"...J'évolue sur votre site depuis deux mois et demi, et totalement indépendamment de cette sélection, je me demande comment j'ai pu faire tout ce temps sans cette plateforme d'échanges. Je n'ai jamais autant écrit, mais je n'ai surtout jamais autant lu de gens différents, de styles différents, j'échange quasiment chaque jour avec d'autres sur leurs expériences d'écriture et sur les miennes, c'est une petite révolution personnelle."
C'est ainsi que Lucie Delvert nous répondait, lorsqu'élue "Livre de la semaine" sur le site, nous promouvions "L'allée des Manguiers".
L'écriture : une rencontre fortuite qui occupe maintenant une part importante de sa vie.
Je me suis mise à écrire pour la toute première fois en décembre de l’année dernière. Le respect pour le livre dans ma famille, et pour l’art en général, avait dû laisser enfouies les envies d’où qu’elles viennent.
Aux urgences suite à un quiproquo, et absolument pas à ma place, observatrice de mon propre ennui durant des heures interminables, j’ai commencé à écrire sans écrire dans une salle d’attente de l’hôpital Cochin. En rentrant chez moi, je me suis mise à écrire pour de bon, et je ne me suis plus arrêtée.
La diplomatie à l’étranger est un privilège. Elle permet d’entrer dans tous les univers et de croiser dans la même journée un ministre, un responsable d’ONG, un artiste, un grand patron ou l’homme de la rue.
Mais je ne suis pas certaine qu’elle présente une dimension romanesque en elle-même, ce sont les situations qu’elle rencontre ou démêle qui le sont, et les rencontres, les échanges, constituent un travail de terrain.
Cela n’empêche pas ses travers que je croque avec plaisir, qui aime bien châtie bien…
Je travaille l’écriture, j’espère avoir un style et peut-être une musique mais je n’ai en revanche que très peu d’imagination.
A ce stade tout est vrai, des personnages aux situations qui n’ont pas eu besoin d’être exagérés.
Pour les besoins de la construction, et pour le rythme, j’ai en revanche adapté les enchainements des événements à ma guise.
Je ne suis pas moi-même agent des Affaires étrangères et je ne suis donc pas soumise à grand-chose. Les faits sont vérifiables, à plat et sans critique personnelle. La personne la plus risible dans ce monde atypique, c’est mon personnage.
Et puis je n’ai aucun grief contre cette grande et belle maison des Affaires étrangères qui est un peu devenue ma famille.
A y regarder de près, ces aventures racontées donnent à voir le travail de terrain de ses agents et servent son image plus que l’inverse.
J’espère que le style tire vers le roman. Les faits pour de l’autofiction. L’essai semble un peu loin. L’écriture est trop récente pour avoir le recul nécessaire à l’analyse.
A vous de me dire dans quelle case je me trouve.
Les éditions Balland ont signé pour quatre romans à ce stade.
Le deuxième sortira vraisemblablement avant l’été prochain, se passe à Bangkok en Thaïlande, le troisième entre New-York et Rome et ainsi de suite, un poste donnant (à peu près) lieu à un livre.
Je suis actuellement sur le quatrième qui se passe au Congo.
Ce serait très prétentieux, j’ai déjà les chevilles qui enflent, ne me poussez pas trop sur cette voie…
Plus sérieusement, je suis auteur, pas écrivain, cela viendra peut-être et c’est tout le mal que je me souhaite.
Il me semble que l’écrivain vit de son écriture, est reconnu, c’est son activité principale et un statut, j’en suis encore loin.
Il y eut à vrai dire peu d’étapes.
J’ai envoyé mon manuscrit dans sa version Alpha à une dizaine de maisons par la Poste et à trois autres la version acceptée numériquement.
Le lendemain de mon mail, j’étais contactée par Sabine Larivé, mon éditrice, qui me proposait un contrat.
C’est sur Monbestseller que j’ai posté mon premier manuscrit fin janvier, très brouillon et bourré d’imperfections, là que j’ai donné à me lire en premier.
Très vite, j’ai reçu des commentaires dans tous les sens, des plus élogieux aux plus critiques mais toujours constructifs, qui m’ont poussée à repenser, remanier, élaguer, à prendre le recul qu’il est impossible d’avoir autrement, difficile mais nécessaire.
Si mon éditrice ne s’est pas gênée pour me torturer tout l’été dans le bon sens, il est indéniable que ce sont les membres de monBestSeller qui m’ont fait travailler les premiers, je les en remercie aujourd’hui.
Les tortionnaires vous remercient
Enseignante d'histoire et de géographie, Lucie Delvert est mariée à un diplomate. Fine observatrice, elle écrit sur son environnement comme une ethnologue amusée. A la fois sur la scène, et dans la salle, elle raconte la vie des "Affaires Etrangères", qui est un peu la sienne aussi.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Une interview intéressante pour notre communauté d'auteurs.
Si l'on met bout à bout votre formation ayant abouti à l'enseignement de l'histoire et de la géographie et un conjoint diplomate, les conditions sont réunies pour vous lancer dans l'écriture afin de relater ce qu'il peut y avoir d'extraordinaire à observer dans les pays où le hasard des nominations guide vos pas.
@Lucie Delvert, merci à vous d'avoir choisi la plateforme monBestSeller pour vous confronter à l'avis des lecteurs alors qu'une maison d'édition vous avait déjà acceptée (sans vous interdire le partage, ce qui n'est pas fréquent) pour un contrat de quatre romans.
J'aurai plaisir à vous lire dès que mes obligations de bêta-lecteur-correcteur me laisseront un créneau de loisir.
Bonne chance dans votre plaisir d'écrire.
Avec toute ma sympathie. MC
Un joli point de vue pour observer la Société