Que vous soyez de ce genre plutôt caméléon « j’écris partout et n’importe quand et sur n’importe quoi » ou que vous ayez besoin de rassembler toutes vos petites habitudes pour vous mettre à écrire, du style « ma tasse à café à droite de l’ordinateur sur le bureau le soir quand je rentre du travail à 18 h tapantes », le rituel fait certainement partie de votre cadre d’écriture.
« Nous façonnons d’abord nos habitudes, puis nos habitudes nous façonnent. » John Dryden
Le rituel, que nous adaptons, que nous personnalisons en rite du quotidien, s’il se retrouve dans de nombreuses strates de nos existences et de nos expériences collectives, peut prendre des formes très variées et concerner différents aspects de l’écriture.
Pour commencer, il peut se matérialiser dans les choix que nous opérons à propos du sujet, de noms de personnages, de l’orientation de notre histoire… Peut-être faites-vous comme Nathalie Sarraute qui écrivait installée chaque dimanche, en plein milieu du café « Le Marceau » pour se laisser bercer par le flot des conversations pour trouver l’inspiration ?
Le choix du support et des outils d’écriture peut également être ritualisé. Charles Dickens écrivait exclusivement avec une plume d’oie trempée dans de l’encre bleue, par exemple.
Il est aussi possible de transformer l’exercice d’écriture en défi personnel comme le faisait Stephen King qui n’arrêtait pas d’écrire tant qu’il n’avait pas atteint 2000 mots par jour…
Les auteurs les plus illustres sont légion à avoir inclus la notion de rituel dans leur travail
Nous l’avons compris, les auteurs les plus illustres sont légion à avoir inclus la notion de rituel dans leur travail. Mais qu’est-ce qui, consciemment ou inconsciemment, nous amène à organiser, à structurer, à codifier tout ce qui entoure notre acte d’écriture ?
La fonction primaire du rite individuel ou collectif fait écho à l’un des besoins fondamentaux de l’homme : la sécurité. Se lover dans nos habitudes, retrouver les lieux communs de temps, d’espaces, de postures, de mouvements, d’objets, de sensations… nous rassure et laisse émerger des conditions favorables au déploiement de nos capacités.
Dans le domaine de la création artistique, les peurs qui peuvent parfois être inhérentes à l’exercice ; la peur de la page blanche, celle de se mettre à nu ou encore celle de se confronter aux mots qui jaillissent sur la feuille ; apparaissent souvent calmées une fois toutes les étapes de notre rite achevées.
Le rite est par ailleurs, une mise en état de notre statut d’auteur. Comme le prêtre qui se pare de ses attributs, le comédien qui enfile son costume, l’homme d'affaires qui termine le nœud de sa cravate, bien plus que la sécurité, le rite nous apporte la confiance. « Voilà ta place », souffle-t-il alors que nous nous apprêtons à nous mettre à l’ouvrage.
« Les doutes, c’est ce que nous avons de plus intime. »
Albert Camus
Rituels d'écriture : un retour à l'enfance
insi si le rituel disséminé de façon indicible dans le quotidien des sociétés au travers des époques occupe un rôle si singulier à la table des auteurs, c’est peut-être qu’il autorise en nous l’enfant joyeux et candide qui aimait écrire des histoires à s’asseoir à une place aussi crainte qu’espérer : celle de l’écrivain.
« Les livres sont des chapelets d'encre noir, chaque grain roulant entre les doigts, mot après mot. Et c'est quoi, au juste, prier. C’est faire silence. C’est s'éloigner de soi dans le silence. »
Christian Bobin
Et vous quels sont vos rites d’écrivain ? Partagez-nous vos expériences.
Samantha Caps.
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La plupart du temps je baigne dans un flot d'idées lorsque je me retrouve face à moi. Lorsque mon âme prend plaisir de renifer l'air frais de la nature. Mon esprit, loin du monde industriel s'ouvre au confort de la sérénité que le procure le calme de la nature.
Pour ma part, je me fais un thé et je mets de la musique parfois. Je décide d'un temps, par exemple aujourd'hui je fais minimum 2h ou alors je me fixe un objectif : finir ou écrire tel chapitre. Ce que j'aime aussi quand je finis une session d'écriture c'est commencer à réfléchir à l'agencement de la suite. Je laisse infuser comme mon thé et quand je me remets sur le pc ça coule tout seul, en général ;-)
moi, j'écris quand l'inspiration me vient.
J'aime bien écrire dehors sur une table au grès du vent.
L'envie ne se coordonne pas avec l'inspiration.
Chacun sa méthode. Elles sont toutes bonnes. Perso, je note sur mon Ipad toutes les idées qui me viennent. L'écriture, c'est de 16h30 à 18h30, en semaine uniquement, avec un chocolat chaud (comme la Marquise de Sévigné) en guise d'encouragement. Le chocolat, c'est bon pour les petites cellules grises.
Impossible pour moi de ritualiser quoi que ce soit.
Étant amateur, j'utilise le microphone de mon smartphone pour jeter une idée par semaine...
je regroupe ces idées dans Scrivener de temps en temps.
Maintenant j'attends le bon moment pour me relancer.
mais j'adorerais avoir cette hygiène d'écriture ;-)
Mon rituel de "traçage" se résume en deux lettres :
G
O
pour GO ! bien entendu.
Un coup de fouet sur la croupe, pour réveiller la bête^^, et la crosse pour garder le cap.