Ce sondage exclusif monBestSeller a été mené en mai 2015 sur le site et hors site. Il comportait 12 questions afin de recueillir le point de vue des auteurs auto édités en numérique sur le piratage des livres, la lecture numérique en tant qu’auteur et lecteur, et les principaux systèmes actuels de protection des livres : DRM et Watermarking.
Confirmés ou amateurs, les auteurs ont une véritable prise de conscience de « la propriété intellectuelle d’un écrit ». Et le système de liberté absolue de diffusion n’est pas considéré comme une solution de court ou moyen terme.
Pour près d’un auteur/lecteur sur deux (48 %), la lecture numérique doit être libre de toutes contraintes : techniques, monopole des diffuseurs, non partage des fichiers (…).
Ils rejettent le système pour la raison même pour laquelle il a été créé : la protection. Ils ont envie d’être lus.
Et 51 % d’entre eux souhaitent la vente de leurs écrits hors DRM mais « contrôlée ».
Spécifiquement :
Près de la moitié (42 %) se plaint de l’impossibilité du prêt d’ouvrage numérique. 68 % des lecteurs contestent la volonté des plateformes libraires de s’arroger des monopoles de diffusion .
67 % critiquent ces écosystèmes qui nuisent à l’usage des écrits numériques : difficultés techniques de lecture et de téléchargement.
Paradoxe ! L’auteur numérique vit mal les DRM aujourd’hui, d’abord parce qu’il considère qu’ils sont faciles à déjouer (donc retour au piratage) et parce qu’il sait qu’ils sont décourageants pour de nombreux lecteurs (et lui-même lorsqu’il est lecteur).
Pour deux auteurs numériques sur trois (60 %), le watermarking (filigrane ou tatouage numérique) reste aujourd’hui la meilleure alternative.
C’est une solution par « défaut » pour les auteurs, car si elle dénonce les abus de diffusion des acheteurs, elle n’est en rien un système de protection. Le watermarking est donc considéré aujourd’hui comme la « moins mauvaise solution ».
D’ailleurs, 4 auteurs sur 10 diffusent déjà leur livre gratuitement sur le web.
Le système de protection des ouvrages numériques est loin d’être résolu. Les DRM mécontentent aujourd’hui ces auteurs pour la protection de leurs droits d’auteur mais aussi pour leur propre usage de la lecture numérique.
L’ambivalence réside dans l’ambiguïté des attentes : la nécessité pour les auteurs numériques de protéger leurs écrits, et leur volonté tout aussi forte de les partager et d’être lus.
L’absence de solutions techniques « raisonnables » renforce ce clivage : fermeture des verrous (et non diffusion) ou ouverture des vannes (et non rémunération).
Quant au lecteur, il fuit un système qui complexifie ce qui doit être avant tout un plaisir. Pour preuve le faible taux de pénétration de vente du livre numérique.
Maintenant, il faut trouver les techniques qui protègent efficacement les auteurs et non des solutions proposées par des prestataires qui défendent leurs intérêts avant de penser aux causes qu'ils défendent. C'est sans doute des électrons libres du net qui proposeront la vraie solution de demain.
DRM* (digital right management) : ce système dominant la protection des ouvrages numériques est un verrou qui interdit le partage des fichiers numériques et leur impression. L'accès à la lecture du document ainsi protégé n'est alors autorisée que pour l'équipement ou l'identification logicielle certifiée par le fournisseur.
Watermarking** : tatouage numérique qui consiste en l'ajout, à l'intérieur du fichier acheté, des coordonnées de l'utilisateur mais qui n’empêche en rien sa diffusion abusive.
NB : Sondage auteurs auto édités mené par questionnaire auto administré sur le site, relayé sur la blogosphère et webzines littéraires. 156 questionnaires complets sur 254 réponses. (Valeur indicative.)
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