Un autre kid... Le road movie innatendu d’un père et de son fils autiste
Après un cambriolage raté, Beley doit fuir en compagnie de son fils de 12 ans qui souffre d’une déficience mentale qu’il traduit par « Il a du retard à l’allumage »
Cette épopée n’est pas sans danger car ce sont des tueurs sans foi ni loi qui les pourchassent. C’est une question de vie ou de mort, pour une raison qui lui échappe et qu’il ne découvrira que plus tard.
A travers cette fuite dans un monde violent, ce père va se rapprocher de son fils, découvrir des talents insoupçonnés et nouer une relation forte et innatendue
Un anti héros qui a tout pour déplaire mais qui nous apprivoise progressivement
Beley, c’est un anti-héros rugueux, bien chargé en défauts mais avec qui l’on sympathise progressivement au fil des pages que l’on tourne sans pouvoir s’arrêter.
Certes, le personnage boit, est violent (colérique qui ne se contrôle pas), combinard sans brio, a priori peu paternel, mais il se cache aussi en lui des valeurs et de la tendresse qui se révèleront petit à petit au fil du récit. Les rencontres qu’il fera pendant cette fuite y joueront un rôle déterminant, notamment celle avec Lucette, ancienne infirmière.
Le thème de l’autisme, traité autrement comme une pathologie qui rapproche les êtres
Ce couple père/fils permet d’aborder le thème de l’autisme, le fait d’accepter la différence de l’autre et de ne pas y voir que de la non-conformité.
Le père va apprendre à parler à ce fils, ce qu’il ne faisait pas auparavant se contentant de lui assurer protection, gîte et couvert. Il engagera une vraie relation avec cet enfant, contre toute attente. Derrière l’autisme, se cache des facettes de son fils qu’il ne soupçonnait pas. Il se découvre lui même à travers cette relation, que la "normalité" n'aurait pas permise
L’auteur précise qu’il voulait confronter deux visions du monde, écrire sur leurs contrastes : « « L’un vit la tête dans les étoiles, l’autre est en prise avec la dure réalité du monde. »
Un style familier, teinté d'une forme de brutalité cynique. Sourire en coin.
Le style de Stéphane Lavaud est sec, rugueux à l’image du personnage principal mais non dénué d’humour plutôt noir.
Quant au récit, il est très rythmé ponctué de rebondissements. Il laisse peu de répit au lecteur..
Pendant cette fuite, il se cache de belles reflexions sur Dieu expliqué par le père au fils. Là, le roman s'émaille de reflexions philosophiques, autant d'indices sur un guide moral tout personnel.
« La gentillesse", déclare le héros "j’ai toujours pensé que c’était une faiblesse, presque un gros mot, que c’était pour les gens qui n’avaient pas de caractère ou pas assez de répondant pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Bref un truc de victime. Depuis que je la connais, je me rends compte que c’est pas aussi clair que ça »
Les lecteurs d'Aresior ont particulièrement été touchés par le passage où Beley laisse sa rage éclater face à un pédophile, hurlant l’injustice, le danger et les risques de ce monde souvent focalisé sur ce qui n'est pas essentiel.
Une histoire attachante alliant humour, émotion doublée d'une intrigue à couper le souffle !
J-C Georget
Animateur « ARESIOR »
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@J-C Georget
merci pour cet article. j'ai pris un vrai plaisir a partager avec les lecteurs d ARESIOR.
Une petite chose cependant, mon prénom est Stéphane, pas Sébastien....