Je comprends pourquoi cette histoire que vous aviez en vous, vous a pris 10 ans à écrire. Votre métier, ce que vous y avez rencontré, et tout le reste, c’est-à-dire, les vraies choses et la part des rêves, des fantasmes, c’est dense. Un peu trop dense ? Un peu pour moi en tout cas je crois, un peu trop tout en détail, la marque de la voiture, de la console, du type de maladie, de traitements… comme si nous devions absolument savoir tous ces détails pour rentrer dans votre histoire. Je ne crois pas. Elle se suffit à elle-même tant elle est riche. D’autant plus que votre métier donne une crédibilité à vos analyses. Je pense à deux remarques lues ici ou là à propos de votre livre, montrez, ne dites pas, et, qui peut le plus peut le moins. Cela résume pour moi tout le potentiel de cette histoire qui pourrait être banale tant elle a du exister souvent, mais qui sous votre plume d’experte et romancière ne l’est pas.

Est-ce que c’est cette petite mention "traduit du portugais par l’auteur" qui m’a influencée ? J’ai trouvé que le style de la narration n’était pas à la hauteur de la double histoire que je lisais, le drame familial, les souvenirs qui remontent, les non-dits, les secrets que l’on porte, les divisions multiples, et la guerre, omni présente, répétée, dramatique, de ce pays eden, jadis, que je ne connais que par mon attirance pour l’histoire de cette région du monde. Ces deux sujets s’entremêlent, s’entrelacent, ils se ressemblent en fait. Ce n’est pas très adroit de ma part, si vous l’avez traduit, c’est parce que le français est aussi votre langue. C’est pour cela que je parle de style, peut-être pas aussi fin, précis, que dans sa version originale ? Mais j’ai aimé la manière dont vous meniez la progression de votre récit, la manière dont ces deux histoires se recoupent.

C’est tout à fait délicieux, absolument charmant, évidemment vertueux (et même si cette mini litanie pourrait paraitre moqueuse, elle ne l’est assurément pas), mais c’est un peu long, lent, bien sûr c’est beau, mais je pense qu’aujourd’hui on attend le scoop au chapitre d’après (oupsss) qui ne vient pas ou vient tard… La gageure probablement est de lier ce style délicieux avec un récit qui avance un peu plus, que chaque lettre ne soit pas un peu la copie partielle de la précédente. Je terminerai cette petite critique en vous disant que j’ai aimé et votre style et cette manière épistolaire de dire qui est cette femme et quelle est sa vie. Merci pour ce partage.

Le très sombre, vu de l’intérieur, c’est noir. Et si vous ne saviez pas où vous alliez en écrivant cette histoire, vous avez une boussole dans les mains ! Noir, et bien accrocheur. Cela dit… je trouve que vous en dites un peu trop dans le synopsis, cela parait assez irréel, un peu too much, je trouve aussi que vos dialogues sont un peu trop écrits, ce qui ne change pas le fond de l’histoire, ni l’intérêt qu’on y trouve, mais un peu sa véracité. Une histoire dense, avec de vrais sujets de fond, la dépendance, la vengeance, merci pour le partage.

Vous fuyez les histoires tristes ou violentes, dites-vous, eh bien vous avez écrit une histoire qui est effectivement le contraire. Votre optimisme est contagieux ! Bien sût il y a quelques extravagances auxquelles on peut avoir un peu de mal à croire, mais qu’importe, une vision anti tout ce qu’on lit prime. Merci pour ce partage dépaysant et mobilisant.