Interview
Le 16 fév 2023

Regard sur un livre : la librairie des bannis

Profitant de l’opportunité qui lui est donnée de porter un regard sur un livre qui lui a plu, parmi les 24 ouvrages de Philippe De Vos, Patricia Epifani a choisi "La librairie des bannis" Cet ouvrage reflète l'amour de quelques uns porté aux livres malgré la progression continue de la cancel culture. Il aura une résonance particulière pour tous ceux qui approchent l'écriture : débutants, amateurs avertis et professionnels
La librairie des bannis : Un hommage de Patricia Epifani à Philippe De VosLa librairie des bannis : Un hommage de Patricia Epifani à Philippe De Vos

Tout d’abord, ce que je remarque chez Philippe De Vos, c’est sa faculté à entrer dans l’âme de la gent féminine et de si bien savoir en faire leurs  portraits, tout en empathie. J’aurais pu tout aussi bien vous présenter son inoubliable Mathilde, sa bouleversante Man découverte dans sa nouvelle « La proie pour l’ombre », sa muse Clara dans son roman « Page 24 », ou sa Lucia, née au mauvais endroit, que nous suivons dans sa destinée, dans « 1013 », un roman très  noir, son dernier-né. J’admire son éclectisme en écriture qui fait que chaque nouvel ouvrage est une réelle découverte, une autre immersion dans son imagination.

Pour en revenir à « La librairie des bannis », le propos initial de Philippe était de s’insurger contre la cancel-culture, la censure, l’autodafé des livres qui sont de plus en plus d’actualité. Hélas ! Et c’est là que j’ai eu la confirmation de son immense culture littéraire. À partir de ce postulat, Philippe a réussi cette prouesse d’écrire un roman dans lequel les livres maudits, bannis sont découverts par Annabelle dans un sanctuaire, et, parmi eux, une bonne centaine de ceux d’un écrivain talentueux, mais ignoré :  Fergus Sanfaçon. Cette trouvaille nous rappelle notre condition d’écrivains amateurs qui écrivons par plaisir ou pour d’autres motivations et, qui sait, pour la postérité. Un roman aux multiples facettes sur une femme émancipée, libre, cultivée, aventurière, mais toujours femme et mère ; aux nombreuses étiquettes telles que  famille, rencontres surprenantes, aventures, magie, fantastique, enquêtes, société, réflexions, philosophie, balade dans Paris et autres contrées, humour toujours et tant d’autres à trouver entre ses lignes.
Un livre haletant que je n’ai pu lâcher après l’avoir ouvert tant je suis rentrée dans cette aventure étonnante, pleine de surprises, dans lequel j’ai  retrouvé mon âme d’enfant lorsque j’étais plongée dans ce genre de lecture mystérieuse ! Et puis, la fin que je vous laisse découvrir à laquelle je ne m’attendais pas. Quand l’imagination prend le pouvoir, le talent se confirme.

Mais comment fait-il cet écrivain méticuleux qui ne sait pas qu’il en est un ? J’ai autant de plaisir, sinon davantage, à lire ses ouvrages, voire à les  relire – car chaque phrase n’est pas jetée au  hasard – que certains posés  en tête de gondole !
Merci à lui, encyclopédies vivantes (nullement barbantes pour ceux qui sont en quête de Savoir), de nous offrir ses livres mis en page dans les règles de l’édition et pour ses nombreuses tribunes qu’il nous a offertes dès son arrivée sur mBS.

Patricia, alias Fanny et Dick et puis c’est tout !

 

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Merci à @FANNY DUMOND d'avoir publié ce regard sur ma Librairie. Merci à @Catarina Viti d'avoir encouragé cette rubrique et Fanny au passage. Merci à @Zoé Florent d'avoir déposé un commentaire sur ma page (la réponse se trouve aussi sur cette page) et de montrer que tout le monde peut intervenir. Ce n'est pas qu'un dialogue entre l'auteure du regard et l'auteur du livre.
Merci donc aux drôles de dames de mBS. Signé Charlie… euh ! Philippe

Publié le 25 Février 2023

Merci, @Fanny Dumond. Chroniquer est un exercice à part et vraiment enthousiasmant. Il est vrai que nous devons mesurer notre implication, la rationnaliser. On apprend énormément en lisant les autres auteurs, mais il faut trouver l'équilibre entre ce qu'on reçoit et ce qu'on donne (même si ce qu'on reçoit ne vient pas nécessairement de ceux à qui l'on donné). La réponse est toujours personnelle. Le silence en retour... oui, cela arrive aussi. Il y a plusieurs profils d'auteurs, dont les *dilettantes* qui ne s'investissent pas dans leur livre, dont certains oublient même qu'ils ont posté un texte... ou à force de créer des pseudos, des adresses bidons, ne reçoivent plus les messages... on voit de tout, c'est normal, le site est un reflet de notre société. Nous ne pouvons qu'encourager les auteurs a comprendre le fonctionnement du site et l'intérêt, pour eux, de prendre soin de leur travail, de leur image, de la vie de leur œuvre. Voilà ce que nous pouvons faire. Et ce que nous faisons et ferons de plus en plus.
Merci pour ce *Regard* sur le livre de @Philippe De Vos. D'autres auteurs contributeurs (nous en avons de plus en plus) vous inspirerons peut-être. A bientôt.

Publié le 25 Février 2023

Bonjour@Catarina Viti

La différence entre faire un commentaire à un auteur est que je m’adresse à lui, tandis que pour ce regard, je me suis adressée à la communauté, comme si j’étais dans une salle devant un micro (alors là, ce n’est pas demain la veille que je me prêterais à un exercice à l’oral, l’écrit étant ma façon de m’exprimer). Cet exercice m’a beaucoup plu, car il m’a fallu être concise pour ne pas ennuyer, savoir dire l’essentiel et après pas moins de 9 jets, je doute de l’avoir réussi. Je suis passée à côte de certaines choses. Vous le savez bien mieux que moi Catarina qu’il faut donner l’envie au lecteur de lire, sans dévoiler l’intrigue. J’espère vraiment que cette nouvelle idée intéressera d’autres personnes.

Comme je le souligne, si je commente, parfois longuement, un écrit, c'est par plaisir et non pas pour avoir des retours sur ma prose. C’est comme si je me retrouvais en cours de français que j’attendais avec impatience. Fut un temps, il m’arrivait de passer des heures sur un livre quand je sentais que j’allais accrocher. Je prenais des notes pour en faire une synthèse. On ne les trouve plus sur mon profil, soit parce que l’auteur a quitté le site, soit parce que le livre a disparu. J’ai peu à peu abandonné cette pratique, car cela prend un temps fou, il n’est pas élastique et surtout depuis le jour où j’avais passé tout un après-midi dans la fournaise de ma villégiature sur le livre d’un auteur qui ne s’est même pas donné la peine de me répondre et qu’ensuite, il a obtenu un cœur grâce à mon seul commentaire (sans plus de commentaire !)

En général (sinon j’oublie), je commente un texte dès que je l’ai achevé, quand je suis encore dans son ambiance, spontanément en disant pourquoi je l’ai apprécié et aussi pour faire un signe encourageant à son auteur qui a mis tout son cœur dans son livre. Et puis, c’est fort dommage, je sais que je passe à côté d’excellents livres, mais il me faudrait une baguette magique pour tout lire ;-)

Avec Philippe (que je salue) que je connais " épistolairement " depuis environ 5 ans, je lui laisse un petit commentaire sur mBS, puis nous en discutons par courriel. J’ai fait ainsi durant les 27 semaines de son feuilleton « Les 7 travaux de Virgile » puis je lui donnais mes impressions, lui faisais une analyse plus poussée, avec corrections des quelques erreurs que j’avais remarquées. À noter que nous nous bêta-lisons très souvent et je tiens à le remercier, parce qu’avec moi, il a du boulot !

Merci beaucoup Catarina, je suis ravie d’avoir pu expliquer ma façon de commenter, pour votre amical regard sur l’un de mes textes et pour votre gros investissement sur monBestSeller.

Je vous souhaite une belle et douce journée, ainsi qu'à toutes et tous !

Patricia

Publié le 25 Février 2023

Je fais ici le copier-coller de mon commentaire posté à l'instant sur la page de Philippe, histoire de booster cette nouvelle rubrique qui m'a donné envie de lire son roman. Merci, @FANNY DUMOND, et bon week-end.
"C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la plume de Pantinois ; une plume toujours aussi concise, vive, précise. /// Histoire imaginative, personnages hauts en couleurs, milieu privilégié apportent une touche élégante, favorisent les rapports courtois, ce qui fait du bien en ces temps moroses où l’agressivité se cache à chaque coin de rue. Annabelle a bien de la chance, en tout cas. Pouvoir vivre une vie si anticonformiste sans supporter le jugement des autres, quel rare privilège ;-) ! /// Les idées et opinions personnelles fourmillent, les appels à la tolérance contrastent avec les avis tranchés… Pas de doute, c’est bien le Philippe passionné qui s’exprime, et je souris en casant mes points de suspension :-). Je me suis trouvée moins en phase avec les dialogues de la fin, qui m’ont évoqué le sujet d’un roman de SF récemment lu ici (je ne peux développer, de peur de spoiler) ; moins en phase avec les private jokes itou (mais rien de surprenant ;-)). /// Sinon, faire revivre le « Gil Blas », belle initiative ! L’île aux singes aussi. Les descriptions des différents quartiers de la Capitale : un délice. Mais ma fascination est allée à la librairie. Je m’y serais bien vue « planter la tente », dans ce lieu riche et atypique. /// Un scénario original, donc, agrémenté de cette touche fantasmagorique qui vous est chère et riche de votre culture et passion littéraires..."

Publié le 25 Février 2023

Un bel exercice de style, @Fanny Dumond.
La rubrique *Regard sur un livre* est effectivement l'opportunité de présenter un livre à la manière du chroniqueur. Un tout autre exercice que le commentaire qui expose d'avantage nos opinions à la réception d'un texte. La chronique, bien qu'elle reflète notre appréciation pour le livre, nous oblige à trouver un angle de vue beaucoup plus global, à ouvrir un autre champ d'analyse.
Puisque vous êtes la première autrice à avoir relevé le défi, il me semble que ce serait très profitable que vous nous fassiez connaître votre point de vue sur la différence (telle que vous l'avez vécue) entre la rédaction d'un commentaire à @Philippe De Vos, et l'écriture de cette chronique.

Publié le 25 Février 2023

Bonjour@monBestSeller Comme je le répète à l'envi, si je me suis inscrite sur votre site (fin 2014), après d'autres qui ne m'ont pas convenu, ce n'est certainement pas pour me faire remarquer, mais pour entrer comme dans un club de personnes qui partagent ma passion dévorante pour les mots. Et c'est vrai que mBS me/nous donne l'opportunité de pouvoir dialoguer, de faire de belles rencontres qui perdurent dans le temps, de lire les autres et de dénicher des petites pépites et, surtout, de pouvoir commenter sans chercher de retours sur investissements. C'en est un d'investissement, mais j'aime beaucoup cet exercice, pas facile dans le sens qu'il faut savoir lire un texte, en extraire sa quintessence et pour ensuite me demander si je l'ai réussi.

Bien sûr que parfois, je suis déçue, notamment ces derniers temps, par le comportement de certains qui ne se donnent même pas la peine, pas de remercier, je m'en fiche, mais au moins de me faire signe qu'ils en ont pris connaissance. L'esprit de corps tend à disparaître et c'est fort dommage !

Je vous souhaite une bonne journée en vous renouvelant mes remerciements pour cette publication bien mise en valeur par vos illustrations que Philippe a appréciées.

Bien cordialement. Patricia

Publié le 23 Février 2023

@FANNY DUMOND Merci pour votre intervention qui permet de montrer aussi la qualité de lecture et d'analyse de notre communauté, au delà de simples commentaires (très important néanmoins)

Quand à votre réflexion sur la facilité de pouvoir entamer des échanges avec l’auteur d’un livre et de pouvoir les poursuivre, c'est le coeur du système et c'est aussi une dimension qui est l'une de nos grandes priorité. Une proximité psychologique, auteurs-lecteurs et des outils pour établir un dialogue privé ou public, libre et direct. Merci pour ce travail mobilisateur.

Publié le 23 Février 2023

Bonsoir@Philippe De Vos. Je vous en prie, Philippe ! Je suis très heureuse d’avoir pu sortir de l’ombre mon gros coup de cœur sur ce roman en particulier, parmi toutes vos autres créations. C’est celui, à mon avis, qui reflète le plus cette passion que nous portons, vous et moi, aux livres depuis notre enfance et nous nous battrons toujours pour les défendre ainsi que leurs auteurs, parfois maudits et bannis.

Je tiens à dire un grand merci à @Catarina Viti qui m’a encouragée à poursuivre cette nouvelle et belle idée qu’elle avait inaugurée sur l’un de mes textes, et pour son opiniâtreté, ainsi qu’à Christophe de @mBS d’avoir accepté ma publication. J’en suis ravie et j’espère que d’autres personnes se prêteront à cet exercice qui m’a beaucoup plu.

Ce que j’ai toujours apprécié sur le site, c’est cette facilité que nous avons de pouvoir entamer des échanges avec l’auteur d’un livre et de pouvoir les poursuivre, en cas d’atomes crochus. Nous serions tellement heureux et impressionnés, si nous pouvions converser, vous, avec A. Gide et moi, avec G. Simenon, pour connaître leur motivation, le cheminement de leurs écrits, n’est-ce pas ? En l’occurrence, la mise en lumière de votre livre, vous a permis de nous en apprendre davantage sur sa longue gestation et c’est passionnant de connaître son processus de création pour aboutir à cette pépite que je ne suis pas la seule à avoir remarquée.

Et puis, votre Fergus Sanfaçon, qui porte si bien son nom de famille, vous ressemble : discret, sans rêve de gloire, dans l’entraide altruiste, sans contrepartie, et dans le partage de vos innombrables connaissances dont vous me faites souvent part, à moi la curieuse de Savoir qui vous en remercie beaucoup !

Je vous souhaite une excellente soirée, Philippe ainsi qu’à celles et ceux qui nous liront. Et suivant notre maxime préférée : « Vive la littérature ! ».

Bien cordialement.

Patricia

Publié le 20 Février 2023

Me voici tout ému de cette jolie surprise que me font @FANNY DUMOND et @mBS. Patricia, votre papier est empli de cette gentillesse qui vous caractérise et votre goût pour la lecture… je dirais, notamment, de mes romans et autres textes.
C'est vrai que celui-ci me tient à coeur car il s'agit d'une histoire que j'avais écrite il y a quelques années (enfin ! commencée) et qui avait été stoppée par manque d'inspiration. Puis, l'année passée, une autre histoire s'est invitée dans mon esprit, une histoire qui se passait sur l'île des Singes, à Paris. J'en faisais un haut lieu littéraire, comme de ces mardis de Mallarmé. Mais là encore, elle avait été stoppée. Qu'en faire ? Et le miracle s'est produit. Les deux histoires se rejoignaient : celle de Fergus Sanfaçon et celle de l'Ile des Singes. Restait un fil rouge à trouver : Annabelle, la narratrice. Quant au contexte, vous le dites dans votre papier, Patricia, c'est aussi l'histoire de la censure et des nouveaux censeurs. C'est aussi Fergus Sanfaçon, auteur prolifique, mais qui ne cherche pas la publication pour la publication ou même le bestseller. Une poignée de lecteurs suffit à son bonheur et surtout pas la célébrité. La célébrité, il la laisse pour les autres, à ceux pour lesquels il travaille comme nègre (a-t-on le droit d'écrire ce mot là dans ce contexte ?) et qui ont pignon sur rue.
La librairie des bannis, c'est une sorte d'enquête où le lecteur est amené à suivre les pas d'Annabelle qui va découvrir un auteur inconnu. Elle remonte le temps, se retrouve passage Choiseul où Fergus a vécu. Se retrouve à Saint Cloud, où les grands-parents d'Annabelle ont reçu Fergus dans les années 30-40. Se retrouve à Pantin où les éditions du Renard pantinois ont publié Fergus. Elle retrouve ses traces aussi dans cette librairie, la librairie des bannis, lieu de refuge de tous les livres qui ont subi l'opprobre ou l'anonymat.
La couverture, si vous lisez le roman, vous montre deux personnes âgées (sans âge, même) qui, sous la pluie, vont rencontrer par hasard (mais est-ce un hasard ?) Annabelle et vont la conduire à la librairie des bannis, cachée dans une ruelle, à l'abri des regards. Elle va y rencontrer maître Vamana, un personnage on ne peut plus énigmatique, et y découvrir toute l'œuvre de Sanfaçon. Et derrière tout cela, un grand secret.
On découvrira aussi Jan Vlaminck, amoureux de la prose de Sanfaçon et qui a redonné vie au Gil Blas et en a fait un journal littéraire où Annabelle écrit de temps en temps.
Merci encore à vous, Patricia, d'avoir aimé ma librairie et Fergus et Annabelle. Merci à mBS de se prêter au jeu du regard sur un livre et merci à @Catarina Viti de son investissement sur le site et d'avoir poussé à la publication de votre texte. J'en suis encore et encore ému.
Philippe
PS : passer d'une couverture plate à une couverture en relief fait un drôle d'effet. On se croirait presque en présence d'un vrai livre.

Publié le 20 Février 2023