Quels aspects de notre personnalité préférons-nous garder sous silence ? Pourquoi ? Quelles sont les ombres sous-jacentes à ce silence, à cette préférence ? Est-ce d’ailleurs une préférence, un non-choix, un impératif ? Au regard de qui se cacher, sous quels prétextes ?
L’escargot planqué sous sa coquille, la tortue sous sa carapace, le combattant sous son bouclier, la perle dans l’huitre, Aladin dans la lampe. Une armure qui protège du monde extérieur, une cuirasse pour lutter contre les assaillants, un cœur sans défense qui se défend comme il peut, une arme de dissuasion contre la menace, oui mais quelle menace ? Dans les coulisses de nos théâtres, nous surveillons, faisons le guet, en vigilance observons. Quelle scène nous attend au dehors de notre confort, habitudes, sécurité ? Serons-nous en capacité sur nous de veiller, nous prémunir des critiques, d’un monde qui nous attire autant qu’il nous effraie ?
La carapace est là pour nous préserver.
Libres des mots sur nos pages, de nos envolées, nos pensées, nos convictions, ce pour quoi nous vibrons, libres de dire, crier, hurler, pleurer, libres d’OSER. En coulisses, la permission de nos émotions, sentiments, sensations, passions. Libres d’exprimer nos silences longtemps muets parce que certaines lois, secrets de famille, puissance de l’interdit, ne rien dire, se taire, chut !
Certains mots sont trop forts, trop dérangeants, trop vrais ! Dans le secret identitaire, le voile se déchire, les masques tombent, la vérité s’interpose. Pour ne pas s’attirer les foudres, ou par respect pour certains, le pseudo s’impose.
Parce que certains auteurs touchent à plusieurs registres, parce que certaines personnalités sont des kaléidoscopes d’émotions qui ne peuvent se cantonner à jouer un seul rôle, le pseudo s’impose face à la normalité, celle qui veut qu’un auteur perturbe son lecteur s’il s’aventure dans les bras d’autres ambitions, fantasmes, appétits, ivresses. La pression du bien vendre nous oblige, la folie de l’esprit se doit de respecter les codes.
Qu'en est-il de la reconnaissance sous pseudo ? Avec ou sans, si on est lu, on est légitimé dans cette part de nous précieuse aux yeux des autres. Ce lien mis en place auprès des lecteurs, ce partage d’émotions, c’est tout simplement la magie de la vie ! Je pense pour tous les écrivains, peu importe le succès, tant qu’on est lu, on est reconnu.
Et pourquoi pas ma véritable identité ? Eh bien, parce que justement, mon pseudo l’est ! L’écriture et moi, c’est une histoire d’amour, mon histoire ! Ni mes parents, ni mon mari. Je porte fièrement mon nom de jeune fille, mon nom de femme mariée mais ils ne sont pas Thalia Remmil. Ce nom de plume me colle à la peau, je me suis battue pour le créer !
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Un pseudo peut aussi raconter une histoire. Il peut être ce lieu de rassemblement pour chaque récit conté, parsemé à travers les notes éthérées d'un écrivain. Il est comme un ingrédient mystère que seul le lecteur qui nous connaît, pourra en comprendre tout le sens.
J'ai opté pour ce pseudonyme (bien que le côté anonyme m'a séduit aussi étant une personne discrète), car mon premier ouvrage s'est inspiré de lieux divers en Amérique. Et à travers toutes mes histoires, quelque chose y fera sans cesse référence. C'est la terre natale de mon inspiration comme j'aime l'appeler. Ce pays est pour moi mon ingrédient mystère que je cache au travers de mon pseudo. :)
Toutes les raisons d'écrire sous pseudo ont été évoquées, dans l'article de @Thalia Remmil, puis par les uns et par les autres. Le choix personnel est respectable.
Pour ce qui me concerne, le pseudo fut de courte durée, juste le temps de voir les réactions des lecteurs avant de franchir le pas pour me publier de manière à toucher un plus large public.
Si je devais faire un choix aujourd'hui, fort de mon expérience, j’opterais pour un vrai pseudo en restant totalement anonyme (un pseudo féminin même, car un homme est moins bien accepté il me semble pour décrire le plaisir de la femme), au moins pour les deux écrits que j'ai souhaité relater. Ce pseudo aurait eu une incidence sur mes échanges avec @VAY Céline et tous ceux qui les ont commentés. Il est probable que cette expérience "très enrichissante" n'en aurait pas souffert. Mais on ne peut revenir en arrière et refaire l'histoire.
Homme de l'ombre professionnellement, j'ai quelque scrupule à en être sorti... tant pis ! J'assume.
L'article et vos commentaires m'ont permis de savoir que les pseudos sont plus courants que je ne l'aurais supposé. Cela ne change rien à la considération que je vous porte.
Amitiés à toutes... et au seul homme qui a aussi commenté, dont je connaissais l'histoire. MC
@Kroussar j'ai commencé votre roman, c'est un peu compliqué pour moi, je ne suis pas habituée ni à lire sur l'ordi ni ce genre de livres mais j'irai au bout ! Je comprends les raisons du pseudo...@lamish, entièrement d'accord avec vous, la manipulation ah ça non merci !! @Catarina Viti, OUI le départ d'une nouvelle VIE ! @Gene McBreth une cape pourquoi pas, un masque de Zorro, à chacun ses raisons...Belle journée à tous !
Les raisons de prendre un pseudonyme sont multiples et varient en fonction de chaque situation. Certains auteurs, ont pris un nom de plume parce que leur vrai nom est assez long, ou à consonances étrangères, parfois difficiles à prononcer. Dans ces cas ils ont utilisé un nom plus court, plus facile à mémoriser. Un autre avantage est la préservation de la vie privée. Ceci peut être particulièrement utile lorsque vous souhaitez témoigner sur un événement sans pour autant vous mettre en danger. Dans le passé, surtout pendant l’époque victorienne, ceci était très fréquent : les femmes prenaient des noms masculins pour éviter le préjudice que connaissaient les auteures de l'époque. De nos jours, beaucoup d'auteurs(es) continuent de faire cela, mais de façon similaire on peut voir aussi des exemples des hommes qui ont pris un nom de plume féminin, ou neutre : Jean-Bernard Hamaïde, alias Alix Cordouan; Roman Kacew, alias Romain Gary ou Émile Ajar; Charles Lutwidge Dogson, alias Lewis Carroll; Amandine Aurore Lucile Dupin, alias George Sand; Éric Arthur Blair, alias George Orwel et bien d'autres.
/n
Quant à KROUSSAR cela sonne comme un coup de tonnerre, dont la foudre peut faire mal.... Pour vous en convaincre, il suffit de lire mon récit.
Un pseudo peut être simplement le départ d'une nouvelle vie.
Je me suis lancée dans l'écriture romanesque sous mon nom véritable mais ma nouvelle activité disparaissait dans la masse d'informations rattachée à ce nom, et je n'avais pas forcément envie qu'on me lise parce que j'avais déjà fait ceci ou publié cela.
C'est la raison pour laquelle j'ai opté pour un pseudo.
Maintenant, même mes amis m'appellent Catarina Viti ! et mon mari aussi, parfois.
L'essentiel est de bien porter son pseudo, de s'y sentir aussi à l'aise, sinon mieux, que dans son nom véritable.