La scène 1 est d’une violence insoutenable, et les scènes qui s’ensuivent le sont également.
J’ai ressenti un sentiment de colère et d’incompréhension envers le père mais aussi envers la mère. Comment celle-ci ne s’est pas davantage rebellée en demandant de l’aide extérieure pour protéger son fils et sa propre personne. Pourquoi vouloir sauver les apparences extérieures quand on vit l’horreur ?Il est sans doute toujours facile de juger quand on ne vit pas la situation et je ne cherche pas à accabler votre maman qui a vécu une situation épouvantable. (Pour être honnête, je me suis arrêté à la page 100 mais compte bien aller au bout). Après en lisant vos commentaires, sur la page de votre livre, Didier Leuenberger, vous semblez dire que votre maman s’est enfermée dans le rôle de victime et que finalement même si elle a été maltraitée par son mari, elle a réussi à trouver son compte dans cette relation de couple malsaine. Il est vrai qu’en lisant les 100 premières pages, on trouve plusieurs passages où vous décrivez non sans une certaine subtilité et finesse psychologique, l’état intérieur de votre maman qui parvient malgré tout à se montrer heureuse lorsqu’elle partage certains moments privilégiés avec son fils. Alors en tant que lecteur, on se demande comment peut-t-on arriver à avoir des moments heureux lorsqu’on vit avec un monstre ?Comme l’humain peut être paradoxal, complexe, il y avait peut-être une part de victimisation chez votre mère mais aussi une autre part où celle-ci subissait vraiment le comportement de son mari? Après c’est vous qui avait vécu ces événements traumatisants en tant qu'enfant donc vous êtes forcément le mieux placé pour en parler et le dire. Dans votre synopsis, vous parlez même de machination et évoquez la manipulation de votre maman à votre endroit. Manipulation que je n'ai pas forcément ressentie dans les 100 premières pages de votre bouquin. J’ai eu l’impression d’avoir à faire à une maman aimante avec son enfant mais dépassée par les événements et perdue face à un mari impitoyable, lâche et haineux. Mais il est vrai aussi que parfois des personnes cachent bien leur jeu et sont d’excellents manipulateurs à qui l'on donnerait facilement le bon dieu sans confession.
Votre père apparaît comme un être haineux, égoïste, soucieux de la santé de sa femme que lorsqu’il réalise que celle-ci peut mourir et ne pourra donc plus être potentiellement une boniche pour lui.
Les scènes à la ferme, dans la nature sont magnifiques et constituent un échappatoire pour vous, enfant qui vivait l’enfer.
Ce témoignage est saisissant, prenant, captivant, en tant que lecteur, on peut difficilement en sortir indemne. Bravo pour votre gros travail sans doute éprouvant pour vous mais aussi passionnant.
Publié le 28 Septembre 2018