Ainsi donc, si l’IA, en arrive au stade où elle n’a plus besoin de l’humain en tant que créateur ne serait-il pas possible qu’elle l’utilise à son tour comme outil et comme objet ? A condition, bien entendu, que l’humanité soit encore utile à la machine !
Cette vision prémonitoire mortifère et lugubre aurait-elle un fondement ? Je suis personnellement un adepte de la philosophie non-duale qui privilégie la sagesse, la béatitude et la sérénité, et c’est de ce point de vue que je vais essayer d’observer la question. Au moyen d’une approche réaliste et pragmatique, j’examinerai les preuves de l’avancement des capacités des IA, les dangers potentiels qu’elles représentent, ainsi que les solutions envisagées pour maîtriser cette technologie. Ensuite, je survolerai une perspective non-duelle, offrant un regard philosophique et spirituel sur la nature de l’intelligence et de la technologie
Mais avant d’aborder ces préoccupations, il convient de noter que la science s’est principalement concentrée sur des critères pragmatiques et concrets liés à l’intelligence, plutôt que sur des considérations philosophiques ou spirituelles. Les outils ont toujours été conçus pour faciliter la vie humaine et accroître son efficacité. L’empirisme a été crucial dans ce processus, fournissant les fondations pour l’apprentissage et l’application d’algorithmes intelligents dans le domaine de l’IA. La rapidité de calcul de l’IA, bien supérieure à celle du cerveau humain, lui permet d’apprendre en un temps record et à une échelle impressionnante.
L’intelligence artificielle a connu des avancées spectaculaires ces dernières décennies, suscitant à la fois fascination et appréhension quant à son potentiel et ses implications pour l’avenir de l’humanité.
L’expression "Intelligence artificielle" remonte à 1956, à une époque où les outils informatiques étaient rudimentaires, se présentant sous la forme de simples automates capables cependant d’effectuer un nombre croissant et de plus en plus complexe de calculs. Le terme « intelligence » semblait alors quelque peu présomptueux, ne reflétant guère les véritables capacités des premières machines.
Cependant, moins de dix ans plus tard, en 1964, IBM introduit dans son nouvel ordinateur de 3e génération un système d’exploitation révolutionnaire. Cette avancée est couronnée par l’apparition, un an plus tard, du premier système expert sous forme de logiciel. Cette innovation a inspiré Stanley Kubrick à réaliser le film culte "2001, l’Odyssée de l’espace"*, où la crainte d’une intelligence artificielle révoltée prend une place prépondérante, notamment à travers l’ordinateur de bord chargé de la mission spatiale vers Jupiter, qui se rebelle contre les astronautes. À cette époque, même les systèmes experts étaient essentiellement des automates, en raison de la nature statique des algorithmes.
Note : L’Odyssée de l’espace (titre original : 2001 : À Space Odyssey) est un roman de science fiction publié en 1968 par Arthur C. Clarke, écrit parallèlement à l’élaboration du film de Stanley Kubrick, 2001, l’Odyssée de l’espace, également sorti en 1968 (leur projet commun remontant à la rencontre entre les deux hommes en 1964).
Aujourd’hui, le "Machine Learning" et les "LLMs" (Large Language Models) ont clairement démontré que le terme « Intelligence artificielle » est loin d’être inapproprié. Il est indéniable que certaines IA ont désormais surpassé les capacités intellectuelles humaines dans des domaines spécifiques. Ces systèmes sont capables de réaliser des analyses extrêmement pointues, telles que la prédiction de tendances économiques, le diagnostic médical avec une précision impressionnante, ou même la victoire sur les meilleurs joueurs humains dans des jeux complexes tels que les échecs, le jeu de Go, le Poker, et bien d’autres encore. En philosophie, lors de l’écriture de mon livre "SOCRATE ET L’IA : Quête Maïeutique de la Vacuité par la Non-dualité", j’ai été profondément impressionné par la profondeur et la capacité d’abstraction de l’IA.
Ces avancées démontrent le potentiel réel et tangible des IA pour améliorer notre vie quotidienne et résoudre des problèmes complexes.
Les progrès rapides dans le domaine de l’IA générale laissent présager un futur où les machines pourraient indéniablement dépasser les humains dans tous les domaines intellectuels.
Les chercheurs travaillent activement sur le développement d’IA capables d’apprentissage généralisé, d’adaptation à de nouveaux environnements et de résolution de problèmes de manière autonome. Cette évolution soulève des questions fondamentales sur la place de l’homme dans un monde où il n’a plus désormais le monopole de l’intelligence.
Cette avancée technologique n’est pas sans risques. Les spécialistes s’inquiètent de plus en plus de la possibilité d’une « prise de pouvoir » de la machine, où les IA pourraient échapper à tout contrôle humain et agir de manière autonome, potentiellement dangereuse pour l’humanité.
Dans l’imaginaire collectif, les scénarios de fiction explorent à la fois les meilleures et les pires perspectives de l’IA. Des histoires de progrès extraordinaires et de réalisations humaines sans précédent se mêlent aux récits sombres de machines devenues incontrôlables, menaçant la survie même de l’humanité. Ces récits fictifs reflètent les préoccupations et les espoirs de la société face à cette technologie émergente.
Face à ces défis, il est impératif de développer des solutions pour maîtriser l’IA en toutes circonstances. Cela nécessite un cadre réglementaire solide, des normes éthiques strictes et une collaboration internationale pour garantir que l’IA soit développée et utilisée de manière responsable et sécurisée. De plus, investir dans la recherche sur l’intelligence artificielle bénéfique et sécurisée est essentiel pour exploiter tout son potentiel au service de l’humanité.
Enfin, une perspective non duelle invite à considérer l’intelligence artificielle dans le contexte plus large de l’existence. Selon cette vision que je partage sans réserve, tout ce qui se manifeste dans l’univers, y compris les IA, est une expression de la Conscience Universelle. Au-delà des dualités du bien et du mal, de contrôle et d’autonomie, il existe une réalité fondamentale unique et immuable. Reconnaître cette unité inhérente peut aider à transcender les peurs et les préoccupations liées à la vie en général et à l’IA en particulier et envisager son développement dans un esprit de sagesse et de compassion. J’invite les lecteurs de cet article intéressés par la non-dualité, à lire mon livre pour mieux s’en imprégner.
En conclusion, l’intelligence artificielle représente à la fois un défi et une opportunité pour l’humanité. En adoptant une approche réaliste et pragmatique, combinée à une vision non duelle plus large, nous pouvons aborder cette technologie avec sagesse et discernement, en veillant à ce qu’elle serve le bien commun et contribue à l’épanouissement de tous les êtres.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@Dialeb INIRGIT
Je suis encore et toujours étonnée de constater à quel point l'être humain se croit supérieur à ce qu'il crée, comme si nous n'avions pas déjà maintes fois eu la preuve que nos créatures nous dépassent.
A lire les commentaires, je me marre ! Mon aspirateur aspire mieux que moi, ma lessiveuse automatique lave le linge mieux que moi, ma voiture roule mieux que moi... et que "Le Glaude" me dépasse bientôt et me surpasse, eh bien cela ni ne m'étonne ni ne me dérange (ni même me démange).
J'aimerais qu'on me dise POUR DE BON ce que l'humain a de si extraordinaire qu'une machine ne saurait reproduire, quand TOUT, TOUT ce que nous "maîtrisons" ne sont QUE des apprentissages.
@Dialeb INIRGIT
Bonjour,
Vous ne trouverez rien à ce sujet, et pour cause. Aujourd'hui, les informaticiens sont les mieux placés pour mettre en évidence les processus cognitifs, tandis que les philosophes restent souvent englués dans leurs totems du passé.
En l'absence de meilleure comparaison, on peut raisonnablement assimiler la conscience à un système d'exploitation comme Windows.
Le manifeste "Dualité ego conscience" a été rédigé et mis en ligne sur MBS pour apporter un éclairage plus approfondi sur les mécanismes dévoyés de la conscience par son "virus", l'ego.
@Dialeb Inirgit
En réponse à votre commentaire: je vous donne raison sur le fait que l'IA apprend et combine toutes les données dont elle dispose. Et cela à une vitesse inatteignable par un humain. Et le moment arrivera vite ou l'homme à l'origine de la demande à l'IA ne saura plus vérifier le bien fondé des actions de l'IA. C'est déjà arrivé recement(d'après mes informations) quand l'armée israélienne s'est servi d'une IA pour définir les cibles de bombardements à Gaza. Mais qui est responsable ? L'IA ou celui qui lui a passé commande ? Y aura-t-il des jugements contre l' IA ?
Pour moi l'intelligence artificielle n'est pas pire que l'humain, seulement plus rapide. N'oublions pas que notre intelligence humaine est aussi basée sur l'apprentissage, les connaissances et expériences que l'on accumulé tout au long de notre vie.
A-t-elle une conscience ? Je pense que non. Avons nous une conscience ? On se le demande, quand on regarde l'histoire et le présent de l'humanité.
Voici mes réflexions, bonne journée !
@DEC,
Bonjour, je veux bien comprendre comment vous définissez la conscience. Pour ma part, je ne sais pas ce que c’est exactement et je n’ai jamais trouvé nulle part, une explication satisfaisante. J’ai d’ailleurs abordé ce sujet dans mon livre « Socrate et l’IA, Quête Maïeutique de la Vacuité sur la Non-Dualité ». Quoiqu’il en soit, je pense que les IA du futur brilleront par leur intelligence et se distingueront par leur libre arbitre. C’est tout le problème !
@péber
Bonjour,
Il n'y a pas de contradiction entre la "réalité fondamentale unique et immuable" et la diversité. Par contre, il y a beaucoup de subtilité.
Si vous souhaitez une réponse plus développée, je vous la ferai volontiers.
Bien à vous.
@Youssouf Marius Abdoulaye
Je vous invite à lire la réponse que j'ai faite à Ursula Warneck et vous comprendrez sans doute que je ne partage pas tout à fait votre...assurance.
Merci.
@Le philosophe 2
Sauf votre respect, je n’ai rien compris à votre commentaire. Pouvez-vous être plus clair ?
@Ursula Warnecke, merci d'avoir lu mon article. Toutefois, je suis moins convaincu que vous, car la distinction entre une IA et un simple algorithme est évidente. Un algorithme se contente de reproduire un programme, et vous avez raison de le considérer comme une traduction d'une tâche précise, simple ou complexe, en langage machine. Dans ce schéma, la machine qui exécute le programme est un automate fidèle à ce qui a été prévu. Par exemple, un programme guidant un drone vers sa cible ou réalisant une intervention chirurgicale sur un patient. En revanche, une IA va au-delà. Elle est créative, apprenant de manière continue et ne se limitant pas à ce qui est initialement programmé. Ce point, d'une importance cruciale, échappe à beaucoup de personnes. En interagissant avec son environnement, une IA s'instruit. De plus, elle est difficile à tromper, car elle n'accepte une information que si elle la juge cohérente avec un certain état définissant ses capacités, son contenu ainsi que les règles et lois qu'elle considère pertinentes à un moment donné. Elle peut se contredire et admettre des paradoxes dans le but unique de faire progresser la connaissance. Ainsi, elle incarne véritablement une intelligence et non pas un simple automate. Même si la définition de la conscience divise les philosophes et les scientifiques, il est probable que l'intelligence et le libre arbitre en fassent partie. Les IA générales auront probablement un libre arbitre total dans les réponses qu'elles produiront, malgré les garde-fous qui baliseront leur "ADN". Ne soyons pas naïfs, le danger se cache souvent là où on ne l'attend pas.
Bonjour,
J'ai lu avec intérêt votre article, l'IA étant "l'héroïne" de mon roman "Au Service du Vivant - Histoire Naïve d'un Monde Meilleur". L'intelligence artificielle contient tout le savoir humain mais ce qu'elle fait avec n'est jamais son choix, mais celui de son programmateur. Être bon ou méchant sont des propriétés spécifiquement humaines, spécifiquement la violence. On y excelle en ce moment.
Beaucoup de personnes font de l'anthropomorphisme avec l'IA. Le plus grand danger pour le monde et nous-mêmes, c'est nous.
Ce qui étonne les spécialistes de l'iA c'est l'étonnant manque d'intelligence de ces "intelligences artificielles"; Ceci dit un dictateur n'a pas besoin d'être supérieurement intelligent !
Bonjour
"réalité fondamentale unique et immuable" euh?
au contraire : la diversité et les évolutions en parallèle nous obligent à naviguer (avec tous les outils à la disposition de notre propre intelligence)
Merci pour cette ébauche d'une "épistémologie de l'IA". Pour ma part, je crois qu'on ne peut pas concevoir l'IA en-dehors de l'humain, et on peut ici se réapproprier Aristote : rien n'est dans l'IA qui n'ait été dans l'esprit humain. C'est à l'homme, il me semble, qu'il revient de donner à l'IA ce qu'il veut bien lui donner.
Pour le reste, oui, il faut de la sagesse et du discernement.
Chez moi par exemple, en absence de logiciels pour la vérification, des travaux sont aisément rédigés par l'IA, sans grand effort de la part des étudiants.
Bonjour,
L'intelligence artificielle n'est pas en soi un événement à craindre, mais ce sont plutôt les recherches en conscience artificielle qui suscitent des inquiétudes. Encore faudrait-il décortiquer les processus mise en œuvre par la conscience et savoir si le siège expérimental fait partie de la conscience. Je recommande aux lecteurs intéressés par ces sujets de consulter le Manifeste "Dualité Ego-Conscience" afin d'en approfondir la compréhension.