Sélection Nouvel Observateur monBestSeller.com de la quinzaine, ce roman interactif et jubilatoire, déroule sur le mode féroce et cynique les péripéties d’un looser 2.0. Vous l’aimerez si l’humour noir et les gueules de bois ne vous font pas peur. Rencontre avec le père de cet anti-héros décalé…
Hier, comment tout a commencé ?
J'aimais bien faire marrer mes potes. Je trouvais que Stendhal n'était pas drôle (mais vraiment pas !) et mes profs de français (qui n'étaient pas non plus de francs rigolards) en profitaient pour me renvoyer de cours. J'en profitais pour aller lire Cavanna ou Desproges dans les toilettes. Je garde un très bon souvenir de ces années même si elles sont entachées d'une très forte odeur d'urine. Hier, je me suis promis qu'un jour, je ferai pareil, que je ferai rire d'autres gens (mais pas forcément dans des lieux précis hein !).
Aujourd'hui, où en êtes-vous ?
J'écris par période. J'ai des moments d'intenses inspirations où je me fais rire à chaque ligne (je suis mon meilleur public) comme l'inverse, où le vide se gorge d'angoisses (je suis aussi un très bon dépressif). J'essaie d'écrire dès que j'ai au moins deux heures devant moi, ce qui m'arrive finalement assez souvent depuis que ma femme m'a quitté. Je m'y mets de préférence le matin, l'esprit clair, avec un café noir dans l'estomac (j'avoue avoir une certaine admiration pour ceux qui arrivent à écrire ivres morts (non, si, si, vraiment)). Si je ne me déconcentre pas au bout de quatre minutes, c'est que je tiens le bon bout, ma capacité à rester concentré étant normalement de treize secondes…
Et demain, quels sont vos rêves ?
Demain ne ressemble à rien. Tant que j'aurai du plaisir à écrire, que j'arracherai des sourires aux gens, alors rien ne sera tout à fait perdu…
Comment écrivez-vous ?
Je passe ma vie à noter. Absolument tout ! Ce qui me fait rire, m'exaspère, me surprend, m'hallucine. Sur des petits papiers volants que je laisse traîner sur mon comptoir (j'ai un comptoir chez moi, je ne vis pas dans un bistrot hein ?!). Je relis ces fiches quelques jours après et si je trouve ça toujours aussi bien, je les mets au propre dans des petits carnets que j'ouvre régulièrement pour y puiser mon inspiration. Etant un prix Nobel de la procrastination, je peux mettre des semaines avant d'arriver à cracher deux lignes et trouver ça évidemment à chier le lendemain… Ceci dit, une fois que la machine est lancée, j'essaie de m'atteler à écrire tous les jours ou presque, et deux heures au moins. Toujours chez moi. Plus haut, je disais que j'admirais ceux qui arrivaient à écrire ivres morts ; ça n'est rien à côté de ceux qui arrivent à écrire dans les lieux publics. Ayant une concentration fragile, je m'impose de ne pas sortir au risque d'être déconcentré toutes les deux secondes par des bruits étrangers… ou d'être dérangé par un fan.
"Je ne ferai pas mieux que mon père". Julien Druinaud. monBestSeller.com
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