Que l'on soit jeune ou moins jeune, la maîtrise du français écrit n'est certes pas facile. De nombreuses années d'efforts sont requises pour y arriver. Tout comme bien d'autres, j'en sais quelque chose ayant terminé mes études aux primaires. Mais à l'aide de ce médium de communication que sont les réseaux sociaux et forums de discussions, nous avons la possibilité d'améliorer notre Français écrit de même que publier nos poèmes, proses ou opinions personnelles. Il s'agit aussi d'un mode de communication interactif.
Lorsque les babillards électroniques, les forums ou les ateliers de communication virtuels ont fait leur apparition dans l'univers des télécommunications en 1982 (Internet), il était impossible de cacher son niveau de culture si nous voulions vraiment nous lancer dans cette nouvelle aventure technologique. Je me souviens de mes premiers messages publics : je n'osais à peine écrire quelques lignes à chaque message de peur d'être la risée des autres usagers. Il m'arrivait d'ailleurs de «m'enfarger» très souvent dans le vocabulaire. Mais, petit à petit, en m'impliquant davantage dans les discussions, j'ai réussi à maîtriser un peu mieux mon Français écrit. Et même si je continue encore à faire des fautes d'orthographe, cela n'entrave en rien la poursuite du cheminement amorcé. Car une constante amélioration n'est possible qu'à partir de persévérance.
Et comme disait Chantale Lefrançois, gagnante au concours de dictée de Bernard Pivot à Paris : « ... plus on pratique notre Français écrit, plus il devient agréable d'exprimer nos idées ». Or, pour ceux et celles qui souhaitent connaître un tel plaisir à communiquer, les espaces pour les échanges sur le web offrent un excellent outil de perfectionnement du Français écrit. C'est de plus un bon moyen de parfaire ses connaissances et d'enrichir son vocabulaire, ainsi que sa culture. Ici, sur «monBestSeller», dans cet espace communautaire virtuel, nous avons même la possibilité de se partager nos ouvrages littéraires personnels.
Benoit Otis,
Auteur du livre : « La Bible du troisième millénaire »
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@Colette Bacro
Merci chère Colette. Pour être parfaitement honnête avec vous, on est tous là pour faire un peu de pub pour nos écrits et je ne suis pas en reste... Toutefois j'essaie de faire ça avec un peu d'humour et surtout de faire avancer le schmilblick, enfin je veux dire le débat, en toute humilité, car comme vous le précisez, je n'ai pas d'étoile, ni de galons car moi non plus je n'ai pas fait d'études littéraires.
Bien à vous
@Benoit Otis
Votre article m'a réellement intéressé et surpris aussi. Surpris car je ne suis pas vraiment d'accord avec votre point de vue. Il me semble que j'ai moi-même tendance à avoir de plus en plus recours aux émoticones et aux vidéo lorsque je suis sur les réseaux. D'ailleurs j' ai plusieurs arguments à vous exposer...
Certains jours je me sens gagnée par la lassitude, la paresse ou bien la facilité, et j’en arrive à abandonner les mots pour utiliser un symbole, un pictogramme, une petite icône prémâchée. J’en viens à choisir sur les rayonnages limités qu’on a prévu pour moi : tantôt un sourire, un nuage ou bien un petit cœur. C’est sur que si je disais : fleur cœur papillon, tout le monde trouverait ça complètement con, mais là, ça passe bien.
Est-ce pour me conformer à la loi du plus grand nombre ? Parce qu’une image vaut mieux qu’un long discours dans notre temps toujours trop lapidaire, dans notre géographie rétrécies à la taille de nos lucarnes, dans notre univers envahit par les images, les gifs, les vidéos, les logos ? Est-ce parce qu’on m’a dit que mes textes sont trop longs ?
Bien sur, dans ce petit univers étriqué, tout est fait, et bien fait, pour que nous n’utilisions plus les mots pour analyser, comprendre, déduire. Tout est fait pour nous renvoyer une image fragmentée, atrophiée, d’un monde achevé, des bribes insignifiantes sorties de leur contexte, que l’on ne peut pas juger de notre petit point de vu, de notre petit bout de la lorgnette. Trop réduites pour être comprises, on ne peut que les pointer de notre clic, sans autre qualificatifs que : j’aime/j’aime pas – Bien/nul – trop beau/affreux… Et voilà, j’ai l’impression d’avoir dévoilé le fond de ma pensée, d’avoir exprimé mon intime conviction, mon entière subjectivité humaine en un clic. Tout un champ complexe de sensations, de concepts et de nuances que je ne prend pas la peine de formuler, pas le temps, pas les neurones, et puis il y a ce bonhomme tout rouge de colère à disposition ou bien celui avec le grand sourire, alors pourquoi se creuser la cervelle, hein !
Ainsi ce ne sont pas seulement la faune et la flore qui disparaît à toute allure à cause de la pollution, c’est également la variété infinie de notre vocabulaire, de notre capacité à définir le monde qui se rétrécit comme peau de chagrin, grâce à ces quelques signes simplifiés, ce matériel choisi et pré-établi par d’autres, qui fait de nous à chaque fois : un amputé, un dépendant, un misérable.
Avec les émoticones, j’ai vraiment l’impression d’avoir touché le fond, le degré zéro du langage, la désincarnation du discours. Déjà, la main de nos bambins ne trace plus de cursives, ne touche plus le papier, ne saisit plus la subtilité d’une syntaxe riche et variée faute de l’entendre ou de la lire. Demain, plus aucun enfants ne saura tenir un crayon, ne saura découper avec des ciseaux, clouer avec un marteau, faire du pain ou dessiner ce qu’il voit. Il y aura d’autres outils, me direz-vous ! Plus technologiques, plus adéquat à ce monde. Oui, bien sur, on choisira pour nous de beaux objets au maniement facile et rapide sans se rendre compte qu’ils engourdissent nos doigts, limitent nos actions et configurent notre cerveau. Il ne restera que quelques gestes procéduraux d’une extrême pauvreté et ainsi, peu à peu le cerveau humain se limitera à quelques actions utilitaires. Car le geste est la source de l’apprentissage dans beaucoup de domaine.
On croit toucher à l’univers, grâce à la grande toile, on croit pouvoir atteindre la planète entière d’une simple impulsion et en même temps que l’onde circule à la vitesse de la lumière partout sur le globe, mais la teneur et les couleurs du message se réduisent d’autant. Je me sens comme Alice dans le trou du lapin. Tout se rétrécit autour de moi : l’étendue de ma pensée et les mots pour la formuler, puisque l’une ne va pas sans l’autre. Plus de hiérarchie entre l’important et le futile, toutes les images, infos, publicités ou œuvres d’art sont reléguées au même niveau, au même format, à la même utilisation : se divertir, satisfaire notre penchant au voyeurisme et surtout nous faire croire que notre avis est important et peut changer quelque chose à la réalité. Mais voilà, avons-nous encore accès au monde réel ? Ne sommes-nous pas déjà passé derrière l’écran qui nous cache le monde, en nous en renvoyant un pâle reflet inodore et sans saveur ? Celui qui nous cache notre propre misère, celui de la matrice.
Une fois collé, le petit cœur ou le visage triste sont relégués aux oubliettes, et l’article qu’on a survolé également. Parfois, nous apprenons quelque chose dans ce fatras d’information, de communication tout azimut. Mais jamais de façon approfondie, et si peu mis en pratique, si peu bénéfique pour nous améliorer ou évoluer. Le but ultime étant de se manifester : Je clique donc je suis ! Un clic pour avoir l’impression d’exister, ce n’est pas cher payé. Nous sommes satisfaits d’interagir de par le monde, content de notre geste, tout entier dans le « faire », nous pouvons ensuite vaquer avec le sentiment du devoir accompli. En effet, nous nous sommes émus, nous avons compatis, et surtout, nous nous sommes indignés à l’instar de Stéphan Hessel. C’est bien la preuve, s’il en fallait, que nous sommes humains. Mais cela suffit-il à changer les choses ? Cela déclenche t-il des révolutions dans le réel ? Non, parce que pour cela, il faudrait laisser nos ordinateurs, descendre dans la rue, se salir les mains, et prendre le risque de se confronter aux CRS casquées et matraquant. Alors qu’ici, dans la lente agonie de la langue, l’illusion du choix et de la liberté, nous sommes chaque minute parqués derrières les mêmes barricades, enfumés par les mêmes gaz paralysants, menottés encore davantage, parce qu’ici, ce ne sont pas seulement nos poignés qui sont liés, mais ce sont nos cerveaux tout entier, assujettis à des schémas, à des formatages, réduits à quelques signes dépourvus d’intérêts, mais bon…. C’est amusant ! Ben oui quoi, elle va nous lâcher avec son esprit rabat-joie, celle là ! On ne peut plus faire mumuse tranquille ? D’accord, d’accord, je m’arrêterai ici.
Si vous avez lu jusqu’ici, vous avez accompli un exploit ! Un acte de rébellion par rapport à la vie trépidante qu’on nous impose : vous avez pris le temps ! BRAVO !
Mais je vous propose davantage. Non pas de descendre dans la rue pour se faire tabasser par la police, mais d’utiliser nos chaines pour étrangler nos geôliers invisibles : de vous manifester véritablement. Utiliser des mots ! Des mots obsolètes, des mots oubliés, des mots démodés et désuets, que peut-être nos jeunes ne comprendront pas, mais qui heurtera leur cerveau comme une décharge électrique et éveillera peut-être une étincelle de curiosité dans leur regard absorbés par leurs écrans.
A vos claviers, c’est parti ! Donnez-moi, ici, tout de suite, un mot peu usité pour exprimer votre sentiment ! Toute tentative de « clicage » sur une icône sera vertement désapprouvée par mon silence indigné…
@Benoît Otis, je n'ai jamais participé à des forums virtuels, je me suis fait comme vous, sans avoir fait d'études littéraires, mais je salue ici votre progression, votre méthodologie... et il faut bien le dire, votre succès pour en être arrivé à publier cet ouvrage.
Merci pour cet article qui sera utile à beaucoup d'auteurs qui y trouveront matière à s'améliorer et probablement à se décomplexer.
Oui, tout ce qui peut venir au secours de la langue française écrite (très difficile à maîtriser) est bon à prendre.
Avec toute ma sympathie. MC