptées, respectées par la plupart.
"Greg Louganis" est un plongeur et quadruple médaillé d'or olympique à partir de 1976. Avec son livre : "Breaking the Surface", il conte son parcours, d’enfant adopté, raillé pour la couleur de sa peau et agressé dans ses luttes sur son orientation sexuelle et son diagnostic de VIH.
Ces écrits, courageux et honnêtes ont eu une valeur sociale dominante sur des sujets alors encore stigmatisés comme l'homosexualité et le Sida.
Les récits sportifs participent à la transmission de la culture et des valeurs associées au sport, contribuant à la formation de l'identité collective autour de ces pratiques.
Les autobiographies et mémoires sont importantes car au-delà des récits inspirants qui dépassent le sport, elles donnent des leçons pratiques et des perspectives
Bien sûr la qualité de ces œuvres varie en fonction du style d'écriture et de la nature des sujets abordés, mais toutes contribuent de manière significative à la littérature. Elles ont valeur d'exemples.
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Je ne suis pas dans le sport de haut niveau. Mais je viens de traverser la Manche en relais à trois et justement. Je reviens sur mon site d'écriture préféré car j'ai tenté d'écrire un petit livre sur cette expérience extraordinaire et cette rencontre inespérée fait de désespoir et d'espoir fort. L'espoir aujourd'hui, c'est d'avoir un panel de lecteurs intense qui peut me donner l'occasion d'une traversée en solo!!
Le haut niveau de maîtrise du corps n'induirait-il pas chez certains un haut niveau de maîtrise de l'esprit ? Un obstacle demeure : les capacités physiques et énergétiques. Essayez d'écrire un roman tout en préparant un marathon. Difficile ! J'ai du choisir. Mais certains y parviennent... Ils méritent leur titre de champion ! Merci pour votre article très intéressant !