Excellent texte. Ça commence comme une nouvelle de SF bucolique (déjà c'est pas commun), mais le tour de force après c'est le basculement en satire politique. Je me suis dit, mais comment vous allez pouvoir enrober tout ça ?
Faudrait disposer d'une technologie d'écriture subentropique au moins. Bah, ça doit être le cas, parce qu'à la fin je savais plus si le narrateur était un génial bienfaiteur de la nation enraciné dans sa campagne, ou s'il était un enfant du pays qui se rêvait génie disruptif.
Un peu comme Tchouang Tseu et son rêve de papillon. Les évocations de la Normandie sont à tomber. La description de l'illumination du narrateur pendant qu'il contemple l'océan est juste whaouh ! Et la redoutable efficatité de notre état major franco-franchouille, croqué façon OSS 117, haha. Le personnage de Jeanne, sans doute le plus important de cette histoire, n'a presque aucun dialogue, et n'accomplit rien. C'est un personnage-ancre, la personnification éthérée du Cotentin sauvage, et par extention de sa patrie, que le narrateur aime au point de vouloir la secourir, en fantasme peut-être, de l'incurie de notre présipauté. Bref, il y a tellement de niveaux de lecture possibles, un régal. P.S : il manque un h au nombre de Lychrel ;)
Publié le 02 Avril 2022