Vous dites que c’est une fiction, et qu’il faut vous lire comme un roman, mais mis en condition par le réalisme de votre prologue, c’est difficile à croire, de faire la part de l’histoire, celle que l’on a connue, et de la fiction, tant le souvenir de l’horreur nous rattrape. Et une fois engagé dans une perception, difficile d’en changer. Sans nul doute, mûrement réfléchi de votre part, et parfaitement mis en scène en donnant la parole aux différents protagonistes, ce "je" de chacun qui rapproche la scène, l’action, leurs pensées, ces mêmes scènes vues en 3D, autour desquelles l’auteur tourne pour nous en donner à nous lecteurs tous les éléments et que nous soyons à même de les voir le mieux possible. Et ce, dans un style économe, la narration est juste au service des faits, les apartés, les monologues, les courts échanges, la progression des faits, des réactions des différents protagonistes impliqués de près ou de loin, s’y intègrent avec fluidité, c’est factuel, c’est une enquête, ça déroule au présent et en flash back, c’est très habilement construit. Vous avez eu l’écriture scalpel pour relater cette chronique d’une mort annoncée, c’est poignant. Et c’est atroce comme le battement d’une aile de papillon déclenche un tsunami. Et le comble, c’est qu’on oublie, que cela devient un fait divers. Très fort, et au-delà de la qualité de votre récit, il y a la qualité de votre message.
Publié le 26 Juin 2024