Loic Lanzenac, votre bio est à la fois très fournie et néanmoins assez énigmatique! Un petit mot d’explication pour les lecteurs de monBestSeller qui aurait du mal à deviner la teneur de votre roman derrière votre pudeur ?
Loic Lanzenac. J’ai d’abord, en tant que pigiste, beaucoup pianoter sur les machines à écrire. Fort de cette dextérité, je suis donc naturellement passé à l’ivoire des touches de piano. C’était un rêve de gosse, ce truc, cette image… bien sûr dans mon songe de gamin ; les scènes étaient plus vastes et le public plus pressant, mais j’ai fait de ce vœu une réalité ! Avec ma réussite au permis de conduire, cela reste une de mes grandes satisfactions.
Les pianos-bars, les casinos, le Club Med : "Love was just a glance away, a warm embracing dance away"… J’ai pris du plaisir, mais je n’ai pas réussi… C'est-à-dire que pas un rang de jeunes filles n’a scandé mon nom.
C’est pourquoi ce roman évoque ce cancer qui dévore les créatifs : la reconnaissance ! "Ainsi j’aurais pu..." Là est la plus grande surprise de Lanzenac aux premières trompettes du succès. La reconnaissance ce n’est finalement que l’aboutissement d’un processus commercial, faut pousser du coude pour être en tête de gondole, afin de se vendre.
C’est difficile de se vendre ! Et à quel prix ?
Il est amusant d’imaginer des artistes inconnus et désenchantés, jetant leurs "Joconde" à la cheminée, parce qu’ils n’osèrent pas frapper une porte…
Lanzenac ressemble à ceux-là, la Joconde en moins… L’onction du succès ne devait-elle pas venir toute seule ? Comme l’Esprit saint ? Naturellement ? Sans avoir à lui forcer son destin ? Non, mais ?
Voilà bien une philosophie de prétentieux ! Et qui d’ailleurs à bien peu fait ses preuves ?
Dans ce roman, la méthode de la maison de production s’avère bien plus efficace ; "Tu chantes ! Tu râles ! Tu brailles… et puis tu passes sous une voiture !" On se charge des frais d’obsèques.
Il a dit oui ! … contre 3 mois de célébrité !
Ces gens-là ont le sens de l’organisation ! TV, journaux, internet, radio : Lanzenac amuse la galerie, cause et fait causer. Tout pile-poil ! Avec du "Love" en plus ! Une jolie nana pleine aux as ! Que du bol ! Puis vint le moment où l’on lui tendit l’addition, inattendue, surprenante. Lanzenac savait qu’elle serait salée, mais ce n’est pas ce gout-là qui lui restera dans la bouche.
D’évidence vous aimez les jeux de mots pour les titres de vos livres. Quelle a été la source d’inspiration pour celui-ci, d’autant plus qu’il a un rapport assez éloigné avec le récit, non ?
Une ascension. La CAF c’est le virement nourricier, RSA, Allocs… La manne des plus démunis. Le grenier, symboliquement le plus haut étage de l’édifice social et l’escalier est du genre plutôt raide.
Vous êtes un professionnel des mots puisque vous avez longtemps été parolier. Vous dîtes que le goût des belles phrases n’y est plus d’aucune utilité. Comment l’expliquez-vous ?
L’exigence ! Le bagage culturel de la population s’est considérablement allégé, et bien nombreux aujourd’hui sont ceux qui sont complètement à poil ! Les arts majeurs, d’une approche plus difficile, s’en sont bien tiré, la musique populaire, opium s’il en est un, continue, elle, son ascension vers les sommets du ridicule.
Vous n’êtes donc plus parolier, ce qui fait donc aujourd’hui le bonheur de vos lecteurs. Comment diriez-vous que votre talent d’auteur de paroles de chansons vous influence dans l’écriture de romans ?
Parfois, bien souvent même, je compte les pieds. Si rythmiquement ma phrase sonne bancale, alors, j’essaie d’y remédier…
Votre roman est iconoclaste, votre personnage l’est. Comment le qualifieriez-vous ?
Ne demandez surtout pas à Lanzenac s’il est rebelle ! Vous vous feriez postillonner dessus !
Dégommer les idoles l’amuse … au plus haut point : il a le bagou et elles lui prêtent leur flanc, sa rancœur est sa muse, sa sulfateuse c’est la vacherie ! Pourtant c’est dans sa sincérité qu’il apparait le plus convaincant, lorsqu’il endosse l’habit de Don Quichotte partant à l’assaut de l’abêtisation en cours.
Si le roman dégage de la gaité, je me vois flatté d’avoir sût la faire passer
Il y a beaucoup aussi beaucoup de gaité dans votre roman, beaucoup de bons mots. Qui résonnent sans doute différemment au moment où on les lit par rapport au moment où vous les avez écrits. Qu’en dîtes-vous ?
Si le roman dégage de la gaité, alors je me vois flatté d’avoir sût la faire passer, les bons mots, puisque vous m’en prêtez, ont été rédigés avec le même sourire que le votre au moment ou vous les avez appréciés. Il est vrai que j’ai du mal à être grave ; j’ai mes blessures, certaines sont profondes ; je m’en arrange ! Pour l’inspiration : je ne bois pas à ce puits là… Plus tard peut-être ? J’ai fait le choix d’être léger. Pourtant je dois vous avouer que j’ai tué quelqu’un hier ! Je m’en suis voulu, ça m’a fait beaucoup de peine… C’était mon premier !
J’espère ne pas y prendre goût !
Diriez-vous que votre roman est "feel good" et que son rôle n’en est que plus capital en ce moment ?
Oui ! Ce roman est un roman "Feel Good" ! Il est "funny" et ses occupants sont nuancés : pas de saints hommes, ni de salauds avérés, l’histoire, je crois, tient la route et la morale y est sauve… Amen !
Vous avez reçu des premiers commentaires très encourageants pour un nouveau venu sur monBestSeller. Vous vous attendiez à ce succès en publiant "De la caf au grenier" ici ?
La surprise fut totale ! Si j’étais sûr de ma plume, je vous raconterais tout le plaisir que cela me procure…
Vous avez répondu aux commentaires que vous avez reçus. Mais n’avez pas encore commenté d’autres livres… Manque de temps ? Ou n’avez-vous pas perçu le côté « éco-nomie solidaire » de monBestSeller ?
Je suis heureux de m’exprimer sur ce point.
Je suis allé papillonner, vous savez ? Et j’ai pu lire des tas de choses intéressantes, mais j’ai tenu à ce que ce roman fasse son chemin en dehors de l’échange de bons procédés, aussi je ne me suis pas aventuré aux commentaires et à la notation. Je me promets de bientôt m’y atteler, je me trouverais bien ingrat de ne pas le faire.
On dit qu’on écrit ce qu’on aime lire. Quel lecteur êtes-vous ?
J’ai un penchant pour les biographies et les ouvrages historiques et donc une vive admiration pour Monsieur Dumas. Le côté « feelgood Prozaquien » de Michel Houellebecq m’enchante, et comme beaucoup, je suis resté longtemps assommé par l’incroyable Voyage de Céline... au bout de la nuit, de sa nuit à lui et de la nôtre…
Et puis tant d’autres…
Vous êtes nouvellement arrivé sur le site. Comment êtes-vous venu ? Avec quelles mo-tivations ? On imagine que vos premières semaines sur monBestSeller ont dépassé vos at-tentes ?
Je passais par hasard, j’ai enquêté, commençant mes investigations en tapant chez Google «monBestSeller avis » : J’ai trouvé que vous aviez bonne cote.
Les premières semaines ont été palpitantes ! Comme un expert en courbe, on scrute les chiffres de lecture, on compte ceux qui vous font l’immense plaisir de vous glisser dans leurs bibliothèques et à qui on est tout heureux de dire merci… on se prend à rêver.
Le mCL de monBestSeller sélectionne un livre chaque mois qui est ainsi nominé au Prix Concours de l’Auteur Indépendant que nous organisons chaque année. Trois auteurs ont ainsi été repérés par les éditeurs membres du jury 2019. Si vous deviez défendre votre livre devant un jury d’éditeurs, que leur diriez-vous en quelques lignes ?
Qu’ils feraient bien de réfléchir, dès à présent, à l’adaptation cinématographique !
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…