Une histoire…
Clara, mon ange. Clara mon ange, on ne discute pas avec le diable. Elle a onze ans et dans le ciel de sa chambre, surgit un monstre. Il ne ressemble à rien de ce qu’elle connait car à cet instant-là, elle est morte à sa vie. Lui, le monstre est ressorti comme il est entré, tranquille et paisible, comme si de rien, avec une légèreté qui lui donne des ailes et le sourire au bord des lèvres, heureux. Heureux car il vient de briser un cœur d’enfant.
Des monstres comme lui sévissent partout dans le monde ; partout, on peut entendre des pleurs silencieux d’enfance en instance… en instance de mort. Car il s’agit bien de mort psychique de l’innocence. Ce qui est un jeu pour un homme ne l’est pas du tout pour un enfant. Pour cet enfant, c’est une véritable vie de souffrance qui commence. Un loup est entré dans son corps, un loup a pénétré son esprit. Ce qui se « joue » alors est cruel. Lancinant et pernicieux. Les rouages d’une « survie », de la victimisation jusqu’à souvent la revictimisation à l’âge adulte.
La société évolue et c’est un pas énorme. Beaucoup d’affaires sortent au grand jour car enfin, les « victimes » osent parler. Elles osent briser cette loi du silence qui les a réduit à néant pendant des années.
Que l’on soit face à une personnalité publique, le réalisateur Roman Polanski, le producteur Harvey Weinstein, l’écrivain Gabriel Matzneff, le cinéaste Christophe Ruggia, pour ne citer qu’eux car ils font la une ces dernières années, ou que l’on soit face à un membre de sa famille, ou un individu qui ne soit pas dans le cadre familial, on est avant tout dans une affaire d’accusation d’agressions sexuelles et viols.
Est-ce que le fait de posséder un talent exceptionnel artistique et créatif donne l’autorisation d’exercer une quelconque œuvre de destruction dans le cœur d’un humain quelque soit, enfant, femme, homme ?
Toute forme d’art, que se soit littérature, peinture, sculpture, cinéma… ouvre-t-elle le droit à l’intrusion odieuse, perverse et diabolique dans l’esprit d’un « autre », alors soumis aux plaisirs purement égocentriques d’hommes ou de femmes car la perversion ne se conjugue pas uniquement au masculin ?
Non, bien-sûr que non ! Cela ouvre les portes du paradis à son auteur et celles de l’enfer à sa victime !
Les actes de pédophilie exercés par l’écrivain Gabriel Matzneff, actes dont il se plait à décrire la jouissance absolument divine qu’il en retire dans ses écrits, sont-ils le reflet d’une société totalement dénuée de conscience ? Qui sont ces « gens » qui s’amusent de tels actes ? Qui devenons-nous lorsque nous approuvons avec un sourire voire un rire amusé, aussi léger qu’une envolée de moineaux ? Qui sommes-nous dans cette acceptation d’actes criminels, préférant détourner le regard plutôt que d’affronter le diable ?
Est-ce que l’on peut permettre à ces hommes, de continuer à vivre en toute impunité, sans aucune conscience de la gravité de leurs actes ?
Parce qu’ils sont connus, reconnus, talentueux, riches et célèbres, doit-on regarder ça avec autant de distance par rapport à la souffrance infligée ?
Parce qu’un Roman Polanski avec un film réussi et certainement sublime – je n’en sais rien, je n’irai pas le voir – a obtenu 12 nominations, devons-nous oublier l’homme accusé encore une nouvelle fois de viol ? Quelle est la position morale de tous ces gens qui sont allés voir ce film ? Ont-ils tout simplement séparé les deux mondes, celui du talent reconnu d’un cinéaste non moins reconnu d’avec celui du criminel accusé de viols ? Comme çà, sans aucun cas de conscience… Allez hop, on va aller se faire un film, tu sais celui de ce réalisateur accusé de viol ! Alors sous couvert de la liberté de la création, on ferme les yeux sur le reste. Combien de personnes en ce monde continue de vivre sereinement tout en étant coupable d’actes criminels ?
Trop !
Trop simple de s’en sortir avec la prescription, trop simple de s’en sortir avec les honneurs, trop simple ! Un artiste est un justiciable comme les autres ! Il n’est pas pire ou mieux qu’un petit malfrat sans talent.
Vous avez écouté le témoignage d’Adèle Haenel ? Moi, cette femme m’a donné la chair de poule ! Il faut avoir du courage pour venir témoigner comme elle l’a fait ! Tout comme Vanessa Springora ! Toutes ces femmes qui apportent leurs témoignages de vie sont courageuses. De l’enfer à la renaissance ! C’est exactement ça ! Je dirai même qu’elles ont des couilles ! De sacrées couilles ! Bien plus que ces hommes qui usent et abusent de leur pouvoir sur des personnes en incapacité de se défendre. Car toutes ces voix qui s’élèvent vont servir à la cause des femmes et des hommes victimes d’abus de confiance, de clivage, de manipulation, d’emprise. Car si les violences sexuelles se font, c’est justement parce qu’il y a emprise. Domination VS soumission.
Il s’agit bien d’une affaire de conscience personnelle, de face à face avec soi-même du choix que l’on fait de devenir ou non « complices ». Si on ferme les yeux, si on laisse faire, si on sait mais qu’on choisit de taire, alors on devient complice. C’est en tout cas, ce que moi, je ressentirais.
Nous sommes au début d’une révolution, d’une marche vers l’ouverture des consciences sur les sujets encore tabous et ce n’est pas prêt de s’arrêter.
On ne décrit bien que ce que l’on a vécu soi-même.
Clara, mon ange, toi aussi tu as connu cet enfer’mement. Toi aussi, tu connais tous les mécanismes de l’emprise et son lot de collatéraux : culpabilité, honte, somatisations, clivage, manipulation, enfance trahie, bafouée, blessée, vie de femme désabusée après avoir été abusée, vie de couple déstructurée, sexualité déviante, relations humaines toxiques, et la manque… le manque terrifiant de la mère.
Ta résilience est là. Et ton bonheur t’attend.
Le lecteur saura désormais que tous mes romans portent une part de moi, de cet enfant au passé traumatique, au chemin de vie chaotique, à la quête de sa vérité parce que toute résilience ne saurait se faire sans mettre dans la lumière les parties sombres de soi.
Clara est l’héroïne de mon quatrième roman. J’aurai mis cinquante ans à l’écrire.
Thalia Remmil.
Je vis dans le Vexin Français en communauté familiale avec ma famille, mes deux chiens et mes neuf chats. Ma vie intense est un roman dont j'ai appris à tourner les pages avec l’écriture. Finalement, la naissance de mes enfants et la pratique d’une multitude de thérapies permettent ma résilience. Mon univers empli d’une grande sensibilité pose inlassablement la question : C’est quoi l’Amour ? au travers de fictions aux personnages attachants.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@FANNY DUMOND,
Bonjour Patricia.
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Votre commentaire répond en partie à votre question : "Qui mettrait en avant ces publications pour pouvoir en débattre ? Lorsque vous dîtes : "Je pense que parmi les plus de 3 000 ouvrages publiés ici on pourrait en "dénicher" qui abordent ces sujets, notamment dans les rubriques essais, témoignages, autobiographie, autres, beaucoup moins prisées des lecteurs que les rubriques roman et rose". Donc, pourquoi aller chercher ailleurs ce que MBS nous offre si facilement.
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Mais pour être plus précis, permettez-moi d'ajouter :
En premier, l'auteur(e), qui pourrait écrire une tribune, non seulement pour mettre en avant son roman, sa nouvelle, son ego... mais aussi pour lancer un débat centré sur le thème qu'il a abordé dans sa publication. C'est ce qu'a fait Thalia. Et c'est un bon exemple, que nous devons reproduire.
En second, les membres de monBestSeller qui, en s’appuyant sur un ou plusieurs livres déjà publiés sur la plate-forme, pourraient lancer le débat autour d'un thème de société.
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L'avantage, que je perçois, c'est que cela apporterait une plus grande dynamique à notre communauté. Cela relancerait également l’intérêt de la lecture sur des sujets variés, et d'élargir notre champ de réflexion. D'ailleurs, n'y a-t-il pas une part de témoignage, de vécu de l'auteur(e) dans chacun de ses romans ?
Bonjour @Kroussar. Je pense que parmi les plus de 3 000 ouvrages publiés ici on pourrait en "dénicher" qui abordent ces sujets, notamment dans les rubriques essais, témoignages, autobiographie, autres, beaucoup moins prisées des lecteurs que les rubriques roman et rose ! Thalia n'est pas la seule (je lui demande pardon) à avoir eu le courage de témoigner et de publier (vous en savez quelque chose) ou comme d'autres à écrire sur divers sujets sociétaux qui passent trop souvent à la trappe. Qui mettrait en avant ces publications pour pouvoir en débattre ? Et pourquoi vouloir vous cantonner aux seules publications de ce site ? J'avoue que j'ai du mal à vous suivre sur ce point-ci et je vous remercie de cet échange, car c'est dans la contradiction que l'on peut avancer tous ensemble et dans le bon sens, nous l'espérons. Cordialement. Patricia-Fanny
@Colette Bacro, @FANNY DUMOND.
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À mon sens, tous les thèmes peuvent être abordés. Mais, à condition qu'une œuvre littéraire, traitant du sujet, soit déjà publiée sur mbs. Un peu comme l'a fait Thalia. Dans ce cas, l'oeuvre deviendrait la source du débat d'idées, et la tribune en serait le vecteur, le catalyseur... offrant une dynamique plus grande autour d'un roman, d'une nouvelle, d'un témoignage...Mais ce n'est que le simple avis d'un lecteur et contradicteur insatiable.
Bonjour @Colette Bacro.
Si je me suis permise de mettre mon grain de sel, c'est pour débattre et non pour créer des "embrouilles". Je pense que chacun à son niveau, avec son propre ressenti, peut apporter son point de vue sans nous chamailler. Et comme l'exprime @De Vos Philippe dans sa tribune cachée (dérangeante, peut-être) comment se dire "écrivain" si l'on ne s'engage pas un peu ? C'est bien que nous puissions le faire sur mBS. Cordialement. Patricia/Fanny
@De Vos Philippe.
Bonjour et merci beaucoup Philippe de votre réponse. J’ai apprécié de lire les échanges et j’ai lu attentivement chacun des participants qui au fur et mesure ont élargi le débat entre adultes qui ont manifestement le besoin de s’exprimer sur des sujets sociétaux. Comme je l’exprimais lors de mon intervention, je trouve dommage que la tribune de Thalia parte dans tous les sens alors que chaque chapitre pourrait faire l’objet de tribunes distinctes. Mais bon on ne va pas faire la fine bouche, pour une fois que nous pouvons échanger sur de tels sujets. D’autres importants que vous évoquez pourraient être abordés plus tard, mais seraient-ils acceptés sur cette plateforme ? Peut-être aurez-vous des réponses à cette question sur cette page. Effectivement, la foule et les médias sont de plus en plus puissants et nous font perdre notre sens critique. Nous ne cherchons plus à savoir les tenants et les aboutissants d’une affaire et je remarque que les personnes poursuivies par la justice sont assez souvent dites « coupables » avant que leur procès ait eu lieu. « Tout inculpé a le droit d’être présumé innocent tant qu’il n’est pas déclaré coupable par un tribunal à l’issue d’un procès ». En outre, je constate que les secrets de l’instruction sont de plus en plus souvent dévoilés et que les prévenus se défendent à grand renfort d’interviews (pour exemple, entre autres : Tariq Ramadan qui se défend devant le monde entier). Est-ce normal ? D’autant plus que ses interventions contribuent davantage à attiser la « haine envers l’Europe » qu'ont ses partisans. J’en ai eu la preuve pas plus tard qu’hier. Pour conclure, je vous rejoins également sur notre faculté à fermer les yeux devant des faits qui nous interpellent, parfois, dans notre vie de tous les jours. Et par crainte de passer pour un délateur, pour une personne qui se mêle de ce qui ne la regarde pas, dans notre grand courage, nous nous taisons ! Bien cordialement. Patricia
Bonsoir @Thalia Remmil. Je vous prie d'excuser ma maladresse bien involontaire. Elle avait pour but d'introduire le fait que ces ignominies se passent, aussi, entre les murs de certains foyers ordinaires, si je puis m'exprimer ainsi. Et vous avez parfaitement compris que je voulais davantage insister sur les victimes et leur parcours du combattant pour se faire entendre. Je trouvais que dans les débats que votre tribune a suscités, qu'elles n'étaient pas assez mises en avant, à mon goût. Car de qui parle-t-on en fait ? D'elles ! n'est-ce pas ? Je salue votre courage, car il en faut des montagnes pour briser le silence assourdissant. Bien cordialement. Patricia/Fanny
@FANNY DUMONT Bravo pour ce texte ! Sur lequel je suis 100% d'accord !! Qui vous dit que mon bourreau n'était pas un notable ??? Et comme je le dis dans mon texte, cela ne change rien qu'on soit victime de notable, de personnalités ayant pignon sur rue ou de parfaits inconnus, le mal engendré reste le même ! C'est bien là toute la question de cette tribune ! J'ai fait ici référence à mon parcours de vie pour faire cet article qui effectivement englobe de nombreux questionnements et on pourrait en débattre des années entières... Le droit des victimes non entendu, la difficulté à se construire, la parole qui n'ose se dire, les tabous, la violence de la peur, les intouchables, etc... Thalia
Je ne comprends pas cette tribune qui traite plusieurs sujets de réflexion bien distincts. Le chapeau évoque la liberté de création d’un auteur, tandis que le sous-titre celui d’exorciser les traumatismes par l’écriture, ensuite elle enchaine sur les écrivains justiciables comme les autres, puis sur être complice du talent, c'est être complice du mal et elle se termine sur la résilience !
Ce que je regrette, dans vos débats fort intéressants, c’est de lire essentiellement vos questionnements sur la justice, mais l’immense difficulté des victimes à se faire entendre est à peine esquissée pourtant tout part de là, à mon avis, de ce courage à dire l’indicible, à déposer plusieurs mains courantes et rarement porter plainte sous le regard trop souvent goguenard de ceux qui les reçoivent.
En outre Thalia évoque son traumatisme et, si je ne m’abuse, ce criminel n’était pas un notable. Combien d’ignominies sont perpétrées bien à l’abri des regards extérieurs, dans des familles bien sous tous rapports (incestes, féminicides, joug mental maternel, quasi sectaire, que toute ma famille a subi et tant d’autres…). Comment se reconstruire, sinon par l’écriture puis d’être prise pour une menteuse par certains proches et se dire qu’on aurait mieux fait de se taire et garder nos questionnements bien à l’abri dans les tiroirs de notre petite commode, qui malheureusement s’ouvrent encore quelques fois. La parole se libère de plus en plus, mais quel chemin de croix doivent parcourir les victimes qui bizarrement sont souvent considérées comme les bourreaux de ces pauvres créatures accusées si injustement et qui jurent dans les médias, lorsqu’il s’agit d’une VIP intouchable, que tout ça n’est que pure invention pour les décrédibiliser aux yeux de leurs fans, pour les faire tomber de leur piédestal. Et que dire de ceux qui savent et qui se taisent parce qu’ils subissent des pressions pour éviter le scandale. Le prêtre sera muté dans une autre paroisse, l’instit dans une autre école, l’entraineur sportif dans un autre club où ils côtoieront leurs futures proies, le président du club tiendra une conférence de presse pour expliquer en long, en large et en travers qu’il ne savait pas, etc, etc… La liste est si longue, hélas !
@MURIEL LAROQUE,
Vous affirmez que le droit évolue ! Possible, mais j'en doute. Dans les textes et les décrets, probablement !? Mais dans les faits ?
L’exercice du droit procède d’une mise en scène et son interprétation de l’arbitraire des juges. Nous pouvons craindre une « justice à deux vitesses ». Cette connotation péjorative, laisse penser que l’institution serait à la botte des hommes puissants. La réalité est bien sûr bien plus nuancée. Mais les inégalités de justice entre personnes démunies et aisées non seulement existent, mais elles sont aussi grandes.
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De plus, le fardeau de la preuve est d’une lourdeur telle qu’il va carrément à l’encontre de la nature même des violences sexuelles, dont la plupart des victimes sont des jeunes filles et des femmes. Car, par définition, ce sont des crimes commis sans témoin. Considérant l’ampleur du traumatisme subi par les victimes et la crainte de ne pas être crues, les dénonciations, lesquelles se font, peuvent aussi prendre des années à s’exprimer.
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Bref, dans notre système actuel, tout concourt à décourager les victimes à porter plainte. Et encore plus à tenter d’obtenir justice. Elles savent d’office qu’elles feront face à une justice à deux vitesses, dont celle, profondément dysfonctionnelle, s’appliquant aux victimes de crimes sexuels.
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Ainsi, L’écart entre les peines n'est pas dû au code pénal, mais au choix des magistrats, qui disposent d'une très grande latitude dans le prononcé des peines.
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Je prendrai pour exemple, la harangue d'Oswald Baudot qui rappelait toute la puissance du juge. Malheureusement, elle n'a pas été comprise, ni suivie par les magistrats. Pourtant, son texte était limpide : « La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides « attendus » du monde, donner raison à l´un ou à l´autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine ».
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Tout ceci montre qu'il ne suffit pas d'avoir de bonnes lois : pour avoir une Justice équilibrée, il est indispensable d'avoir des magistrats neutres et impartiaux, qui respectent non pas seulement la lettre de la loi mais aussi son esprit, et qui ne cherchent pas à imposer leurs propres visions idéologiques de la société, ni se conformer à une quelconque pression.
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Note ; Harangue rédigée en 1974, alors qu'il était substitut du procureur de la République de Marseille. Le garde des sceaux de l'époque, Jean Lecanuet, n'avait guère apprécié cette vision de la magistrature : accusé de manquement à l'obligation de réserve, Oswald Baudot avait comparu, le 28 janvier 1975, devant la commission de discipline du parquet, qui avait recommandé au ministre une réprimande avec inscription au dossier. Face à la mobilisation du Syndicat de la magistrature et au soutien de l'Union syndicale des magistrats, le garde des sceaux avait finalement renoncé à sanctionner l'impertinent.
@Colette Bacro, @De Vos Philippe,
Chère Colette, il n'y avait point d'amalgame dans mes propos. Bien évidemment que les artistes (au sens large), tout comme les écrivains, ont le pouvoir entre leurs mains ! Ils ont la capacité d’encenser ou de détruire, de porter aux nues, de séduire. ils jouissent de leur aura... et de leur emprise sur les plus vulnérables. La preuve le couple Beauvoir-Sartre. Et autres cinéastes qui font l'actualité.
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Même si le trio infernal SEXE-ARGENT-POUVOIR, ces trois piliers de la réussite médiatique, ces faux Dieux qui nous tiennent par la queue, mènent le monde. L'un peut s'exercer sans les deux autres.
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Je parlai de pouvoir et d'assassins ! Or la puissance, l'emprise, l'influence, peut s'exercer sans la richesse. Combien d'ecclésiastiques vicieux, d'instituteurs détraqués, ont commis des crimes sexuels en profitant de leur emprise sur les jeunes enfants ? Combien d'élus ont profité de leur statut pour contraindre de jeunes personnes ? Ils furent nombreux, bien que pauvres. Mais tu as raison sur un point, si en plus les pervers sont fortunés, ils n'en sont que plus redoutables.
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Comme le précise si justement Philippe, la notion de pouvoir s’apparente à l'aura et à l'influence qu'exercent certaines personnes sur les autres. Et il n'est pas question d'argent: juste de l'INFLUENCE et de l'EMPRISE sur les autres.
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Permettez-moi de rappeler les propos tenus le brillantissime Henry Alfred Kissinger (l'homme que j'exècre le plus au monde) qui déclara, le 28 novembre 1976 au journal britannique The Guardian, alors secrétaire d’État américain – ministre des Affaires étrangères – sous la présidence de Richard Nixon : Le Pouvoir – l’Argent, l’Influence et la Capacité à soumettre nombre de gens à l’obéissance – est «l’aphrodisiaque suprême».
@De Vos Philippe
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Comme le dit Philippe : elles ont usé de leur «pouvoir» pour, en vérité, pourrir la société.
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Or c'est bien de cela dont on parle : le pouvoir du père, de l'amant, du mari... toute forme de pouvoir qui engendre le mal.
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Or, vous ignorez aussi que la cour est du côté des assassins. Souvent, ils sont Président, Premier ministre, Sénateur, Maire, Artiste, Écrivain… bref, tous ceux qui ont le pouvoir entre les mains. Car le pouvoir engendre des criminels, qui abusent de leur fonction en toute impunité.
Jean de La Fontaine le disait si justement : selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
@Thalia Remmil
Je vais tenter de clarifier mes propos car nous n'évoquons PAS la même chose et ne dialoguons pas sur le même terrain . Je comprends que les victimes soient durement brisées de se retrouver face à l’implacable prescription Nous sommes unanimement d'accord pour déplorer que les prédateurs sexuels sur mineurs ne puissent ne pas être jugés et condamnés si les faits sont prescrits ( délai allongé à 30 ans depuis 2018) C'est la loi que l' on doit respecter.C'est pourquoi , comme d'autres je suggère de modifier le Code Pénal et de s'orienter , comme la Belgique,vers l'imprescriptibilité pour que les victimes puissent, dans toute la mesure du possible, obtenir une réparation judiciaire et tenter de se reconstruire. A titre d'information, la politique du Parquet évolue puisqu'il s'auto-saisit dans des affaires prescrites afin d'identifier d'autre éventuelles victimes...
Avec grand plaisir je vais lire Permission de Naître.
@MURIEL LAROQUE J'avoue être un peu déroutée et ne pas bien saisir le "mais les faits sont prescrits..." ?? Vous ne doutez pas de la sincérité des victimes...mais c'est prescrit. Il y a ce mais. Sauf que non, il n'y a pas ce "mais" pour moi, ni pour aucune victime, je peux vous l'assurer. Aucun "mais" qui ne soit envisageable ni entendable. La loi finira par changer. Et les bourreaux seront punis quelque soit le temps imparti à la libération du silence et de la peur. Thalia
@lamish Oui, on a tous nos ténébres et la liberté de les partager entre adultes consentants... et il faut comme tu dis bien dissocier cette noirceur partagée et acceptée en toute conscience de la noirceur imposée et donc subie par les victimes ...L'acte d'amour n'en est pas un lorsqu'il est manipulé. Merci pour tes mots et toujours cette tendresse offerte en partage. Thalia
@Kroussar Merci pour le rappel des faits... effectivement, les actes passés sous silence de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre sont de la prédation sexuelle et je ne cautionne pas du tout ces actes de dépravés, tordus. J'ai été très décue lorsque j'en ai pris connaissance. Surtout venant d'une femme prônant la liberté de la femme... c'est juste ignoble et ça se nomme de la manipulation. Faire croire que l'on veut éveiller les consciences pour en fin de compte servir ses déviances, c'est une trahison envers la cause. Thalia
@De Vos Philippe Effectivement ces sujets méritent une levée de boucliers ! Il faut changer cette loi sur la prescription ! La souffrance ancrée depuis des années, elle, imprescriptible. Souvent les victimes mettent des années avant de sortir du déni et d'ouvrir enfin les yeux sur leur histoire. J'avais plus de 40 ans lorsque j'ai mis des mots sur l'inceste dont j'ai été victime dès mes onze ans, avec en prime une mère complice. Allez demander à un enfant de "sacrifier" les personnes qu'il aime le plus au monde ! Non, il préfére se sacrifier lui-même ! Le mécanisme de culpabilité est tel que la victime reste persuadée qu'elle porte la responsabilité de tout ce qu'elle a subi... et quand enfin, elle ouvre les yeux, on lui rétorque que "ça pue de remuer la merde" et que c'est dommage mais il y a prescription, Madame. C'est quoi cette justice ! Perso, je crois en la justice divine alors je sais que la roue tourne...Thalia
@Colette Bacro oui il est vrai que je sais de quoi je parle, et très sincérement je pense qu'on ne parle vraiment bien que de ce qu'on a vécu, ressenti. Le processus d'emprise psychique est tellement complexe que personne ne peut le comprendre sans avoir été sous emprise. Les pervers qui s'infiltrent dans votre cerveau sont de véritables "prestidigitateurs" qui manipulent les proies comme des marionnettes. Tout cela mène à une dépendance affective similaire à une drogue dont on ne peut plus se passer. Alors incapable de vivre sans son bourreau qu'elle "aime" pendant que lui ne fait que l'utiliser, la victime n'a plus aucune force pour exister seule. La reconstruction derrière ça est un bras de fer avec la vie. Il faut lire "le consentement" de Vanessa Springora, elle l'exprime très bien. Thalia
Merci @Thalia pour votre tribune qui permet aux membres de MBS d'échanger sur un sujet qui déchaîne les passions car la question de fond à savoir, liberté et désir, sont des concepts dangereux à manier.
Effectivement nous sommes à l'aube d'une révolution initiée par des femmes courageuses , et généreuses pour nous toutes.
Dans les années 70, la transgression n'était pas seulement tolérée mais valorisée dans les milieux artistique, littéraire et homosexuel. Rappelons que Denise Bombardier , journalistes québécoise a été la seule à pourfendre la pédophilie de G.Matzneff et aucun journaliste ne s'est interrogé sur le bien fondé du Prix Renaudot qui lui a été attribué en 2013.
Merci à l'ami Kroussar de nous rappeler que personne ne s'est ému des graves turpitudes du couple S.de Beauvoir et J.P. Sartre, sur des mineurs, lequel a joui d'une impunité totale. Nous avons lu Sade comme un auteur anodin alors qu'il était dangereux.
Mais ne mélangeons pas tout . Je n'émets aucun doute sur la sincérité des victimes , telles, Valentine Monnier qui accuse Polanski 44 ans après, ou Vanessa Springosa qui accuse Matzneff des décennies plus tard,...mais ces faits sont prescrits .
Or nous pouvons nous honorer de vivre dans un état de Droit. La société évolue fort heureusement grâce à des femmes de cœur, alors, modifions la loi et votons, après avoir débattu longuement, de l' imprescriptibilité( éventuelle) des crimes de viol.
Bonjour Thalia
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Je rebondis sur ta phrase : "toute forme d’art, que se soit littérature, peinture, sculpture, cinéma… ouvre-t-elle le droit à l’intrusion odieuse, perverse et diabolique dans l’esprit d’un « autre », alors soumis aux plaisirs purement égocentriques d’hommes ou de femmes car la perversion ne se conjugue pas uniquement au masculin ?"
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Oui ! Thalia ! AU FÉMININ !
Car il y a une autre célébrité, plus éthérée celle-là, qui, elle, échappe à l’opprobre malgré tout ce qui a été révélé sur ses prédations sexuelles. Je parle de Simone de Beauvoir dont l’Université Concordia honore la mémoire. Son institut d’études féminines, qui porte son nom, se présente comme l’un des lieux les plus novateurs au Québec et au Canada pour l’étude du féminisme.
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Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, couple mythique, vivaient de littérature et d'amours. D'AMOURS DÉPRAVÉS. Chacun, chacune, est libre de vivre sa vie comme il/elle l'entend, mais dans ce cas, c'était de la prédation sexuelle. Plusieurs livres et articles publiés depuis 20 ans font de Simone de Beauvoir la complice de son compagnon de vie, le philosophe Jean-Paul Sartre, dans ses agressions sexuelles sérielles sur des mineures. Avec un physique plutôt ingrat, Sartre, avait un appétit particulier pour les vierges que Simone de Beauvoir lui livrait après les avoir elle-même séduites. Elle les choisissait souvent parmi ses élèves.
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Qu'elles étaient ses intentions; lorsqu'elle prônait la liberté de la femme, l'égalité des sexes. Était-ce sincère ? Louait-elle la femme pour mieux l’approcher ? Et la servir en pâture au gros dégueulasse de Sartre, petit dans sa petitesse (1,57 m); bedonnant, les dents gâtées par le tabac, l’haleine fétide...
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Merci Thalia pour cette tribune qui nous rappelle que l'homme et la femme peuvent êtres de véritables prédateurs. Et je te confirme que : On ne décrit bien que ce que l’on a vécu soi-même.