Et puisque j’ai désiré guérir assez tôt de cette maladie, j’ai écrit de bonne heure. Laissons de côté les petits trucs d’enfant, copier/coller d’Enid Blyton où j’inventais une bande de gamins partie dans des aventures policières malgré elle.
Le véritable déclic s’est fait à la lecture des Caves du Vatican, d’André Gide. Pourquoi ce livre ? Je ne sais pas. Sans doute qu’il est tombé pile-poil au bon moment, à ce moment où j’étais assez désœuvré pour tenter l’aventure et en même temps ce moment où je sortais des « révoltes » d’adolescent pour entrer dans les « indignations » d’homme adulte.
Puis les pages se sont accumulées. Mal écrites, à la machine à écrire, ce qui n’arrange rien pour corriger, reprendre un texte, lancer un correcteur orthographique… doux temps que notre époque où tellement d’outils nous sont proposés et d’espaces pour nous exprimer !
Ces écrits sont allés s’entasser avec d’autres milliers de manuscrits chez les éditeurs qui me les ont retournés sans grande explication. Mais ils avaient raison : c’était mauvais. Je n’avais que trop peu d’idées neuves, et mon style était brouillon. Les retours des éditeurs furent vécus comme autant de blessures, car à chaque fois il me semblait progresser. Chaque nouvelle histoire était un peu mieux agencée, les idées étaient plus claires, le style s’améliorait. Et pourtant, le « non » des éditeurs continua. À chaque fois que j’envoyais un manuscrit, je guettais la boite à lettres du retour. D’ailleurs, est-ce que ce n’était pas mieux ainsi ? Bien beau d’écrire, mais après il faut assumer, aller défendre son livre, clamer tout haut « je suis écrivain ».
Les années passèrent et arriva Internet et l’immense puits sans fond de possibilités qu’offre cette chose encore indéfinissable. Et là, je me suis dit : au lieu de jeter une bouteille à la mer en envoyant un manuscrit à des éditeurs qui, de toute façon, te le retourneront sans même avoir lu jusqu’au bout parce que… pas de temps, pas pour nous, on édite déjà trop, on fait confiance aux écrivains maison, pas assez original… enfin bref, toute la litanie qu’ils versent à presque tout le monde (et on peut le comprendre, un éditeur est avant tout un chef d’entreprise qui doit faire de l’argent, ça n’est pas un mécène)… donc au lieu de tout cela je me suis dit : cherchons des lecteurs. Plutôt que la mer des éditeurs, essayons l’océan internet. Et me voici ici, sur cette plateforme.
Le seul regret, c’est que nous ne savons pas si un lecteur est un lecteur qui lit une page ou qui va jusqu’au bout de l’histoire. Certains laissent des commentaires et si ce sont de bons commentaires, ça fait du bien à l’égo. Mais lorsqu’on a 500, 600, 1000 lecteurs, qui sont-ils tous ceux-là ? Qu’ont-ils aimé, détesté ? Pourquoi sont-ils allés jusqu’au bout, pourquoi ont-ils abandonné ? Cela reste mystérieux. Mais il est vrai que nous achetons tous des livres (format papier) que l’on installe dans la bibliothèque sans les ouvrir. Une pulsion d’achat comme une autre.
Pantinois
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Bonsoir @Pantinois, bien sûr le début de mon commentaire ne vous est pas adressé. Ce sont des généralités sur mon expérience sur mBS. Je vous rejoins dans votre analyse. Oui, j'ai remarqué que lorsque l'on ne note pas, le commentaire n'est pas pris en compte. Étonnant ! Et d’ailleurs, il me semble que si l'on note on gagne quelques places dans le classement !!! Depuis quelque temps, je ne note plus systématiquement mes lectures notamment lorsque je lis des auteurs devenus de véritables amis. Nous aimons à dire que nous ne somme plus à l'école et ne sommes pas agrégée de lettres ;-). Je donne cinq étoiles pour encourager un nouvel auteur dont je sens le potentiel ou certains jeunes pour les encourager et pour un, en particulier, le prendre sous mon aile. Comme vous, si je publie ici c'est avant tout pour progresser, pour être encouragée dans ma solitude de scribouilleuse ! Je pense que sans mBs, il y aurait belle lurette que j'aurais laissé tomber mon petit dada. Après, on laisse avec leur conscience ceux/celles qui, je ne sais pas quel miracle, obtiennent 635 lectures en une journée (j'ai vu ça dernièrement). Certains n'ont pas compris que sur ce site ce n'est pas un course effrénée vers une hypothétique renommée (comme sur une plateforme que je ne nommerai pas). Les membre du club des lecteurs ne tiennent pas compte du nombre de lectures, la preuve sur mon recueil de nouvelles. Finalement, ce qui me choque le plus ce sont ces auteurs qui ne se donnent même pas la peine de répondre. Je me dis que l'on ne m'y reprendra pas, mais... Je fais comme vous, je passe parfois des heures sur un texte, à taper mon ressenti sous Word, à le peaufiner. Tant pis, ! C'est pour moi un bon exercice finalement ;-) Je vous souhaite une bonne continuation sur mBs où l'on ne jette pas une bouteille à la mer et, comme je pense, où l'on n'écrit pas pas pour le vent. Cordialement. Fanny
Bonsoir à tous. En général, lorsque j'accroche (dès les premières lignes), je termine ma lecture tout en prenant des notes car je sais que je laisserai un commentaire et je peux dire que cela me prends un temps fou pour exprimer mon ressenti ! Par exemple, cet après-midi j'ai lu une nouvelle que m'a plu, mais le sujet est vraiment difficile à commenter et, franchement, je ne sais comment m'y prendre pour dire je ce que j'en pense. Je ne vais pas laisser un laconique "bravo". Ensuite, je dirais qu'avant de poser la question sur les lecteurs, je pense que certains auteurs devraient faire de gros efforts de mise en page. Pour ma part, c'est rédhibitoire lorsque j'ouvre une lecture qui m'arrache les yeux ! Écrire c'est aussi respecter son lecteur et ne pas poster comme ça un texte souvent fraîchement écrit et le proposer comme ça à l'arrache. Je ne sais plus qui a dit : écrire c'est 10 % de plaisir et 90 % de travail. J'en sais quelque chose ! J'écris pour mon plaisir, c'est un choix (je n'ai pas l'âme d'une commerçante) et je suis ravie d'avoir quelques retours sur cette plateforme où je poste mes écritures depuis 3 ans déjà ! Ensuite, il est vrai que c'est frustrant quand on a passé un certain temps à commenter et que l'auteur ne se donne même pas la peine de répondre et, qui plus est, quand on s'aperçoit en cliquant sur sa biographie que de son côté il ne commente quasi personne ! Pour en revenir à votre sujet @Pantinois oui cela reste un mystère cet écart entre le nombre de lectures et celui des commentaires. Peut-être qu'après avoir lu les commentaires précédents les lecteurs n'ont plus rien à ajouter de pertinent ? Je ne sais pas. Pour ma part, je ne lis pas ceux de mes prédécesseurs pour garder mon libre arbitre. Ce qui est curieux c'est le fait d'être commenté dès la parution, dans les premiers jours, puis... plus rien. Moi, c'est ce qui m'étonne. Il m'est arrivé de dénicher des lectures très anciennes et de les commenter au grand étonnement de l'auteur. Pour terminer, enfin, je peux vous dire que ce problème n'est pas inhérent à ce site. En fait, je poste sur d'autres plateformes est le phénomène est le même ! Je vous souhaite la bienvenue sur mon site préféré ainsi qu'à @Cristina Leg que j'ai un peu malmenée (ce n'est pourtant pas dans mon tempérament) un jour où je devais être dans une mauvaise pulsion. En fait, je ne lis jamais d'extraits et là je pensais lire une nouvelle dans son
intégralité d'où ma frustration, je pense (il aurait fallu cocher la case extrait). Bonne année à tous dans le partage et l'amitié. Cordialement. Fanny
Bonjour @monBestSeller. Je vous remercie pour votre accueil. Pour répondre à votre question , non je n'ai pas un carnet d'adresse mail de 30 personnes, à mon grand désarroi. Néanmoins, oui je suis d'accord avec vous , il faut être dans la pulsion et l'émotion, j'en conçois mais cela n'empêche aucunement de rester correct pour le bien de l'auteur, où serait l'intérêt de commenter des bêtises si ce n'est pour le faire progresser. Après, je me trompe peut être, je n'ai peut être pas encore bien compris l'échange et le partage :-) Amicalement. Cristina
@Cristina Leg
Bonjour Cristina, nous avons besoin de renforcer, de rassurer cette nouvelle generation mBS comme vous. Parlez, parlez, commentez. Il vaut mieux dire des bêtises que se taire. Nous ne sommes pas ici dans le politiquement correct mais justement dans la pulsion, l'émotion.
Et amenez vos lecteurs sur vos livres. Qui n'a pas un carnet mail de 30 personnes pour renvoyer sur son livre ? Et dites leur de déposer un commentaire. Bienvenue en tout cas..
oui @Lamish, totalement d'accord avec vous. et en effet il y a du nouveau, mais ne vous inquiétez pas, je sais que vous lisez énormément et malheureusement les pendules de 2018 n'ont toujours que 24 heures, pour moi c'est la même chose, j'aimerais lire dix fois plus, je vois tellement de belles choses sur MBS, mais le temps me manque cruellement !!! à bientôt et merci pour cette discussion, c'est toujours un plaisir d'avoir votre opinion.
Bonjour @Pantinois, cet article soulève bien un réel soucis. Cependant, un questionnaire reste pour moi trop impersonnel, trop formalisé. Restons dans l'échange et le partage, prenons de bonne résolution pour 2018. Je débute sur MBS et il est vrai que je m'attendais à un peu plus d'échange, même si je n'ai partagé qu'un extrait de ma nouvelle ;-). Quoiqu'il en soit, moi même parfois, je n'ose exprimer un ressenti de peur de ne pas être à la hauteur de mes suggestions, de ce fait, je ne commente pas. Mais ne devrions nous pas justement bannir nos préjugés et laisser place à nos émotions tout simplement. Bien amicalement à tous. Cristina
Bonjour @Lamish, effectivement le net impose déjà beaucoup d'étude de satisfaction, peut-être celle-ci pourrait se présenter différemment pour rester ds l'ambiance MBS et ne pas être obligatoire. je pense que cela permettrait d'ouvrir une porte de plus simplement, chaque lecteur pourrait se retrouver soit ds le commentaire, soit ds le QCM. le but étant de multiplier les modes de communication entres auteurs et lecteurs. Je pense aussi que nous devrions créer une case "devenir" car cela horripile parfois. Je m'explique, à savoir, publiez-vous pour viser une maison d'édition, pour le plaisir ou pour le défouloir, ça pourrait aussi faire l'objet d'un article ! :) car en effet, les commentaires et conseils ne sont pas les mêmes; personnellement, tous mes écrits ne sont pas destinés à atteindre des ME, juste au partage et du coup certains commentaires blessants ne trouvent pas de but. J'en profite pour vous exprimer mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année, bien amicalement, Delphine
@Pantinois, comme dit précédemment, vous posez là des questions qui nous partageons tous. Je comprends les réserves émises par lamish mais je pense que l'idée de Delphine est plutôt bonne. En effet, les autres moyens, incitation dans le synopsis, réponse individualisées ne fonctionnent pas. Il faudrait un questionnaire très simple, du genre avec réponse par oui ou non seulement, des cases à cocher car je pense que beaucoup de lecteurs n'ont aucune envie de s'expliquer, d'écrire à leur tour, ne serait-ce qu'un avis. Le questionnaire pourrait demander
1- pourquoi ce livre? synopsis? nom de l'auteur? couverture? genre littéraire?
2- lu jusqu'au bout? oui? non?
3-Si oui Note sur 5 ( sans commentaires obligatoires)
4- Si non jusqu'à quelle page ?
5- personnages bien dépeints? attachants? crédibles?
6 ambiance? bien créée? univers intéressant?
7 histoire intéressante? qui s'essouffle?
8- style clair? facile à lire ?
9- manque de temps pour lire ce livre?
10 - autres envies littéraires?
Je pense sincèrement que dix cases à cocher ne paraitront pas une bien grande contrainte à la plupart des lecteurs contrairement au fait de devoir trouver les mots qui diraient la vérité sans blesser ou sans paraitre trop élogieux. Il n'en reste pas moins que cela ne fonctionnerait que si tous les auteurs proposaient le même questionnaire et je ne sais pas sous quelle forme on pourrait l'intégrer à nos publications.
Amicalement
Sylvie
Bonjour Pantinois, bel article où tous les auteurs peuvent certainement se reconnaître. Vous finissez votre texte sur une vraie question d'où émane un véritable besoin. a voir avec MBS s'il serait possible d'intégrer un questionnaire de fin rapide pour connaître les points forts et points faible de la lecture... Bonne journée et bonne plume !