Patrick Liszewski, écrivain de polars "noirs" (entre autres "Altérations") nous a proposé d'ouvrir une rubrique "auteur" dans les Actualités. Bienvenue dans ce nouvel espace que nous baptiserons : "Du côté des auteurs". L'idée c'est de lancer des débats contradictoires (ou pas) sur des expériences et des principes littéraires que nous pourrons partager. A vous de jouer maintenant.
Pourquoi j’écris le plus souvent à la première personne ?
Ecrire à la première personne, c’est prendre le point de vue « narrateur interne », ce qui suppose que le héros sera présent dans TOUTES les scènes. C’est astreignant, frustrant, cela fait travailler les méninges, mais le résultat est plus impliquant.
On peut tout à fait être narrateur interne et écrire à la troisième personne. Je fais ce choix lorsque mon héros est une femme : je ne me sens pas de prendre complètement sa place !
Pour l’auteur, écrire à la première personne, c’est vivre la vie du héros, au bout d’un moment, il vous colle à la peau, on n’a plus besoin de consulter son profil pour décrire ses réactions, on les sens. On le quitte à regret, avec l’envie de le retrouver bien vite dans de nouvelles aventures.
Concernant l’intrigue, cela permet de mettre le héros dans des situations qu’il ne comprend pas, qui le stressent, et dont on aura la clé seulement au dénouement.
Cette technique a de nombreux adeptes parmi les romanciers tant français (Boileau-Narcejac) qu’étrangers (James Cain, Jim Thompson).
Convaincus ?
Patrick Liszewski, février 2014
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