Elle a été Clémence K pendant plusieurs semaines sur monBestSeller. Son roman, La Mariée du dolmen, est aujourd’hui la Sélection du mois de janvier pour le Prix Concours monBestSeller de l'auteur indépendant 2016. Ce roman, qui nous emmène dans les marais salants de Guérande, est son premier roman autoédité mais pas son premier livre. Loin s’en faut. Rencontre en pleine lumière avec Danièle Bélorgey.
Votre roman mêle le policier, le merveilleux, l’amour presque courtois. Comment le définiriez-vous ?
Quand j’écris un livre, je ne sais pas dans quelle catégorie il va se placer. C’est lui qui me guide. Je crée un personnage, je l’écoute vivre. Les personnages me conduisent. Ils ont beaucoup d’influence sur moi. La Mariée du dolmen est un roman psychologique avec une énigme policière et teinté de légendes celtiques.
Vos personnages sont des femmes au caractère bien trempé. Qui vous a inspirée ?
J’ai écrit ce livre en pensant à une grand-mère que je n’avais pas connue, qui était mariée à un colonel plutôt autoritaire. Comme mon héroïne, Clémence, au début du livre, elle n’était pas, jeune, de toute beauté. On s’inspire toujours de faits réels pour écrire. Thérèse est émancipée, elle a beaucoup souffert et a une revanche à prendre sur la vie. Je ne suis pas suffragette mais je suis très féministe. Les femmes ont le droit d’exister à part entière. Je développe ce thème dans tous mes romans. Dans ma carrière d’enseignante, j’ai vu beaucoup de femmes meurtries, des mères lâchées. Je ne supporte pas l’injustice.
Pourquoi avoir choisi la Bretagne ?
Ma famille maternelle est d’origine bretonne. Mes grands-parents étaient de Saint-Malo et de Vitré. J’aime beaucoup les légendes celtiques, leur côté mystérieux. J’adore les fées et les korrigans, l’imaginaire. La légende n’est jamais fermée. J’ai écrit beaucoup de contes pour enfants qui sont imprégnés de ces histoires.
Comment écrivez-vous ?
Comme beaucoup de gens, j’ai l’angoisse de la page blanche. Une fois que mes personnages sont campés, j’écris un synopsis et j’étoffe l’histoire au fur et à mesure. Les mots me viennent naturellement. Aujourd’hui, j’écris à l’ordinateur mais quand je rédigeais mes manuscrits, je faisais très peu de ratures. Je suis perfectionniste. J’écris le matin et tard le soir, après 22 h. Je déteste dormir. Le sommeil est du temps volé à la vie. On est étranger à ce moment de vie. J’aime beaucoup écrire, c’est ma raison de vivre. Le mot est ma drogue.
La Mariée du dolmen est votre premier roman autoédité. Mais vous avez déjà publié plusieurs livres, surtout des romans historiques. Racontez-nous.
J’ai été professeur d’espagnol au lycée Maurice Ravel à Paris. J’adore l’Espagne et les beaux textes. J’ai commencé une saga sur l’Espagne picaresque. Un des mes amis a passé mon manuscrit aux éditions Berger-Levrault. Ils ont publié mon premier roman L’Orphelin de Salamanque, l’histoire de Lucas de Tormès « un picaro » de l’Espagne du XVIe siècle. Le second Au nom du roi d’Espagne a été remarqué par Simone Gallimard. Elle m’a invité à déjeuner - j’étais très angoissée – et m’a dit « écrivez quelque chose pour moi ». Ce fut L’Enfer d’un prince, la vie de Pierre le Cruel, roi de Castille au Mercure de France. J’ai ensuite été contactée par les éditions de la Table ronde et Denis Tillinac. J’ai écrit pour eux Hernán Cortés, le dieu blanc, où je raconte l’épopée du conquistador espagnol. J’ai ensuite quitté l’Espagne pour la Bretagne. Le Parfum des salines a été publié aux éditions France Empire. Puis j’ai écrit un livre sur l’école, À l’école d’autrefois que j’ai présenté à la séquence des 5 dernières minutes d’Elise Lucet au journal de France 2. Et enfin, Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle à la Sélection du Reader’s Digest.
Comment travailliez-vous avec ces éditeurs ?
On était très proches, on se rencontrait souvent pour travailler. Je devais parfois supprimer des passages ce qui ne me plaisait pas du tout. Parfois, je refusais. Je ne suis pas docile.
Pourquoi avoir choisi de publier La Mariée du dolmen sur le site monBestSeller ?
Ce manuscrit dormait dans un tiroir. Un ami m’a parlé du site. J’aime écrire mais je ne sais pas me vendre, je n’aime pas marchander. J’aime être lue, les lecteurs. Avec monBestSeller, on est en contact avec beaucoup de personnes. C’est un peu le même sentiment que lorsqu’on reçoit des lettres de lecteurs. Et puis, c’est vivant, je vais voir les commentaires, j’ai appris à répondre. On suit le parcours du livre. Le mien a bien démarré, je suis maintenant 9e au classement. Les éditeurs classiques sont plus hermétiques. On ne sait rien du livre, c’est l’omerta. Une nouvelle aventure commence pour moi.
Votre roman a été élu Sélection mensuelle de janvier 2016. Vous êtes donc nominée pour le Prix concours de l’auteur indépendant 2016. Que vous inspire cette sélection ?
Cela me fait très plaisir. C’est vraiment une très bonne nouvelle. L’histoire de Clémence K continue son chemin. Avec monBestSeller, je suis un peu comme Alice au Pays des merveilles, j’en attends tout et rien. Je m’initie à ce site et je découvre tout ce qu’il peut apporter de positif. Je découvre les auteurs indépendants. C’est une expérience extraordinaire que de lire tout ce qu’écrivent ces lecteurs qu’on ne rencontrera sans doute jamais et qui parlent du fond du cœur du livre.
Propos recueillis par Clémence Roux de Luze pour monBestSeller
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
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