Interview
Le 01 avr 2021

"Le gosse" est la Sélection de mars du Prix Concours monBestSeller.

Rencontre avec Stéphane Lavaud, dont "Le gosse" est le 6ème roman. Et qui fait sienne la phrase de Stephen King "Si vous voulez devenir écrivain, il y a deux choses que vous devez faire : lire beaucoup et beaucoup écrire".
Stéphane Lavaud sur mbsStéphane Lavaud (pour justifier sa pudeur) - les romans sont plus importants que ceux qui les écrivent
Question: 

Stéphane Lavaud, commençons par vous, vous en dites si peu dans votre bio – pour vivre heureux, vivons caché, c’est assez en contraste avec l’époque et l’ambition d’un auteur de se dévoiler, non ? Que représente l’écriture dans votre vie ?

Réponse: 

Stéphane Lavaud. Si j’en dis si peu sur moi, c’est parce que j’estime que les romans sont plus importants que ceux qui les écrivent. Mes personnages et leurs vies sont bien plus rocambolesques que moi, alors autant se concentrer sur eux. De plus, cette citation d’Hubert-Félix Thiéfaine dans ma bio en dit bien plus sur moi qu’un long C.V.

L’écriture pour moi est un formidable terrain de jeux dans lequel je m’impose mes propres règles (quitte à tricher parfois, mais bon, vu que je suis le seul a y jouer, personne ne s’en aperçoit). Et puis cela me permet de donner corps, d’apporter de la texture à mes rêves et aux idées souvent farfelues qui me passent par la tête.

 

Question: 

Le gosse, enfin, le père du gosse, Beley, est un anti-héros magnifique. D’où vient-il ? Comment créé t-on un tel personnage aussi atypique ?

Réponse: 

On le crée…par hasard. Ou plutôt par amalgame, amalgame de trois facteurs. Un livre, une musique, une situation.

J’ai eu l’idée de ce personnage dans la salle d’attente d’un kiné. Je venais de finir de lire : «  Nous rêvions de liberté » d’Henri Loevenbruck, dans ma voiture pour aller à ce rdv j’avais écouté Antoine Elie et le kiné en question s’appelait Dr Beley.  Vu que j’étais en avance et que j’avais un peu de temps, j’ai commencé a griffonner un début de quelque chose en rapport avec ces trois facteurs et à l’ambiance qu’ils avaient instillés en moi.

J’aime les personnages profondément humains, donc imparfaits. Rien ne m’ennuie plus que de lire les aventures d’un héros en béton armé qui va se jouer des ennuis qui lui tombent dessus sans une égratignure. J’ai crée un personnage rugueux pour justement qu’il ne glisse pas sur les difficultés mais au contraire qu’il se râpe la peau dessus et face de jolies étincelles.

Ecouter beaucoup de musique, lire beaucoup de livres, voilà mon secret.

 

"Le gosse" est la Sélection de mars du Prix Concours monBestSeller.
Question: 

Le gosse, c’est un enfant autiste qui est bringuebalé dans un road book improbable par son père petit délinquant. Qui dit road book, dit rebondissements. Et d’évidence, vous êtes expert ! Un des commentaires dit qu’on s’essouffle à vous suivre. D’où tirez-vous ce savoir-faire ?

Réponse: 

Tout simplement de mes lectures. A force de lire un peu de tout, je me suis imprégné de mes lectures et de la façon dont on peut raconter des histoires. Il y a mille et une façons de raconter une histoire mais lorsqu’on observe bien, toutes sont régies par les mêmes règles, les mêmes principes.

 Et puis j’aime à penser qu’il y a une connivence entre l’écriture et la musique. Il est question aussi de rythme, de swing, de silence, de tempo, de mélodie et d’harmonie dans un livre. C’est ce qui lui donne du souffle, du relief.

Ecouter beaucoup de musique, lire beaucoup de livres, voilà mon secret.

 

Question: 

Deux des clefs de la réussite de votre récit, ce sont les personnages et le découpage du scénario. Comment avez-vous décidé des uns et de l’autre ? Avez-vous comme certains écrivains célèbres écrit la personnalité précisément de chacun de ceux et celles qui traversent votre récit ? Et le découpage avant même la première ligne ?

Réponse: 

Mes personnages étant un peu foutraques, bordéliques, ce livre a été écrit de la même façon qu’eux. J’ai écrit un plan grossier qui tenait sur dix lignes et je leur ai fait confiance. Je leur ai imposé quelques situations tortueuses et je les ai laissé se débrouiller en essayant de me mettre à leur place. Devant la difficulté, ils se sont révélés, étoffés, ils ont grandi,  jusqu'à devenir moins flous, presque palpables.

Pour faire plus sérieux, j’aimerais vous dire qu’il y a beaucoup de travail en amont, de recherche, de questionnement mais ça serait faux. Je suis incapable de ça.

Les personnages amènent des situations et les situations créent les personnages. Tout se fait au fur et à mesure, un pas après l’autre.

Après je ne suis pas en train de dire que tout tombe miraculeusement du ciel et s’emboite parfaitement. Il y a du travail, beaucoup de travail mais ce travail je le fais au fil de l’histoire, pas avant.  

 

écrivain dans son canapé sur mbs
Question: 

Comment écrivez-vous ? Quelles sont vos routines ?

Réponse: 

J’écris quand je peux, quand je trouve le temps, confortablement installé sur mon lit ou dans mon canapé, le dos calé contre un épais oreiller. Certains écrivains ont besoin d’un siège dur pour rester éveillés, en alerte, pour ne pas s’endormir. Moi si je m’endors, ce n’est pas grave, je me réveillerais bien à un moment ou un autre de toute façon.

 J’aime écrire la nuit et surtout en silence. Impossible pour moi d’écrire avec de la musique, même à faible volume. Il me faut juste deux mètres carrés de calme et de silence pour y glisser mon corps et mon esprit. Je rédige sur mon ordinateur et prends des notes sur des bouts de papier quand je ne l’ai pas sous la main. Bouts de papier que j’égare souvent d’ailleurs.

 

Question: 

Vous avez reçu d’élogieux commentaires et y répondez avec une rare sobriété. Trop d’émotions :)?

Réponse: 

Oui trop d’émotion. A chaque fois je me retrouve en larme, hoquetant de bonheur. Ca fait pas très sérieux vous avouerez, surtout pour un auteur de séries noires.

Plus sérieusement, je mettrais ça plutôt sur le coup de la timidité. Je ne sais jamais vraiment quoi dire face à un compliment à part merci. Alors merci. Et puis j’aime la sobriété.

 

Je suis un auteur instinctif. J’aime improviser, me laisser aller à écrire sans savoir ce qui va se passer ensuite, me surprendre.

 

Question: 

C’est un 1er roman ? Comment définiriez-vous l’auteur que vous êtes ?

Réponse: 

C’est mon sixième roman, je travaille actuellement sur la réécriture du septième. Pour être franc, seuls trois, quatre, d’entre eux méritent d’être lus.

Je pense être un auteur instinctif, pas du genre à faire des synopsis de cent pages ou de longues recherches avant d’écrire. J’aime improviser, me laisser aller à écrire sans savoir ce qui va se passer ensuite, me surprendre. Parfois ça marche, parfois non mais pour garder un peu de vie, de sang frais dans mes romans, j’ai besoin de ça, de cette incertitude quant au déroulement de mes histoires. Je fais également très attention au style qui pour moi  autant d’importance que l’histoire ou que les personnages. Chaque mot, chaque phrase à son importance et doit sonner juste à mon oreille. Quand j’écris, je pense travailler plus avec mon oreille qu’avec mes yeux.

Et puis j’aime changer d’atmosphère, ne pas me répéter. Aucun de mes romans ne se ressemble.

 

Je trouve fascinant ce monde (de monBestSeller) qui réunit des lecteurs et des auteurs qui ont en commun l’amour des mots

 

Question: 

Vous découvrez monBestSeller. Comment êtes-vous arrivé ? Qu’avez-vous envie de dire sur monBestSeller ?

Réponse: 

Je suis tombé sur ce site totalement par hasard. La magie d’internet. On cherche quelque chose et on tombe sur autre chose.

Je trouve ça fascinant ce monde qui réunit des lecteurs et des auteurs qui ont en commun l’amour des mots, des histoires. Etant donné que tout le monde est un inconnu pour l’autre, il n’y a pas l’apriori qu’on peut avoir avec tel ou tel auteur reconnu. On lit le résumé d’un livre, on l’ouvre, le feuillette, le referme s’il nous plait pas ou au contraire le dévore, tout ça en toute simplicité. Je trouve ça très sain. Lire un livre parce qu’il nous plait, pas juste parce que untel l’a écrit. Ne pas donner plus d’importance à un ouvrage qu’à un autre en fonction de la notoriété de l’auteur.

Et puis c’est une vraie chance pour un auteur de se faire lire par des inconnus qui ne jugeront que le contenue de leur œuvre. Sois ça plait, sois ça ne plait pas mais ces avis seront plus objectifs que l’avis de mamie Nenette, de tonton André ou de son meilleur pote.

 

Question: 

Vous venez d’arriver donc, et avez commenté 1 livre. Comment croyez-vous que va être votre présence ici ? Très participative (du type partage, échanges…) ? Ou au contraire plus distanciée, pour voir d’abord ?

Réponse: 

J’ai commenté ce livre parce qu’il m’a plus. Pour être honnête, j’en ai ouvert d’autres qui ne m’ont pas convaincu, donc plutôt que de laisser un commentaire désobligeant ou faussement élogieux, je préfère ne rien faire. Quant à ma participation, franchement, je n’en ai aucune idée. Je découvre pour l’instant ce site.

 

Question: 

On dit qu’on écrit ce qu’on aime lire. Quels sont les livres sur votre table de nuit ?

Réponse: 

Là, il y a des souris et des hommes, de Steinbeck illustré par rebecca Dautremer (une pure merveille), une BD – Il faut flinguer Ramirez, de Nicolas Petrimaux, et Sur l’écriture de Bukowski.

Sinon les auteurs qui m’ont marqué sont dans le désordre : Stephen King, J.P Dubois, Bukowski, J. Echenoz, M. Connely, P.Djian, R. Romero, H Le corre, V. Despentes, D Gemell, C Coulon, S Colette, plus une multitude d’autres dont le nom m’échappe.

 

Question: 

Le mCL de monBestSeller sélectionne un livre chaque mois qui est ainsi nominé au Prix Concours de l’Auteur Indépendant que nous organisons chaque année. Depuis sa création, 20 auteurs ont ainsi été repérés par les éditeurs membres du jury et édités. Si vous deviez défendre votre livre devant un jury d’éditeurs, que leur diriez-vous en quelques lignes ?

Réponse: 

Je leur dirais que s’ils aiment l’âpreté, la rugosité, s’ils préfèrent l’amer au sucré, s’il n’ont pas peur de se faire bousculer par un héros à l’opposé du jeune cadre dynamique, du winer a qui tout réussi, s’ils ont envie de perdre leur souffle à suivre ses déambulations dans un monde violent mais non dénué de poésie et de tendresse, s’ils veulent sourire malgré eux et espérer, alors ce livre est fait pour eux. 

 

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@FANNY DUMOND

mille merci!

Publié le 02 Avril 2021

Mille BRAVOS ! XD

Publié le 02 Avril 2021