Les enfants couraient si loin
parmi les herbes folles
qu’ils ne pouvaient prononcer
en rentrant
une seule parole.
La corbeille
débordait
de grappes de raisin
couleur
d’ambre
et chacun se rappelait
en son cœur
qu’on était très proche
du mois
de septembre.
Claire
en robe blanche
se déhanchait
sur la terrasse
au rythme du jazz.
Toi, tu suivais,
paupières
mi-closes,
le vol
d’un songe intérieur
et j’ai souvenance
de t’avoir demandé
« A quoi tu penses ? »
Tu t’es contenté
de sourire.
Le sentier
tremblait
à la tombée
du bleu
comme un feu follet
et une voix
a proposé
que l’on reprenne
encore
une goutte de liqueur.
J’ai dit
que je préférais, moi,
du café.
J’espérais
que la nuit
brillerait
de toutes
ses étoiles
pour le retour.
Puis, nous nous promîmes
de revenir
aux prochains
beaux jours.
La floraison
du lilas
nous ferait
sans doute
signe
à la fenêtre
de notre désir,
où que l’on soit.
Personne
ne savait,
je crois,
que tout ce que nous vivions
dans l’infini
présent
de ce soir-là
était pour
la dernière fois.
Géraldine Andrée
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@Géraldine Andrée, je ne suis pas un fan de poésie, mais j’ai beaucoup aimé ce poème.
Et comme votre personnage s’appelle "Claire", alors mon coeur s’est enflammé et je l’ai suivie, espérant que dans cette nuit pleine d’étoiles, l’une d’entre elles me ferait un signe manifestant qu’elle brillait pour moi.
Merci pour ce partage qui m’a permis de m’ouvrir à la poésie.
Avec toute ma sympathie. MC