Chère Anne,
Merci pour cet ouvrage instructif sur une époque et une société révolues que pourtant vous nous rendez plus proches en nous faisant revivre le quotidien d'une famille attachante.
J'ai trouvé le fond de votre livre très intéressant, tant du point de vue de l'histoire que de son potentiel romanesque. Cependant, et sans revenir sur les points déjà mis en exergue par Mona Lassus, j'aimerais vous faire part de quelques remarques sur la structure de votre roman que j'espère constructives. En tout état de cause, surtout
ne les prenez pas mal : c'est dans un esprit d'entraide que je vous les communique.
Tout au long de ma lecture, j'ai eu la sensation que vous n'aviez pas pu choisir entre roman et biographie (comprise au sens de la fidélité rigoureuse à l'histoire) et que votre plume s'en était trouvée freinée. Ainsi certains passages, à force de fidélité au déroulé des événements, me paraissent perdre en puissance d'écriture, par exemple page 30, lorsque le menu du jour est précisé alors qu'on pleure un fils tué à la guerre,ou bien page 63, au moment du décès de Léontine : la narratrice me paraît étrangement indifférente (c'est du moins mon ressenti à la lecture du passage concerné).
De manière générale, je trouve que l'histoire de La Foraine recèle un grand potentiel romanesque. Pourtant je suis restée sur ma faim concernant certains thèmes dont je m'attendais à ce qu'ils soient davantage exploités, par exemple l'antagonisme entre l'époux de la narratrice
et le père de celle-ci au moment de la grève des mineurs. Surtout, il me semble que le rêve de la narratrice de devenir foraine est trop peu présent dans la première partie du roman (sauf erreur, il est mentionné pour la première fois pages 41-42). De même, à mon avis, la relation de la narratrice et du forain arrive tard et mériterait d'être davantage approfondie. Je m'attendais à ce que le scénario tourne davantage autour de cette relation.
J'espère que ces remarques pourront vous être utiles. Quoi qu'il en soit, bonne continuation et peut-être à bientôt, au fil de la plume et de la souris.
Amicalement,
Max Dougall
Publié le 16 Mai 2017