La force de la radio
La radio a parfois des vertus enchanteresses, que ni la télé n’autorise, avec ses journalistes inquisiteurs et leurs relances perpétuelles, ni la presse tant elle isole son lecteur dans une solitude cérébrale, privée de la force d’un effet collectif.
La simple voix déploie ce pouvoir évocateur des choses dites, des univers que ceux qui parlent, portent en eux.
Ce matin du 9 Septembre, Danièle Sallenave, académicienne, et Lauréate de nombreux Prix dont le Renaudot pour « les Portes de Gubbio » nous a fait partager un moment privilégié de mots, de voix, et d’univers…
En qualifiant la nouvelle littérature d’une littérature qui fait disparaître les genres en abattant les frontières du réel et du virtuel, du sentimental et du policier, de l’actualité et de la fiction ; elle reconnaît à notre époque ses qualités. Enfin une.
Une époque qui porte une énergie fondatrice de nouvelles forces d’écrits.
Douceurs d'évocations
Très jeune, près de sa mère institutrice, elle s’est perdue dans les livres, déclare t’elle : "Le langage s’est emparé de moi, j’ai été prise par les mots, je les sentais comme un tourbillon dans lequel je pourrai disparaître. Et dans un tourbillon, il faut apprendre à nager." Cet apprentissage, c'est la lecture.
Elle ne considère pas que les femmes aient été oubliées en littérature. « Les femmes à travers le temps, connaissent une culture moins imposée, moins stricte que celle des hommes ( le latin, les armes, les principes de la virilité) ; elles ont profité, elles, d’une liberté absolue d’apprentissage et d’expression, pour le bien de la littérature" .
Quand à l’importance des racines pour l’écriture, l'angevine déclare: « Qu’on ait été élevé au bord de la Loire, du Rhin ou du Yang-tsé- kiang », le plus important, ce n'est pas la berge, c’est la source.
Quand c’est écrit, c’est bien ; quand elle le dit à la radio c’est "transportant".
» La rentrée littéraire