
L’étroit chemin tapissé de dolomie serpente à travers l’arboretum entre les buissons de lespédèzes et les rochers couverts de lichens orangés. Après les bouleaux et les chênes bleus, les feuillus laissent la place aux conifères, pins et cèdres du japon. Les arbres dégoulinent et les branches s’égouttent sur la margelle d’un antique bassin d’albâtre.
Le chant des bruants et des bouvreuils emplit l’air dans la lumière matinale. Puis, le bruit d’un battement d’ailes, des ombres fugaces qui vous frôlent, des trilles discrets qui ruissellent de l’azur : silence.
Non loin de là, un orbe de lumière dévoile la clairière que tapisse un ruban de brume. C’est le domaine du kiosque. Elles sont là, entourant l’édicule, pieds plantés dans le gazon.
Rien, ni personne, ne les bougera de là. Elles attendent.
Un vent léger chahute les Serrulatas importés de Chine provoquant l’envol d’une myriade de pétales blancs qui les effleurent et les couvrent d’un brocart printanier.
Insensibles à la magie du moment, face au kiosque, elles attendent.
La brise musarde un air de goguette dans les branches qui dodelinent au rythme du temps des cerises.
Imperturbables, dos droits, immobiles, elles attendent.
Au loin, troublant la quiétude des lieux, hurlent les ambulances. Elles n’en ont cure.
De fer rouillé, de bois fendu, les chaises attendent.
Elles attendent l’Homme confiné. Libéré.
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Texte angoissé et magnifique
Amoureuse de la nature, j'aime beaucoup votre texte bucolique et poétique. Ainsi que le tout dernier tableau de Van Gogh, qu'il a peint juste avant qu'il ne choisisse de partir vers d'autres horizons. Merci beaucoup pour cette belle lecture. Cordialement.Trisha qui reste dans l'espoir qu'elles n'attendront plus longtemps.