C’est du ping pong de pro, ça va vite, ça frappe fort, à gauche à droite, longue, courte, ça essouffle, ça laisse en sueur.
Et on applaudit devant l’expertise des mots.
Seila Kong explique la démarche qui l’a conduite à écrire ces 7 récits.
"Pour écrire ce recueil, je me suis inspirée de la théorie "La destruction créatrice" de l'économiste autrichien Joseph Schumpeter. Ce qui m'a paru très intéressant dans cette théorie, c'est qu'elle est à la lisière des notions existentielles de l'individu. Comment chacun d'eux, après une bascule émotionnelle, trouve les outils nécessaires de s'innover et de se recréer une nouvelle existence."
La destruction créatrice de l'être, c’est le portrait de sept individus, qui sous la pression des avaries de la vie, de la société, de la famille… basculent. Et qui se recréent une nouvelle existence, pour leur survie. Mis en scène, les pensées inavouables, les actes répréhensibles ou encore les plus innommables et en exergue, les défaillances tapies en chacun d’eux.
Seila Kong mène trois disciplines artistiques différentes, et quand elle travaille sur l’une, elle nourrit les deux autres en les mettant en jachère artistique.
Elle aborde le temps qui passe quand elle travaille la matière en sculpture, le métal et fils de cuivre.
Le dessin, aux pastels secs, est la symbiose entre la musique et la composition.
L’écriture est la somme de ses deux facteurs, elle synthétise le travail sur l’espace, le temps en lui permettant d’exploiter et d’exprimer les abysses de l'individu et de la vie.
Très original et renversant. Quel talent Seila ! Je suis bouleversée. Une écriture fluide pour des histoires émouvantes, drôles, cruelles, cocasses, où la passion frôle le désespoir, la vie et l'amour à mort ! J'aime beaucoup tes poèmes, ils participent à l'intensité et à la beauté des récits.
J'ai beaucoup aimé. Un grand merci pour ce partage.
Très beau. Magnifique écriture. La destruction créatrice de l'être, quel titre révélateur! Eros et Thanatos relégués aux oubliettes de la psychanalyse. La concaténation factuelle du karma s'exprime à travers 7 tableaux boulversants pour constater les effets délétères de l'évangélisation, l'acculturation et le génocide identitaire provoqués par "Notre" colonisation française allant jusqu'à remplacer la langue khmère (qui s'était ancestralement appuyée sur le pali pour mieux véhiculer les enseignements du Bouddha) par le français. Vos descriptions de ce que le Bouddha nommait les six lokas du Samasara sont saisissantes d'une vérité en laquelle chaque lecteur peut se reconnaître à travers notre civilisation décadente qui a amené dans son sillage les extrémismes rouges dont votre famille a été victime collatérale condamnée à l'exode. L'interdépendance et l'impermanence sont ressenties pleinement. "Un autel où trône un Bouddha entouré de ton chapelet parmi d'autres bibelots auxquels ta famille avait accordé peu d'importance" révèle la pire conséquence à long terme de cet épouvantable drame humanitaire qui consiste à se résigner à croire que "la nature a ce sens profond que nous n'avons jamais réussi à égaler" et de "continuer à se gargariser dans le cyclone de l'insatisfaction et de l'incertitude parce qu'on a été coupé de la transmission vivante de la sagesse et du mystère de notre identité" et de la capacité à s'en libérer.
Vraiment heureuse de te lire, ça m’a beaucoup plu!!! Tu décris si bien la nature humaine!!! Ta vision poétique de l’existence sur les périodes de résilience de ces vies sonne tellement juste! je n’ai pas pu m’empêcher de penser à nous!! En bref, ça m’a fait du bien !
Waouh, ça tire à balles réelles ! Très fort. Presque dommage que ce ne soit pas 7 textes séparés, qu’on puisse les découvrir chacun indépendamment des autres.
C’est pour cela qu’elle le publie sur monBestSeller