J'ai déjà raconté sur monBestSeller la folle aventure de mon premier contact, digne d'un film d'action, avec cette honorable maison d'édition : en 1995, j'avais plus ou moins pris en otage (bon, j'exagère un peu) le directeur littéraire, Antoine Audouard, pour lui soumettre incognito les premières pages de mon roman Zone franche...
...Et j'avais finalement tout envoyé balader quand Bernard Fixot, le directeur général, m'avait annoncé qu'il faudrait rendre mon histoire plus « grand public » via une réécriture.
Ce n'était qu'un échauffement. :-)
qui me tient beaucoup à cœur, Les émigrés, alors intitulé Bou Mezza.
Issue du sérail littéraire, j'ai encore le réflexe de vouloir me doter d'un Papa-éditeur. Seul ce génie tutélaire, pensé-je alors – depuis, vous le savez, j'ai bien changé d'avis – saura, tel un hippocampe, porter mon projet à terme dans son accueillante poche ventrale toute molletonnée de savoir-faire. Sans compter son incomparable capacité à promouvoir ledit projet pour le transformer en succès. Mon « bébé » placardé au flanc des bus, seriné par les radios, invité sur les plateaux télé... enfin, vous connaissez ce fantasme aussi bien que moi !
toujours directeur général de l'honorable susdite.
Pas rancunier de s'être fait braquer naguère par mézigue (enfin, par mon prétendu garde du corps ; c'est kif-kif), ou assez élégant pour jouer l'amnésie, Antoine Audouard me contacte peu de temps après.
Mes trente pages ont plu : on me convoque à Paris.
Entre mes deux visites avenue Marceau, j'ai réalisé IRL (in real life, comme disent les geeks), une partie du scénario de Zone franche : je vis avec son héros. Je décide de m'en faire escorter dans cette équipée. Non que j'aie besoin d'un nouveau porte-flingue ; c'est seulement pour ses talents de négociateur.
Mal m'en prendra.
lequel parle au nom de lui-même, de Bernard Fixot et de l'Honorable toute entière.
Non seulement mes trente pages ont plu, me déclare-t-il, mais elles ont enthousiasmé. Les émigrés raconte l'installation au Maroc, au début du XXe siècle, d'un couple de Français amoureux du pays. Une aventure inspirée par celle de mes grands-parents, débarqués sur ma future terre natale avec rien que leur bonne volonté et un esprit profondément anticonformiste.
excité comme une puce (ou pas loin, cet homme étant doté d'un flegme presque britannique), c'est que le roman porte un regard inusité sur les rapports entre Marocains et « colons » : fuyant l'arrogance de certains de leurs compatriotes, mes aïeux ont partagé la vie des Berbères du Rif, allant jusqu'à les soutenir contre l'occupant...
Leur vie rocambolesque et leurs choix intrépides me semblent presque banals, à moi dont l'existence dépasse aussi la fiction, et de très loin. Mais c'est le dir'litt qui a raison : lorsque je ressortirai le roman d'un tiroir 15 ans plus tard pour le faire lire à la blogueuse Mélusine de Ma bouquinerie, elle évoquera dans sa chronique cette même originalité : des colons défendant les « indigènes », en effet, ça change de l'archétype, du cliché passé à la postérité. Ça rappelle que le facteur humain est pétri de nuances, souvent déconcertantes, et qu'il est périlleux de décréter des généralités vu qu'en toute circonstance, il n'y a que des individus. Pas de règle absolue, jamais, plutôt une foule d'exceptions... (Pardon pour cette digression ; je hais les idées toutes faites et les jugements collectifs.)
En conclusion, Antoine Audouard m'annonce que, d'après les augures de l'honorable maison, mon roman sera rien moins que le best-seller de l'été 1999. Le dir'litt évoque même sans sourciller 200 000 exemplaires...
Mais c'est bel et bien ce nombre ahurissant qui coule alors dans mes oreilles comme un plein camion-citerne de miel d'acacia bio. C'est que chez Robert Laffont, un best-seller ça se traduit évidemment par des tirages qui... tiens, qui vous pousseraient presque à braquer leur directeur littéraire !
Mais là, merveille, point n'est besoin d'en venir à de telles extrémités : Audouard conclut en me faisant une offre en bonne et due forme. 50 000 F d'à-valoir, dix pour cent de droits d'auteur. Et option sur les tomes suivants, puisque j'ai annoncé qu'il s'agira d'une saga.
Car il séjourne en France à son corps défendant, et nous avons prévu de repartir à l'étranger. Autant dire que lorsque Antoine Audouard me demande d'achever mon livre avant janvier et de bloquer l'année 1999 pour tout le travail d'avant-publication, puis pour la promotion, je sens « V. » se crisper sur le siège voisin. M'aider à négocier, tu parles ! Ouragan en approche...
Patatras : l'aubaine littéraire s'est muée en piège intégral. Mon couple – avec enfant – ne sortira pas vivant de cette affaire : suis-je prête à payer un tel prix ?
(Autant vous dire qu'aujourd'hui, je signerais des deux mains. Enfin, non ; honnêtement, je ne signerais pas davantage, mais ce ne serait pas pour sauver mon ménage, juste pour rester un auteur en liberté.)
Je réalise alors que de toute façon, si nos projets professionnels s'écroulent, je n'aurai pas les moyens d'aller passer à Paris tout le semestre à venir, comme on vient de m'en prier. « V. » a récemment tourné le dos à son univers, et moi au mien. Nous nous apprêtons à repartir de zéro. Nous n'avons plus de ressources ; rien que nos billets d'avion.
Sur le coup, j'espère que « V. » va prendre les choses en main, m'obtenir un délai, bref, réaliser un miracle. Mais il fait profil bas pour la première fois depuis que je le connais. Peut-être intimidé par l'enjeu. Ou par ce temple où Audouard et tous ses collègues, prêtres tout-puissants, semblent incarner la Littérature elle-même !
Mais je me sens incapable de dire « non » une fois de plus ; d'ajouter, à mon ingratitude passée, un affront injustifiable – puisque cette fois, il n'est pas question de réécriture...
Puis j'ai une inspiration. Le diable a dû passer par là en vaquant à ses affaires, apercevoir ma petite silhouette assise bien droite sur son fauteuil (en tailleur et chapeau à voilette, comme il sied à « Géraldine » : voir l'épisode précédent), et décider de rigoler un peu.
Alors je ne dis pas non. Ni oui !
Je demande cent cinquante mille francs d'à-valoir.
Mon parrain est membre de l'académie française, même si je me suis bien gardée d'en faire état. Pas seulement parce que, comme l'a finement remarqué monBestSeller, je m'échine à brouiller les pistes, multipliant les pseudonymes ; mais aussi pour m'assurer d'être appréciée pour ma plume et non pour mes relations.
Lorsque je lui raconterai cette affaire au téléphone – un peu gênée, je l'avoue –, le son de sa voix révélera qu'il me croit devenue folle. Outré, il se contentera de commenter que pour un auteur inconnu, un à-valoir de 50 000 francs est plus qu'une aubaine : du jamais vu !
Même pas ! Comme en 1995 face à un 7.65, il encaisse ma nouvelle lubie avec une classe imperturbable. Si je le revoyais un jour, je le lui dirais en face : cet homme-là, c'est un seigneur. Un éditeur, certes, mais de ceux qui rachètent haut la main tous les autres. (Là, je plaisante ; vous ne me croirez sans doute pas, mais je n'ai rien du tout contre les éditeurs. Je préfère seulement me débrouiller sans eux.)
Comme si je ne venais pas de me comporter en gamine présomptueuse – une gamine de trente-huit ans inconsciente de se voir servir sur un plateau la chance d'une vie d'auteur –, le cher Antoine, donc, me répond sans sourciller que, pourquoi pas ? Ils vont y réfléchir...
Bien entendu, j'attends encore la réponse.
Et voilà, ami(e)s auteurs. C'est de cette façon peu glorieuse que, piquée par une drôle de mouche qu'on pourrait baptiser Destin (car le hasard n'existe pas : c'est la devise de ma saga Élie et l'Apocalypse), j'ai pour la seconde et dernière fois refusé une offre d'édition inrefusable. Je sais, c'est indécent, et je ne vous en voudrais pas de brûler mes œuvres complètes.
Au fond, je dois être un peu folle, effectivement.
Car, voulez-vous que je vous dise ? j'ai des remords, bien entendu...
Mais je ne regrette rien !
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@Yannick A. R. FRADIN : Merci à vous, mon cher Yannick, et toutes mes félicitations (tardives aussi !)...
Amitiés
Elen
@Patrice Dumas : je ne pense pas que choisir l'édition soit un réflexe de mouton, ni que préférer la liberté soit un choix de lion, c'est simplement le résultat de trajectoires de vie et d'aspirations différentes. Mes complexes ont beaucoup joué dans toutes ces aventures (je n'ai jamais cru que l'on me déroulerait le tapis rouge, au contraire : je m'attendais à être traitée comme je l'avais vu faire trop souvent, et c'est en partie ce qui m'a fait freiner des quatre fers). Rien de léonin, donc ;-) mais je vous remercie, cher Patrice, pour ce gentil compliment !
@Elen Brig Koridwen Parcours et positionnement intéressants. Merci pour cette tribune où l'on sent l'amour de l'écriture comme le besoin du libre exercice de cette passion. Le commentaire de @Zultabix m'a également bien amusé^^ Et désolé pour ce commentaire très tardif, ma fille (mon 4ème enfant) est née le 31 août justement, et je remets à peine le nez dans l'actualité de mBS...
@FANNY DUMONT
Chère Fanny, vous êtes dans le vrai - enfin, de mon humble point de vue. En tant qu'écrivain, on a tendance à rêver d'un éditeur qui nous rassurerait et nous épaulerait, mais en effet, je trouve que rien ne vaut la liberté ! Surtout que l'envers du décor fait moins rêver, comme vous l'exprimez très bien.
Bien amicalement,
Elen
Merci Elen pour votre tribune qui a retenu toute mon attention. Je vous rejoins totalement dans vos convictions. Quand j'ai la plume qui me démange alors je gribouille un petit peu. Pour moi c'est un besoin vital. Ecrivante en herbe, je n'avais jamais pensé à l'édition jusqu'au jour où j'ai trouvé un éditeur qui pouvait imprimer mes créations et me donnait pléthore de conseils pour les vendre. (je n'ai absolument pas l'âme d'une commerçante). Elles sont donc, pour ma plus grande fierté, dans ma bibliothèque. Elles sont en vente mais depuis deux ans je n'ai pas récolté un seul centime et je m'en réjouis. Mes personnages qui m'ont été offerts par je ne sais quelle inspiration ne sont pas à vendre. D'ailleurs, je doute fortement d'avoir le talent pour être repérée par un quelconque éditeur mais si tel était le cas, comme vous, je tiendrais à garder ma Liberté. Je serais incapable de réécrire sur les conseils avisés (peut-être une fierté mal placée mais je ne suis plus à l'école), je ne me sentirais pas de produire, sous la contrainte, un autre ouvrage tous les ans. Lorsque je déambule dans des salons du livre, je plains de tout mon cœur ces écrivains assis tels des potiches et qui se morfondent derrière leur tas de bouquins, tout ça pour récolter environ 1 euro de bénéfice par livre. Je préfère passer mes dimanches à bouquiner, écrire ou cultiver mes fleurs. Un jour, j'ai découvert monbestseller et je suis ravie d'être lue, d'avoir des avis pertinents et, surtout, de partager avec la communauté de ce site où je fais de belles rencontres. Je ne suis plus une scribouilleuse solitaire et ça, pour moi, c'est inestimable. Bien cordialement. Fanny la dilettante.
@Charlotte De Garavan
Bel exemple, en effet ! Merci, Charlotte.
Bien amicalement,
Elen
L'inconscient guide nos pas et trace notre chemin... quant à ceux qui préfèrent l'ombre à la lumière, un bel exemple est celui d'Elena Ferrante, cet écrivain mystérieux, qui avait écrit à son éditeur : "De tous vos écrivains, je serai celle qui vous importunera le moins. Je vous épargnerai jusqu'à ma présence."
@Patrick Ferrer
Mon cher Patrick, tu connais ma conviction : "Le hasard n'existe pas"... J'ai toujours vécu plusieurs vies en parallèle, et si le résultat n'est pas brillant financièrement, je ne regrette pas une seconde d'être restée cet électron libre, volant d'aventure en aventure comme une héroïne de roman. :-)
Amitiés,
Elen
@Robert Dorazi
Fort heureusement pour moi, je ne suis pas Fernandel :-)
Ça ferait un sujet de roman intéressant. Comment un simple choix pourrait avoir aiguillé ta vie dans une toute autre direction. Comment le fait d'avoir raté un train ou une correspondance de quelques secondes pourrait changer le destin d'une personne. Sommes-nous victimes de l'accumulation de choix et hasards qui modèlent notre vie ou existe-t-il une ligne directrice (destin, fatalité) qui précisément nous guide là où nous voulions ou devions aller? Ton histoire soulève une question très intéressante.
Vous savez que Fernandel, ayant peur d'etre catalogue dans les roles d'ecclesiastiques mais ne voulant pas froisser Julien Duvivier qui venait de lui proposer le role de sa vie, c'est a dire Don Camillo, demanda un tel cachet qu'il etait persuade que Duvivier dirait non... on connait la suite :)
@corinne bécourt
Chère Corinne, je n'ai pas le plaisir de vous connaître, mais j'en serais ravie, et je vous remercie pour cet aimable commentaire.
Vous avez raison, l'époque nous pousse à rechercher la "réussite", l'exposition sociale, présentée comme hautement souhaitable, et nous sommes culpabilisés lorsque nous nous dérobons. Pourtant, "pour vivre heureux, vivons cachés"... Le star system, fût-ce celui, modeste, de l'édition, n'a jamais apporté le bonheur à quiconque. Maints écrivains surdoués moururent seuls et dans la misère après avoir brièvement scintillé au firmament ; et s'il faut, par un choix inverse, tricoter des kilomètres de romance industrielle pour acquérir la reconnaissance du grand public, avec le statut durable et les douillets revenus qui vont de pair, je ne suis pas sûre que cela rende très satisfait de son destin... :-)
Bien amicalement,
Elen
@ Helen Brig Koridwen… Quel bon sens de choisir la liberté plutôt que la notoriété. Et quel courage à notre époque où l’anonymat devient — lentement mais sûrement — une condition d’être à proscrire absolument. Certains iront jusqu’à "se prostituer" pour échapper à ce fléau. J’ai une grande admiration pour les personnes entières qui ont foi en elles plus qu’en tout autre chose, et ce malgré les nombreux appâts. Bravo pour votre formidable intégrité. Vous rendez à l’Auteur son titre de noblesse, à savoir celui de créer de belles histoires pour le simple plaisir de distraire le Lecteur… Comme autrefois, quand lors d’une veillée, le Conteur réunissait les gens du village pour le simple plaisir de raconter une légende. Un grand bravo pour oser remettre les vraies valeurs de la Vie à leur juste place. Aujourd’hui, c’est un acte de bravoure et non de l’inconscience.
@Zultabix
Éblouissante démonstration ! :-) Et même sans la question divan - un siège qui ne m'a jamais tentée -, je suis convaincue d'être, comme vous le dites si bien, terriblement gagnante !
Bien amicalement,
Elen
@Elen Brig Koridwen
Je me targue de vous prouvez mathématiquement que vous êtes encore gagnante, malgré cette fuite en avant au nom de votre noble liberté d'auteur. Personnellement mon écriture m'a rapporté jusqu'à présent 115.200 euros sans avoir jamais édité ou auto-édité le moindre livre. Je m'explique. J'écris depuis l'âge de 15 ans, j'en aurais 55 en septembre. Voici donc 40 ans que je scribouille sur la vie des gens et le sens de ma vie. J'ai commencé à écrire comme beaucoup parce que je n'allais pas vraiment bien dans mes baskets. Très tôt, on m'a conseillé d'aller consulter un psy, mais je n'avais pas assez d'argent pour cela et n'osais pas en demander à mes parents. Bref, comme exutoire, l'écriture ce n'est pas si mal et cela ne coûte rien d'autre que de posséder un stylo et quelques feuilles. Maintenant, faisons les comptes. Le tarif horaire d'un psy est en moyenne aujourd'hui de 60 euros les 45 minutes. A raison d'une séance par semaine, cela nous fait donc 60X4X12 = 2880 euros par an. 2880X40 ans = 115.200 euros. Avec ces 115.200 euros, je me suis permis de voyager où je voulais de par le monde, de louer de charmantes villas l'hiver (400 euros le mois face à la mer) sur des îles telles que Belle-Île-en-Mer ou l'Île d'Yeu, afin de me faire de jolies retraites d'écriture. Bref, je me suis offert à peu frais une paix royale dans des endroits époustouflants de beauté, afin de bichonner ma très précieuse liberté. Vous n'avez plus qu'à faire le même calcul au prorata de vos années d'écriture, et vous verrez que vous restez encore terriblement gagnante de ne point vous être laissée inféoder par un gentil Papa-Editeur ! Bien à vous !
@Lamish
Merci, chère Michèle, j'en serais très flattée :-)
Pour Antoine Audouard, oui, il était parti s'installer à New York avec sa femme Susanna Lea, qui est agent, et il écrit fort bien.
Amitiés
Elen
@Catarina Viti
Ce que vous exprimez est très juste. Cela dit, j'ai beaucoup changé de forme et d'état dans la vraie vie également (mais pas de genre ! ;-) "Propos..." est une œuvre de pure fiction). Et la souffrance, je le crains, nous accompagne quelle que soit notre mutation, écrite ou physique.
Les programmes Kindle Unlimited et Kindle Owners' Lending Library sont des abonnements qui permettent d'avoir accès à des ouvrages numériques publiés sur Amazon.
Amitiés,
Elen
@Catarina Viti
Ma chère Catarina, vous êtes vous aussi un auteur multiformes :-) et je me suis promis de vous lire, ayant entendu grand bien de vous.
Vous avez raison, j'ai fait le choix qui me convenait le mieux, même si je me sens encore ingrate et mal élevée...
Merci de votre aimable intérêt pour ma prose ! Tous mes ouvrages autopubliés sont disponibles sur Amazon, la plupart en lecture gratuite via les bibliothèques des programmes KU/KOLL. MonBestSeller m'ayant fait l'honneur d'élire Propos parmi les candidats du Prix Concours, je me dois de l'y laisser jusqu'à la fin ; après quoi je le remplacerai certainement par un autre texte.
Au plaisir d'un prochain échange,
Amitiés
Elen
@BOSSY
Je suis bien d'accord avec vous, mon cher Bossy: l'aventure et la liberté valent mieux que chaîne à la patte, même plaquée or (ce qui, en l'occurrence, était tout relatif ^^).
@Dany b.
Dommage, je ne trouve pas. C'était incompatible avec l'existence que j'avais choisie, et j'aurais très mal vécu le microcosme littéraire. Avoir toujours couru en dehors de la meute, de gré ou de force, vous prépare mal aux grandes manoeuvres et petites mesquineries d'un milieu fermé, quel qu'il soit. Liberté ! :-D
@Robert Dorazi
Les éditeurs ne sont pas des philanthropes, mais ils savent ce qu'ils veulent. Pour la première publication d'un auteur inconnu du grand public, c'était une proposition très "généreuse". Fixot m'avait fait compliment de mon manuscrit précédent, et souhaitait de toute évidence m'avoir dans son écurie. Pas à n'importe quel prix, bien sûr. :-)
Le problème pour un auteur, c'est qu'être édité a aussi un prix, même si ce n'est pas en termes d'argent : il faut entrer dans un système, et quand on le connaît déjà de l'intérieur, ce n'est pas follement tentant.
C'est tellement délicieux ! Moi, je n'ai été convoqué qu'une fois: bombardement d'éloges, meilleur manuscrit des 6 derniers mois...Et. Il n'y a pas eu de deuxième convocation . Heureusement, car je m'envolais pour le Pérou, le Vénézuela , l'Equateur, l'Espagne, la Lybie, les Émirats et ainsi de suite. Je n'ai rien eu à regretter, car j'ai vécu plus que je n'en aurais pu écrire. Je suis comme vous @Elen Brig Koridwen : il vaut mieux vivre que vendre sa soupe. Et pour trouver des lecteurs, rien de plus facile: s'inscrire sur Monbestseller !
Avec des "si' on referait le monde...je vous trouve honnête avec vous-même et votre parcours. Mais quand même, c'est dommage :) .
Meme en 1999 un a valoir de 50k francs me semble faible pour un livre qui selon l'editeur se serait vendu a 200K exemplaires :)
@Hermann Sboniek
Il faut tout de même commencer par envoyer le manuscrit. :-D
Plus sérieusement, avoir eu plusieurs occasions de faire éditer mes propres oeuvres dans "la grande édition", et n'avoir jamais défendu mes chances, peut paraître très indécent. Mais ma situation était complexe, et de plus, en vérité, je ne savais pas trop ce que je voulais. C'est encore le cas aujourd'hui : je m'autoédite, mais j'ai une certaine réticence à "vendre ma soupe". Je crois qu'au fond, je répugne à jouer à fond le jeu d'un système quel qu'il soit ; je fuis les contraintes sociales avec leur cortège de faux-semblants ; j'ai juste envie de quelques belles rencontres avec des lecteurs.
Merci pour votre commentaire.
Amicalement,
Elen
Merci de ce retour Elen, je vais appliquer votre méthode. Récapitulons: -1- J'attends que Robert Laffont me convoque. -2- je le laisse remplir son chèque de 50 000 euros d'avance et -3- je réclame 150 000 euros et -4- je pars en courant !!! :-) :-).
Plus sérieusement merci de nous faire partager votre expérience, même si elle me laisse dubitatif, moi qui n'ai jamais passé le stade de la lettre de refus de la part d'un éditeur. Je me demande ce que j'aurais bien pu faire à votre place ???
@Elen Brig Koridwen c'est clair
@elisabeth
Ma chère Élisabeth, parfois la réalité dépasse la fiction ! :-D
eh bien, quelle épopée !