Écrire un bon roman : shéma narratif, personnages, dialogues... au-delà du talent, des règles à respecter. Les questions clés à se poser avant de se lancer dans l’écriture d’un roman.
- 1. Les motivations
C’est un travail immense qui s’annonce. N’en sous estimez pas la charge, le temps qu’il requiert et la pesanteur que cela va créer dans votre vie. C’est un enfant que vous allez porter des semaines, peut-être des mois voire des années. Interrogez-vous d’abord sur votre projet : Vaut-il le coup d’être écrit ? Pourquoi vous l’écrivez ? Pour partager avec vos proches, pour vivre sous la lumière des médias, pour vous soigner, pour vous distraire, pour gagner votre vie ?
Écrire un livre, c’est bien sûr écrire une histoire. Écrire une histoire, c’est d’abord de l’imagination. Mais c’est aussi élaborer une structure narrative, développer une intrigue, façonner des personnages.
- 2. L’imagination
C’est l’aptitude innée et la capacité de chacun à inventer à travers l’esprit. Cela se fait à partir des perceptions et de l’existence de chacun. Elle s’adresse d’abord à tous ceux qui éprouvent la nécessité de construire un monde à eux pour s'y réfugier. C’est souvent le point de départ de la volonté d’écrire. Cela peut se développer mais pas s’apprendre. C’est la personnalité de chacun qui en décide.
- 3. Les techniques d’écriture
Les techniques d’écriture, elles, peuvent s’apprendre. Ces techniques sont la syntaxe, l’organisation d’un récit et l’organisation d’un dialogue. Les anglo-saxons, toujours pragmatiques, mettent en avant des principes tirés des bonnes pratiques : pertinence du plan exposé, règles de lisibilité, rigueur dans la rédaction, priorisation des éléments.
Pour écrire un roman, il est bon de l’aborder dans son intégralité. Les ateliers d’écriture sont l’une des façons d’améliorer vos règles d’écriture de manière ludique. Et surtout de bénéficier des « retours critiques » de vos pairs sur vos écrits tout en vous forgeant une opinion sur les pièges à éviter.
Avant d’écrire un roman, posez-vous la question. Une première série de règles consiste à concentrer l’information dans une phrase informative sur le squelette de votre roman. Etes vous capable de répondre aux questions suivantes : « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? ». En aucun cas cela vous permettra de construire un bon roman ou de belles pages de littérature, mais cela vous contraindra à envisager globalement votre travail. « The big Picture » comme on dit outre-atlantique.
- 4. Avez-vous assez lu ?
D’abord, avant de saisir votre stylo ou de brancher votre ordinateur, il faut lire quelques bons livres avec des styles d'écriture différents pour se les approprier, les comprendre et savoir que beaucoup de chefs d’œuvre ont été déjà écrits avant vous. C’est important car cela crée un niveau d’exigence et vous amène à vous fixer des standards élevés. La permanence de la lecture durant vos temps d’écriture est elle aussi recommandée.
Lire, c’est aussi vous forcer à être original, c’est savoir que beaucoup de sujets ont été traités, de manière variée et de vous poser la question sur la propre originalité de votre livre ou l’originalité de son traitement.
Les règles à respecter pour réussir : le schéma narratif, les personnages, les dialogues.
Écrire un roman, c’est d’abord une discipline de fer qui impose une méthodologie précise.
1. Un schéma narratif : on parle d'architecture de roman
Cela peut paraître scolaire mais c’est une étape indispensable dans le processus d’écriture.
- Le plan détaillé
C’est la technique la plus traditionnelle, celle qui vous permet d’élaborer un plan précis. Chaque scène de votre roman doit y être soigneusement consignée. C’est en quelque sorte un synopsis détaillé de toutes les scènes de votre roman.
- La trame
Si l’idée même d’élaborer une structure narrative, qui vous fait penser aux premiers de la classe au lycée, vous hérisse, la trame (forme simplifiée du plan) permet de se concentrer sur les éléments principaux : les lieux ou se déroule l’action, le nom des personnages principaux, un calendrier des événements qui se succèdent et un court synopsis de ce qui se passe dans chaque scène. Vous aurez ainsi plus de latitude au moment de l’élaboration du roman. Mais attention, cela vous amène à inventer, pendant le processus d’écriture tous les nœuds de l’intrigue et ses rebondissements.
- Les cartes à jouer
Il s’agit là, d’inscrire sur des cartes la progression de l’intrigue par étape, personnages, objectifs de la scène. De les mélanger puis de procéder à un examen de la pertinence de chacune des cartes dans cette progression, pour vérifier la solidité de l’histoire. À vous alors de proposer une réorganisation éventuelle de l’intrigue, en supprimant l’inutile et éventuellement, en développant certaines scènes. Cela présuppose une bonne maîtrise de l’architecture de son récit.
- Éviter d’être original pour être original
La structure peut être simple ou complexe, linéaire ou déstructurée. Quoiqu’il en soit, elle est légitimée par le récit lui-même et non par des caprices d’auteur. Enfin, quel est son schéma narratif ? qui raconte l’histoire ? L’utilisation de la première personne n’est pas prohibée mais elle doit faire sens. Autant de questions auxquelles un écrivain doit être capable de répondre.
2. Les personnages du roman
- Chaque personnage existe d’abord par rapport à un contexte.
C’est en définissant son environnement, le milieu dans lequel il évolue qu’on en définira sa crédibilité. Il doit être unique. Certains écrivains comme Katherine Pancol ou Marc Lévy dressent des fiches signalétiques de chacun des personnages, au physique et au moral. Ils savent ainsi comment ils vont se comporter face à une situation et comment ils vont réagir émotionnellement.
- Partir d’un archétype peut aussi être une manière de procéder.
Il faut alors créer des incidents, des accidents dans l’intrigue. Le héros du roman ne doit pas se fondre harmonieusement dans cet environnement sans quoi, il n’y a pas d’histoire. Il doit avoir un objectif (par l’histoire ou les protagonistes) qui n’est pas attendu.
- Le héros du récit prend chair aussi à travers des dialogues.
Une manière de parler, un silence, une expression récurrente, un tic... Tous ces éléments donnent de la chair aux personnages et le construisent. Enfin un personnage de roman doit garder ses zones d’ombres pour stimuler la curiosité du lecteur. Placez quelques « espaces laconiques » qui pousseront les lecteurs à s’interroger ou à faire des conjectures sur la personnalité profonde de votre héros.
- Les personnages secondaires sont essentiels.
Ce sont eux qui donneront consistance et épaisseur à votre héros principal. Au-delà de leur propre existence, ils contribuent à le façonner.
3. Les dialogues
- Ayez d’abord une grande liberté d’écriture. Du laisser aller. C’est ainsi que des idées spontanées intéressantes peuvent vous venir à l’esprit. Il sera toujours temps de retravailler. Le premier jet joue un rôle crucial. Pas de censure.
- Comment installer un dialogue. Posez-vous les bonnes questions : qui parle et comment ? Première personne, deuxième personne, pas de règle. C’est à vous auteur de trouver le rythme et la tonalité qui « sent » le vrai, et qui surtout créera un style dans lequel vous évoluerez avec aisance.
- Mettez vos dialogues en scène. Un dialogue, c’est une conversation entre deux ou plusieurs personnes. Amusez-vous à donner la réplique sur vos principaux dialogues. Vous verrez alors si ça sonne « vrai ». Faites les réajustements au fur et à mesure. Un dialogue c’est avant tout du théâtre.
- Supprimez l’inutile. -Il pleut ! -ah oui, c’est vrai ! -quel mauvais temps ! Les dialogues vides peuvent durer longtemps et n’apportent rien à l’intrigue, ni à la construction des personnages. Pensez au lecteur. En revanche, le silence donne parfois une pesanteur et un sens au dialogue.
- Les répliques doivent être réfléchies, polies comme un diamant tout en restant naturelles. Avec un dialogue de roman, vous avez toute la latitude de le re-ciseler pendant le processus d’écriture et d’y revenir, souvent. Travaillez, faites des pauses, et revenez sur vos dialogues. Encore et encore.
Comment écrire un roman ? 7 conseils pour éviter les pièges
- # Conseil n° 1. Vous peinez à trouver votre schéma narratif…
Cherchez comment l’histoire se termine. « Que se passe-t-il à la fin de ce livre qui fait que cela vaille la peine de lire tout ce livre ? ». C’est un « truc » donné par John Irving. En connaissant la fin de votre futur roman, remontez l’histoire en sens inverse, jusqu’au premier chapitre, jusqu’à la phrase d’attaque.
- # Conseil n° 2. Vous êtes en plein syndrome de page blanche…
Relisez votre dernier chapitre. Faites une pause en laissant votre esprit vagabonder ou prenez l’air. Souvent, la suite peut s'imposer naturellement.
- # Conseil n° 3. Vous en dites trop, c’est alambiqué, ce n’est pas vous…
Coupez les phrases ! Simplifiez ! Évitez les formules ampoulées, n'exprimez qu'une idée par phrase. Trop de nuances dans une phrase complexifie souvent la lecture. Simplifiez votre style, titrez vos chapitres de façon didactique, cela vous empêchera d’aller dans tous les sens.
- # Conseil n° 4. Vous avez des difficultés à vous approprier des lieux…
Un roman, c’est aussi un climat, une atmosphère. On n’en rend compte qu’en faisant revivre des lieux, ceux dans lesquels évoluent vos personnages : pays, villes, avions, gare, bureaux... Parlez de lieux que vous maitrisez, ou que vous connaissez avec suffisamment de détails. Les lieux sont plus qu’un décor, ils contribuent à la vérité de votre roman.
- # Conseil n° 5. Faites-nous baigner dans un milieu !
Même remarque pour les environnements que fréquentent vos personnages. Le roman est l’un des espaces où l’on peut changer de milieu. Si vous connaissez ou fréquentez le monde du cinéma, de la politique ou de la publicité, tant mieux, c’est une force, faites-le découvrir au lecteur !
- # Conseil n° 6. Puisez dans la richesse de la langue.
Certains vous diront que la forme doit prendre le pas sur le fond, que ce qui importe ce n’est pas l’histoire mais la manière dont on la raconte. C’est vrai, il faut soigner la langue ne serait ce que pour la faire oublier. Flaubert incarne cela. Le style est si direct, si pur, si transparent qu’on en oublie le travail, tant chaque mot est à sa place, chaque phrase trouve son espace dans le puzzle d’un chapitre. Le miracle de l’écriture, c’est d’oublier l’écriture, quand on parle de littérature bien sûr !
- # Conseil n° 7. Adaptez le rythme à vos propos.
Lorsque vous écrivez, la longueur et le rythme de votre texte doivent correspondre au climat que vous voulez générer, aux émotions que vous voulez susciter. Une description se prête plus aux phrases riches, les métaphores sont bienvenues, des sensations physiques par exemple pour « faire vivre » aux lecteurs les sentiments de l’auteur. Au contraire, si vous racontez un accident ou un incident, utilisez des phrases et des mots courts. Il faut dans ce cas créer un rythme, couper le souffle du lecteur, le chahuter.
Écrire un premier roman est une étape cruciale dans la vie d’un auteur.
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