Vivre en Algérie dans un des 30 villages socialistes agricoles de la révolution agraire algérienne, entre lycée, pénuries et rires internationaux: une chronique informée, réfléchie, & un point de vue. Cette expérience partagée pourrait-elle contribuer à une meilleure compréhension entre peuples par l'ajout de savoirs nés du vécu, bien utiles, mais pas absolus.
On y vit la coexistence de nationalités méditerranéennes est & ouest, Machrek, Europe du sud, avec l'URSS d'alors et le Maghreb algérien, en ce lieu clos d'un portail et de barbelés, surveillé par un gardien, ex-combattant 1954-62. Ce sont les débuts d'un lycée tout neuf avec les élèves, et les néo-profs (dont moi). Parmi eux, certains, égyptiens, écrivent au tableau la profession de foi... mais en temps heureux avant 1990 etc.
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@Amed Aouadi. La vie, c'est donc choquant ? C'est vrai, il y a des gens qui préfèrent la dissimulation et le mensonge. Je me souviens d'une fille algérienne (je ne dirai pas son nom ni son prénom, elle a droit à discrétion), qui était la maîtresse et amante de l'intendant, elle croyait qu'on ne savait rien, mais... le téléphone arabe et berbère !! tout le monde savait et se taisait. Un jour, elle vient me voir (une occidentale franzaouie, donc dépravée !) pour me demander comment se procurer la pilule contraceptive :" c'est simple, lui dis-je, il faut voir ton médecin, et il te fera une ordonnance... tu lui expliques que tu as un "fiancé"... Mais alors, elle se met à pleurer et gémir de façon théâtrale, "je ne peux pas, ma virginité" (à mon avis, elle était finie depuis longtemps, mais ça se recouds, dit-on) Alors je me suis énervée et je lui ai dit : "pourquoi n'est pas encore adulte ?! Tu es plus vieille que moi !" Elle s'est mise à pleurer. J'ai prix un livre et j'ai attendu qu'elle s'arrête; je ne voulais pas la mettre" dehors. Pour finir, elle s'est arrêtée d'un seul coup, s'est levée, et a quitté la maison, sans un mot ! Je me suis dit : c'est donc ça, l'hypocrisie - ce que nous occidentaux appelons l'hypocrisie, par exemple, les bouteilles de coca et gazous sur la table et le whisky en dessous...
Une chronique. Un moment inouï de l'Histoire algérienne, une paix joyeuse et temporaire, hélas, mais alors on ne le sait pas, entre citoyens de pays circum-méditerranéens ; une pause de joies et de grâce avant la décennie sanglante des années 90 et des tueries du GIA. Sur ce point, on peut lire, de Boualem Sansal, un très grand et fort discret : "Le village de l'Allemand"., ou quand un fils, vivotant en banlieue parisienne découvre qui était vraiment son père, massacré par le GIA en 1994. Ce pays, l'Algérie est décidément incroyable !
Mon livre en dit quelques instants de grâce t de partage en la pleine mémoire de l'Histoire, un temps mise à distance; Encore un instant, monsieur le bourreau !