Jean Benjamin Jouteur, votre bio est courte, mais votre CV a l’air long. Vous nous en dites un peu plus sur ce qui vous a amené à l’écriture ?
Jean Benjamin Jouteur. Après quelques écrits de jeunesse (dont deux récompensés) j’ai écrit pendant 25 ans pour le théâtre de prévention. La rédaction d’un essai traitant d’un aspect de mon métier, le théâtre participatif, m’a redonné l’envie de revenir à mes premiers amours, la littérature. Thérapeute, j’ai trouvé dans l’écriture une façon de poursuivre par le biais de l’écrit et en racontant des histoires (ou la mienne) mon travail de prévention.
« Errances d’un pantouflard » a été édité, puis vous l’avez publié sur monBestSeller pour recueillir commentaires et critiques. La démarche est rare ! Comment y êtes-vous venu ? L’auteur manque de contacts avec ses lecteurs quand il est édité ?
Le bouquin est sorti en pleine période de confinement, donc salons littéraires et séances de dédicaces annulés jusqu’à nouvel ordre du fait de la crise sanitaire. Les auteurs indés, à mon sens, écrivent pour le partage, pas pour le business. monBesSeller était un bon moyen d’aller à la rencontre de lecteurs.
Votre livre a donc été édité, comment cela s’est-il passé ? La recherche d’éditeurs, les corrections, les concessions, son parcours en librairie ?
Pas de recherche d’éditeur, corrections confiées à une professionnelle, par respect des lecteurs, des bêta lecteurs, mais peu de concessions, l’auteur indé est libre et n’a pas a respecter une ligne éditoriale. Mon livre se trouve dans les rayons de plusieurs librairies ou espaces culturels de grandes surfaces.
Le premier commentaire que vous avez reçu sur monBestSeller est des plus encourageant. Alors, heureux ?
Oui, vraiment très satisfait de ce commentaire qui, en plus d’être encourageant, est très bien rédigé par un lecteur que l’on sent passionné. C’est une vraie chance pour un auteur.
Vos lecteurs disent votre écriture pleine d’émotion, de tendresse, de candeur, d’humour… C’est comme ça que vous définiriez l’auteur que vous êtes ?
C’est plutôt comme ça que je définis l’homme que je suis. L’auteur ne fait que traduire en mots en acceptant de se révéler aux autres tels qu’il est… Humain et fragile.
" Errances d’un pantouflard " est une autobiographie, mais votre personnage s’appelle Yohann, et non Jean-Benjamin. Pudeur ? Ou lui donner un prénom autre, vous a permis un certain recul dans l’écriture ?
Yohann veut dire Jean en Breton. Et j’ai des origines bretonnes certains membres de ma famille (des irréductibles) avaient fait le choix de m’appeler Yohann. C’est un clin d’œil à ces gens qui ne sont plus depuis longtemps.
Votre " Condor " a 20 ans en 1980. Comment serait-il s’il était né en 2000 ? Pourrait-il suivre les mêmes chemins non rectilignes ? Croiser les mêmes personnages hors des routes ? Vivre une vie où le temps est celui du présent, pas du futur ?
Tout serait différent. Nous vivions une période plus insouciante, moins violente et marquée par les "révolutions" que furent : mai 1968, le mouvement hippie puis celui des communards, la libération des mœurs, cette volonté aussi de retour à l’essentiel et à la nature, de fraternité aussi. Pour résumer une certaine révolte assumée et pacifiste en quête d’un monde meilleur et sans doute utopique. Je pense qu’un seul mot n’a pas changé, même s’il est beaucoup plus chahuté et parfois trahi : le mot liberté.
Vous découvrez monBestSeller. Qu’avez-vous envie d’en dire ici ? Et ailleurs, qu’en diriez-vous ☺ ?
Une communauté de gens, lecteurs et auteurs, partageant une même passion, la littérature indépendante. Celle qui loin des « Grands prix littéraires » ou de la grande distribution, est à la recherche d’une expression libre et sans contrainte… Et aussi d’un partage.
On dit qu’on écrit ce qu’on aime lire. Qui aimez-vous lire ?
J’aime la SF, mais je lis beaucoup de choses différentes.
Vous avez répondu aux commentaires que vous avez reçus. Mais n’avez pas encore commenté d’autres livres, alors que vous-même êtes venu pour en recevoir… Manque de temps ? Ou n’avez-vous pas perçu le côté « économie solidaire » de monBestSeller ?
Manque de temps. Je suis un lecteur passionné et de nombreux textes dans monBestSeller m’intéressent. Mais, Blogueur, j’écris des chroniques littéraires. Avec une PAL (pile à lire) assez conséquente, j’ai pris beaucoup de retard sur mes services de presse. Mais les vacances arrivant, je choisirai sans doute plusieurs textes de MBS. C’est la moindre des choses et j’adorerais découvrir ceux qui publient chez vous.
Vous êtes nouvellement arrivé sur le site. Comment êtes-vous venu ? Avec quelles motivations ? On imagine que vos premières semaines sur monBestSeller ont dépassé vos attentes ?
Ce livre étant une autobiographie, je craignais beaucoup sa sortie et bien sûr les retours. Il n’est pas toujours évident de se dévoiler. Les commentaires de vos lecteurs sont d’une pudeur, d’une gentillesse et je dirais même d’une telle humanité, que j’en ai été, non seulement rassuré, mais surtout très touché. C’est ce que je cherchais en venant « chez vous ». Des gens qui lisent aussi avec leur cœur et qui osent dévoiler les sentiments que la lecture peut engendrer.
Le mCL de monBestSeller sélectionne un livre chaque mois qui est ainsi nominé au Prix Concours de l’Auteur Indépendant que nous organisons chaque année. Trois auteurs ont ainsi été repérés par les éditeurs membres du jury 2019. Si vous deviez défendre votre livre devant un jury d’éditeurs, que leur diriez-vous en quelques lignes ?
J’ai déjà eu pour ce livre, à peine un mois après sa sortie, des retours, commentaires et chroniques dithyrambiques, d’une beauté et d’une force qui m’ont parfois ému jusqu’aux larmes. L’éditeur est avant tout un lecteur, alors je dirais… Lisez et prenez la décision qu’il nous paraîtra utile de prendre. Le choix vous appartient. Mon seul argument, c’est mon livre et sa sincérité… ET aussi les réactions nombreuses d’encouragements de mes lecteurs.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Je tombe sur cet article concernant cet auteur que j'ai rencontré et dont j'ai déjà lu plusieurs livres formidables, je télécharge tout de suite "Errances de pantouflard"
votre commentaire, @Papou Bezard, est d'une qualité rare, chaque mot fait mouche et me touche sincèrement... Merci !
@Jean Benjamin Jouteur est un auteur d'exception car mieux que d'écrire un livre il nous raconte une histoire, ce qui est rare. Ce livre, je le connais bien, je l'ai lu trois ou quatre fois: il est pur, sans ambages, l'auteur va au fond des choses, rien n'est superficiel, rien ne manque, rien n'est en trop. L'auteur, dans l'interview, a une pensée très positive et très forte sur son travail très structuré, comme on le ressent dans "Errances...".
Merci @Jean-Francois TIERS pour ce très beau commentaire qui, une fois de plus, m'avait échappé. `c'est vrai que nous sommes tous pareils, malgré des différences mineures, et que nous sommes tous des réservoirs de souvenirs grâce à elles.
@Jean-Benjamin Jouteur
Un pantouflard pas comme les autres !
Jean-Benjamin Jouteur nous distille avec parfois une certaine naïveté bien rafraîchissante une aventure passionnante : SON aventure dans la vie. De manière ultra générale, les autobiographies sont emm...nuyeuses à mourir, sauf pour leur rédacteur... Mais là, ce n'est pas le cas du tout. C'est un vrai roman dans lequel je me suis retrouvé, comme j'imagine plein d'autres lecteurs se sont retrouvés. Au point que j'ai eu par moments l'impression qu'il décrivait des épisodes de ma propre vie...
Il est commun de dire que "la culture nourrit son homme" et bien, c'est vrai ! j'ai dévoré ce livre.
Est-ce parce que nous avons vécu peu ou prou les mêmes galères, les mêmes joies ou les mêmes désespoirs comme tout être raisonnablement humain ? Je ne le sais pas et ne veux pas le savoir.
Ce qui compte c'est d'enfin comprendre que nous sommes tous pareils, malgré des différences mineures, et que nous sommes tous des réservoirs de souvenirs grâce à elles.
Merci JB Jouteur pour ce livre qui nous ramène à ce que nous sommes malgré les insistances nauséabondes de la pub, des réseaux dits sociaux, et des discours bien-pensants qui nous incitent à oublier notre identité première.
@Jean Paul Baricault, @Dejanville, @Sylvie ETIENT, réponse groupée pour me faire pardonner, en fait, je n'avais pas vu que des commentaires étaient également possibles sur cette page d'article. Merci à vous 3, le hasard (?) veut que nous connaissions tous les trois, et seulement de façon virtuelle... Comme quoi, les relations par le net peuvent, contrairement à ce que l'on prétend, déboucher sur de véritables amitiés même si elles demeurent épistolaires. (je reconnais qu'avec Sylvie nous en sommes en stade de l'écran.
@jeanBenjamin Jouteur
J’ai rencontré JB Jouteur pendant le confinement.Nous avons participé au salon des Indés, un salon du livre 100% virtuel qu’une poignée d’irréductibles a eu l’idée d’organiser après l‘annulation du salon pour cause de Covid.
JB Jouteur a été gâté car les fées ont jeté plein de casquettes dans son berceau: thérapeute, homme de théâtre, maîtrisant le montage des vidéos, et auteur…j’en oublie sans doute.
Je n’ai pas été déçue par la lecture de son roman qui bénéficie de toute son expérience humaine accumulée et d’une honnêteté que j’apprécie chez un auteur.L’auteur/Johann ne se donne pas le beau rôle - en particulier avec les femmes- et a le courage de se livrer tel qu’il était (et non auréolé par le souvenir) avec ses peurs, ses complexes et ses pensées intimes par forcément dans la ligne de la pensée main stream des années 70. N’empêche, il prend la route et nous avec.Je vous laisse le lien de la chronique que j’ai écrite pour partager ma bonne impression de lecture.
Bonne route avec monBestseller JB!
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@Jean Benjamin Jouteur
C'est vrai, chouette interview qui ressemble à cet auteur que je suis depuis plusieurs années. D’ailleurs en lisant "ses errances" je me rends compte que même lorsqu'il se raconte, il trouve le moyen de parler des autres et de leurs maux. Bonne chance Jibé pour la suite. Ayant lu ce bouquin en numérique, je l'ai ensuite acheté en broché pour le placer dans ma bibliothèque dans laquelle il a sa place.