Pierrik Blin
Présentation

"LOIN DES YEUX DES MECHANTS"

Pierrik Blin a noté ces livres

1.2
@Marie D. Cela m'attriste. Oui, vraiment. J'aurais aimé aimer votre livre. Mais mon avis est bien dérisoire puisque, et tant mieux pour vous, près de 2000 lecteurs se sont penchés sur votre "Pacte". Bien sûr, je vous invite à "m'envoyer dans les cordes" si vous le jugez utile, après parution prochaine d'une nouvelle et, un peu plus tard, d'un roman.Bien à vous
Publié le 01 Janvier 2017
3
@Zultabix J'ai toujours l'oeil un peu résistant et le rictus en cul de poule devant ce type d'exercice pour le moins périlleux. Oui, périlleux car, disons-le, il peut nous rappeler ces fêtes de fin d'année au lycée Notre-Dame de mes Deux ou au bahut Tartempion. Fêtes acnéiques et aux cheveux gras où pour amuser la galerie et constiper nos cerbères à tête de corbeau, quelques insolents boutonneux et cabots (dont je faisais partie) pastichaient sur une scène miteuse ce bon vieux Corneille, le surestimé Poquelin ( cela n'engage que moi of course!) et le plus génial des trois : le père de Cyrano. Evidemment, nos tirades de branquignoles étaient aussi indigentes, fumeuses et crétines que les poèmes de Bukowski mais au moins, avions-nous l'excuse de l'âge, cet âge merveilleux et con où notre poésie à nous, on la trouvait plutôt dans les culottes des filles, le houblon d'une bonne Kro bien fraîche, les volutes tarabiscotées de nos premières clopes ou dans le sulfureux déhanché d'un Jagger (oh my God, ce petit cul trémoussant du bad boy de Dartford!!!) envoyant « Satisfaction » ou « Under my thumb ». Alors, en me retrouvant, pour ce dernier jour de l'année, avec mon nez en péninsule, mon œil méfiant et mes roustons sur la réserve devant ce texte de Zultabix-le-Pelvix, je me suis jeté à l'ô, comme disent les pouètes, avec le trouillomètre en mode banquis . Et là, trois pages plus tard ô mes bons amis, sur le cul le sceptique. Oui, sur le cul et la mirette éberluée, le tarin virant cap, roc ou pic, le rouston reconnaissant et le rictus un rien moqueur illico ramené au rang de fiotte. Car il faut ici le clamer, le dégoiser à réveiller les sourdingues, vous l'enfoncer en tout bien tout honneur dans le...euh...dans le...enfin...oui.... voilà... dans le cortex, ce texte là c'est du nanan, du « r'mettez nous ça la patronne », du p'tit jésus dans la crèche avec une grosse larme à l'oeil ! Et vous dire aussi qu'au delà du rire « hénôôôôôôrme ! » et de l'itou plaisir à déguster cette sauce alexandrine « cuisi-nez » (j'ai pas pu m'en empêcher, désolé) aux petits oignons, il y a là, mesdames, messieurs, un colossal boulot pour donner à chaque vers une hallucinante subtilité, bien loin des cucuteries pubères évoquées plus haut et torchées entre deux gitanes sans filtre dans les gogues du pensionnat. Il faut dire et redire ici, et surtout sans se la jouer prof de lettre encombré de vingt sept mille diplômes et pas pour autant écrivain, qu'un texte (poème, nouvelle, roman, pastiche, pamphlet, théâtre) qui vous désosse, vous vrille le ventre, vous met des cailloux dans la bouche que vous pouvez même plus parler, c'est d'abord et encore d'abord un travail de malade, une quête éperdue de la Beauté, un truc de ouf qui te réveille quatorze fois par nuit, un Golgotha où tu souffres, où t'as des clous sur chaque touche du clavier. Ben oui, « qu'est ce vous croyez », écrire comme un mec qui en a, ça demande du « sacrifice », de l'exil au plus profond de soi, de la solitude à faire pleurer les statues, des heures de 98 minutes de doute à se pisser dessus, à se dire « Bordel mais ça sert à quoi tout ça ? » Ca sert à quoi ? Ca sert à s'aimer mieux et tu sais quoi, ça sert aussi à mieux aimer les autres, à leur donner de la joie en béton armé. Armé contre la connerie car un texte haut-de-gamme avec du rare dedans, ça te protège des médiocres, des petits, des moches du coeur, des sales de l'âme et de ce chiendent de merde qui pousse et repousse dans la tête des barbares ordinaires Encore chapeau, mec ! Si j'étais une gonzesse, j'te roulerais un patin. Bonne année à toi !
Publié le 31 Décembre 2016
3
@Zultabix Voilà un texte comme je les aime. Classique au sens noble du terme et imprégné de cette ambiance d'épicerie-bistrot-mercerie des quartiers populaires (toujours au sens noble du terme) à la René Clair (« Porte des Lilas »), la Prévert (« Paroles ») ou encore à l'injustement oublié Albert Lamorisse et son délicieux « Ballon rouge ». « Chapeau-bas », c'est d'abord une grande malle à souvenirs : des senteurs séchées dans l'herbier de la mémoire, la douceur rugueuse et riche des enfances de peu, cet air léger gonflé du pépiement des piafs et du rire des mômes à « bicloune ». Tout ça pêle-mêle, ça réveille nos vacarmes, nos jeux dans les flaques, nos courses d'escargot après la pluie, l'odeur vague et subtile des carambars. Et aussi les gros nénés des concierges, les terrains de foot à "trous de taupe", la limonade qui pique un max et te sort des mirettes. Et tiens, en prime, le « p'tit Gibus » de la « Guerre des boutons » (version Yves Robert, ben oui quand même!) et sa clique de faux durs. Voilà trente deux pages d'une bien belle virée où, le temps d'une histoire, les morts se relèvent, se serrent les coudes, s'engueulent un brin, tartarinent un chouillat et prennent la vie comme elle vient. Et puis, bien sûr, sans doute beaucoup d'entre nous ont il connu, minot, un de ces personnages lunaires, énigmatiques, avec cette bonté vraie qui ne se voit pas ou se planque exprès. Un de ces bonhommes « à tête de nuage»  un rien bourru, le cheveux hirsute et rasé avec une biscotte. Genre à te confisquer (mais pour de faux) un vieux ballon pourri atterri soudain dans ce que notre poète à la Dimey (Bernard de son prénom) appelle son jardin : un carré de terre chétive où se battent en duel trois anémiques légumes. Pour sûr, il n'y avait que notre inimitable Piéplu évadé des « Shadoks » pour se glisser dans la peau de ce « monsieur Julien », ombre solitaire encombrée par ses obsessions, ses tracasseries désuètes et son existence un peu poisseuse de presque vieil homme. Puis soudain, voilà ce militant du banal dépassé par la lâcheté ordinaire, menotté par la peur, emmailloté dans la nasse du mensonge et condamné à s'exhiber, à jouer le héros de pacotille, le "résistant de la dernière heure". Mais mais mais mais... ce n'est pas tout. Et je n'en dirai pas plus car oui, trois mille fois oui, il faut compter ici avec la magique imagination des deux auteurs de ce voyage étonnant et orchestré par une débordante humanité. On en revient tout chamboulé du ventre, tout ébaubi, avec ce sentiment prégnant d'avoir vécu quelque chose qui restera niché dans un bel endroit de la mémoire. Bravo camarade et itou à ton acolyte. Voilà une savoureuse rasade de tendresse et j'en ai les yeux qui piquent, à moins que ce ne soit mon verre de coca bu trop vite.
Publié le 20 Décembre 2016
3
Votre texte m'a offert quelques « minutes éblouissantes ». Il est comme cette « plaque de cuivre » que vous décrivez et qu'il faut amener à la quintessence de la beauté. Vous nous donnez là une superbe métaphore de l'écriture, de son exigence, de son incontournable précision pour qu'elle soit haute. Votre texte est un hymne à la création et à l'infini bonheur qu'elle procure. Il devrait être lu au minimum cent cinquante fois par TOUS ceux qui rêvent d'écrire et au minimum trois cent quatre vingt seize fois par ceux qui, drapés dans leur arrogance, croient bien écrire et le font savoir. Vous nous parlez de l'humilité, de la patience, de l'amour du détail et de la « plénitude intérieure » avec un vrai talent d'orfèvre. Merci.
Publié le 18 Décembre 2016
3
@BOSSY@lamish Quand on la travaille et la soigne avec ce louable respect pour la chose bien dite, l'écriture a, je crois, ce trompeur mais charmant avantage d'habiller parfois les souvenirs en dimanche. On les rend plus beaux, plus « nobles », plus tendres ou plus élégants qu'ils ne le méritent peut-être. A l'inverse, on les couvre parfois d'une tristesse, d'un rien d'amertume ou d'une brume de remords que l'on n'a pas, tout compte fait, ressenti à l'époque mais ce n'est pas grave . Oui, c'est aussi et surtout cela écrire : donner de la lumière, de la joie, des frissons, de l'épouvante, du soleil et des nuages à des choses dont on aurait jamais soupçonné qu'elles puissent un jour être délicatement couchées sur le papier. Quand la vie et la mort se muent en beauté parce que superbement écrites, ce n'est pas rien ! Et restituer ce que l'on a vu et vécu sans se soucier, à chaque fois, d'être fidèle à cette foutue réalité, finalement, cela n'a aucune importance. L'essentiel, c'est d'entrer doucement dans le cœur des gens qui nous font la gentillesse de nous lire et ensuite, bien sûr, de les toucher, les inviter au tremblement, au sourire, à la magie des émotions. Vrai, à moitié vrai ou pas vrai du tout, un souvenir trouve sa hauteur, sa force et sa « vérité » grâce au talent avec lequel on le narre. On écrit, c'est tout. On partage, on donne à rêver, on fait l'amour avec les mots nus et c'est beau, tellement beau. C'est tout cela « Lounis et Nour » : une mosaïque d'instants précieux, subtils, portés par la ferveur complice et généreuse de deux magnifiques alchimistes.
Publié le 10 Décembre 2016

Pages