Ça ressemble à des arabesques, en pleins et déliés, votre manière d’installer l’ambiance, la scène, les acteurs. On est au théâtre, d’un drame, mais mis en scène. Ecriture finement travaillée, dit un commentaire plus bas, c’est ça. Peut-être parfois un peu au détriment de l’action, comme si le décor jouait le rôle de la musique flippante… Très bon.

Un polar organisé comme un puzzle, une pièce après l’autre, un chapitre après l’autre, qui donne des bribes d’info, à nous de mettre les pièces dans le bon ordre. Sans doute la tension pourrait-elle être un peu plus… tendue, je veux dire, sentir la scène de manière à nous faire un peu peur, de craindre ce qui est caché derrière la porte. Mais on se laisse prendre au jeu…

On voit beaucoup de films wild west en vous lisant, l’imagination est fertile, au milieu coulait une rivière pour ses images magnifiques, le temps qui passe lentement et la violence associée, et brookeback mountain, dans ces mêmes paysages que vous racontez avec beaucoup d’observation. Et ce sujet qui ramené 60 ans en arrière parait tellement incroyable. L’union des deux donne un ensemble très rare.

On ne comprend pas tout à la succession des événements relatés, qui est qui dans cette famille d’enfants de petits enfants de frères d’oncles ou de tantes, mais la manière dont vous racontez tout ça est très délicieuse. Il y a un ton, une gouaille, des dialogues, bien croustillants tout ça. L’énigme passe au second plan pour moi, mais c’est pas grave parce que je me suis laissé emporter dans votre univers.

Dommage que vous ne disiez pas dans votre synopsis un peu de votre premier chapitre. Car on croit feuilleter le journal d’un fêtard, et on se retrouve devant de belles pages d’amour d’un fils pour sa mère. Ou du second, ou du troisième, d’un autre genre, mais dont l’écriture accroche plus que juste, c’est l’histoire d’un mec qui se défonce le week end, bref, un aperçu plus proche du ton, du style… peut-être que vous en auriez vendu 100… !