Ah le syndrome de la page blanche ! Il parait que ça existe. Pas pour moi. Curieusement, j’ai toujours quelque chose à dire. Sauf, bien entendu, si je me promène, je jardine, je dessine, je fais des confitures, des gâteaux… ou des recherches pour mon roman. Des recherches historiques, géographiques ou autres selon le sujet. Je classe tout ça. Je prends des notes.
Puis, soudain, comme si ma vie en dépendait : je DOIS écrire. C’est vital. J’en serais malade de ne pas écrire à ce moment-là. Mon histoire me prend aux tripes. Alors peu importe l’heure, peu importe si je suis en pyjama ou habillée. Peu importe si j’ai des chaussettes, si je suis dans le bureau ou sur la table de la cuisine. Plus rien existe. Le fleuve reprend sa course. Je suis toujours habitée par mon histoire et mes héros. J’y pense même si je n’écris pas et j’ignore comment me vient l’inspiration. Elle vient, c’est tout.
Au début, j’ai bien une petite idée de ce que je veux faire, et puis j’ai l’impression que quelqu’un me dicte les mots. Je ne pense plus à rien d’autre. L’histoire se créée petit à petit. Les idées émergent et se bousculent. Et parfois, à la fin, je me demande si c’est moi qui ai écrit « ça ». Allez savoir pourquoi, je ne travaille que sur un seul ordinateur, mon vieil ordinateur portable qui a 8 ans - celui qui me fait des facéties, ne veux plus reconnaître des mots, zappe des lettres parce que les touches du clavier sont un peu malades - comme si nous ne faisions qu’un tous les deux… Puis j’imprime pour me relire, je corrige.
« Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse, et le repolissez, ajoutez quelquefois, et souvent effacez » disait Boileau. C’est ainsi que je fonctionne.
Il y a quinze ans je travaillais encore à l’accueil téléphonique des clients dans une société immobilière et j’écrivais entre chaque appel des locataires souvent furieux, déplaisants et parfois grossiers. C’était ma façon de décompresser. Mais ça, c’était avant.
Dubus Bernadette
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