Vingt ans ou presque, vous savez bien que j’exagère toujours. Bref, une chose est sûre : au moment même où Marie Berchoud se met à dégommer la romance. Parce que, nondidju, pour de la romance, c’est d’la romance. A la sauce Henri Second, certes, mais tout d’même. Avec des vaches de belles phrases, OK, des comme on en fait plus pour cause qu’on a perdu les plans, mais quand même. Une fois ôté le vernis de la préciosité, j’ai cru avoir plongé par inadvertance dans un des feuilletons de Nous Deux / Confidence auxquels s’abreuvait "la substance rêveuse" de ma paûv’ maman. Et comme dirait, Marie : "Y a bien tout ?" Ya ya !
Tout d’abord, le milieu.
Une romance, ça ne se passe pas chez SDF et compagnie, dans les gourbis et entre deux fins de mois difficiles. (Encore que, vous me direz : Les amants du Pont-Neuf. Las, c’est une autre discussion).
Une romance est l’histoire de love qui surgit entre deux personnes magnifiques, dans un monde qui fait rêver.
Eh ben, c’est tout à fait ça au royaume de dame La Fayette. Tout le monde est beau ; certains sont encore plus beaux que beaux. Tout le monde est riche (certains, etc.). Personne ne bosse.
Et il en va bien ainsi, au milieu du XVIe siècle, à la cour d'Henri II de France, lieu d’intrigues et de passions (Angèle feat. Roméo Elvis - Tout Oublier)
Eh oui, musique, bien sûr, musique. A-t-on jamais vu une romance sans ses ritournelles ?
La jeune Mademoiselle de Chartres, d'une beauté et d'une vertu remarquables (et plus belle que les plus belles), fait son entrée à la cour. Elle est élevée par sa mère dans des valeurs de moralité et de retenue. Mademoiselle de Chartres rencontre le Prince de Clèves, qui tombe immédiatement amoureux d'elle. Et lui chante la chanson de circonstance. Eh oui, pour être Prince on n’en a pas moins entendu ce refrain dans sa jeunesse.
Mais voilà le hic, qui se trouve être un des ingrédients de la romance : lui il l’aime, elle non. C’est comme ça. C’est pas que… ou que… mais non, Clèves ne lui dit rien. Quand elle le voit, elle ne sent pas des papillons dans son ventre. Et ça, foutre-dieu, c’est mauvais signe. Elle le lui fait savoir. Il pourrait s’alarmer. Mais il n’avait pas lu René Girard et sa théorie mimétique, et, certes, il habitait loin de Vienne. Bref le pauvre homme insiste et la fille cède en partie (La Femme - Elle ne t'aime pas) par respect pour les conseils de sa mère.
Désormais y a plus qu’à…
C’est vrai que vivre à la cour occupe. Faut se faire laver, poudrer, épiler, coiffer, déshabiller, rhabiller ; faut se lever, s’asseoir, manger, bavasser, et faire pipi derrière les tentures. Un tel ennui (Serge Gainsbourg) qu’il faut bien trouver comment passer le temps : tentations, cancans, complots, et crapette et dominos.
Quand tout à coup : tonnerre dans le ciel bleu (Marie Berchoud nous a démontré que le bleu est la couleur de la romance. S’il n’y a pas de ciel bleu, on plie les gaules et l’on ouvre un autre book).
Il arrive, le beau, le grand, le magnifique Duc de Nemours. (Il est plus beau que les beaux, plus riches que les riches, plus pétillant que Vichy et Perrier réunis, plus que). L’homme aux mille conquêtes. Cent femmes dans chaque port et un harem chez Riton the Second
Nous voici donc en présence de la plus plus plus belle et du plus plus plus beau du royaume. Alors, Marie B., qu’allons-t-y faire de tout c’bazar ?
L’amur pète, l’amur explose, il y en a partout, mais façon Précieuse, tout en retenu, route du Tendre et tout le falbala.
Il est amoureux, le Duc, et il avance ses pions, en douce, façon élégante. Et elle fait mine de rien remarquer, la Clèves au pays des mille commères (Johnny Hallyday Je te promets)
Parce qu’oui, tout se sait, tout se chuchote, et on voit bien qu’elle ne s’éclate pas, notre beauté, avec son Prince.
L’en peut plus, le Duc. Elle non plus, n’en peut plus. Mais on a ses principes (et surtout, on ne sait pas si dame La Fayette était cap de nous sortir the scène de sexe. Parce qu’on oublie souvent de le dire, mais un écrivain est quand même bordé par ses limites. Il est exact qu’il n’en est pas toujours conscient.. vous me direz…)
Bref, le Duc tente, et retente, mais macache. Il en est pour ses frais (Julien Clerc - Ballade pour un fou).
En vrai, c’est terrible : la Princesse est déchirée entre son devoir envers son mari et ses sentiments pour le Duc de Nemours. Nous avons bien dit sentiments. Pauvre Princesse (Mylène Farmer - Désenchantée).
Et ça dure et ça dure (là, c’est en principe le moment où je commence à sauter des pages par paquets de 10. Ne me questionnez pas sur ce passage, je ne l’ai pas lu. J’ai repris plus loin quand le Duc fait le pied de grue dans le garden, nuitamment. C’est quelques paragraphes plus loin que j’ai compris qu’elle avait craqué.. Au fait, j’ai oublié son prénom. J’ai vérifié, je crois qu’elle n’en a pas. Elle s’appelle juste mademoiselle et madame ensuite. Au fait ! j’ai donc pigé qu’elle avait craqué et tout avoué au Prince qui en fait une maladie. Après, pas folle la guêpe, elle ne lui a pas non plus révélé le nom du Duc.
Mais comme je l’ai avoué, je n’ai pas lu ces 50 pages (ou plus), j’ai repris la lecture quand le Duc se faufile dans le jardin de la Princesse, de nuit, et qu’elle fait semblant de ne pas le voir, et qu’elle appelle tous ses gens de maison pour l’aider à faire des pelotes de laine. C’est là aussi que j’ai pigé que (Marie, hep !) il ne la sauterait pas dans ce bouquin.
Et le Duc attend, une nuit, une autre encore, il se les gèle dans le jardin et pour rien. Ce serait bien que quelqu’un lui dise… enfin, chacun fait comme il l’entend. Eh oui (Manu Chao - Je ne t'aime plus).
A partir de là, j’ai commencé à bâiller et à me demander ce que j’avais téléchargé d’autre dans ma liseuse. Huysmans me faisait de l’œil … mais bon, comme les phrases de Fayette sont jolies, je me suis dit : "allez, pas grave, on va aller jusqu’à la fin".
Donc, jusque-là, on a à peu près tous les ingrédients harlequinesques : le milieu bourgeois (si si), les mesquineries de la jet-set, l’ennui des people, les bronzages parfaits, les tournées chez Prada, les plus belles que belles, les plus beaux que beaux, les drames de la passion amoureuse, les freins, les peurs, les désirs… mais il nous manquait la cherry : la mort par chagrin de monsieur le Prince de Clèves. Ce genre de maladie qui ne sied qu’aux gens qui sont trop chics pour crever d’ulcères perforés, de cancers de la prostate, ou des suites d’insuffisance rénale. Maladie de l’ââââme. Adieu ô mon Prince (Mourir d'aimer).
Eh ben, ça y est non ? La voie est libre pour nos tourtereaux ?
Avouez que ça la ficherait mal, et que ça finirait en queue de poisson.
Dans l’avant dernier acte, le Duc faire le forcing. Mais la belle veut veuvager dans son coin. Alors le Duc se la rentre (The Rolling Stones - (I Can't Get No) Satisfaction). Mais oui, soyons un peu grossier. Ce livre débordant de vulgarité, manque singulièrement de grossièreté. Soyons généreux.
Voilà, ça finit comme ça.
Nemours retourne à toutes ses anciennes maîtresses (patientes, résignées, pétries d’espérance).
Quant à elle, elle va tricoter en Occitanie.
Voilà, Marie, tu voulais que je lise une romance, c’est fait.
Ma question est : une romance peut-elle finir autrement qu’en queue de poisson ?
La "blague" de Nicolas Sarkozy
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@Catarina Viti
Chère et estimée madame, je plaisantais moi aussi. (J'ai fouillé de fond en comble les CGU - une lecture ennuyeuse au possible, si je peux me permettre, presque autant qu'une œuvrette pâlotte, quoique hypervocabularisée, de la reine secrète de mBS - j'ai nommé l'ineffable ZF -, et nulle part je n'ai trouvé l'article précisant que vous étiez la seule autorisée à faire le pitre.) Maintenant, refaire le portrait du sieur Soral, c'est un peu facile, beaucoup plus que de refaire celui de M. Cohen, que, pour ma part, je tiens en grande estime.
Bien à vous et à votre stradivarius nain (l'avez-vous bien rempoté ?)
PS : Je suis très touchée du souci que vous vous faites pour ma mâchoire inférieure. C'est vrai que je souffre d'une espèce de sorte de genre de trismus depuis que j'ai taillé, dans les bruyères, une pipe au cantonnier de Saint-Claude. Ça m'apprendra à vouloir faire le bonheur de tout le monde. Ah là là ! La vertu est une denrée mal récompensée ; le Divin Marquis (mon cul !) l'avait déjà remarqué.
@Michel LAURENT, dès qu’on se risque à parler d’amour, ne prend-on pas le risque de commettre une harlequinade ? C’est le génie de la langue et du point de vue, qui, à mon humble avis, évite l’aquaplanning. Par exemple « lettre d’un inconnue », ça m’arrache des larmes (pfffffff, je rigole, vous me voyez pleurer, moi qui souffre de sécheresse occulaire ?).
Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’écrit Pierre Lemaitre. Mais cela pourrait être un sujet de papier pour vous. Yes / No — cochez la bonne case !
Et merci d'être passé devant ma cornichonnerie.
@Henrietta Savernake, comment une œuvre telle que « La Princesse de Clèves » pourrait pâtir de la pâle éraflure du petit Opinel de madame Viti ? Relâchez les tensions, miss, et faites bllllbllllllbllllll avec votre mâchoire inférieure. Je connais quelqu’un dans les starting-blocks pour refaire le portrait de Solal... Alors, patience dans l’azur de vos yeux.
(Bravo pour votre image d’illustration dont les tons me font penser au « Printemps cosmique » de Kupka)
Romance, romance, est-ce qu’on a tous une tête de « romance » ?
Les premiers romans de Pierre Lemaitre, ses excellents « polars », mêlent des intrigues policières complexes à des relations humaines où la psychologie est très fouillée. Les relations amoureuses, souvent tumultueuses, relèvent-elles de la romance ? Il me semble, même si on est a des années-lumière de la collection Harlequin.
Par exemple, dans "Robe de marié", ce qu’il faut bien appeler une « romance » se développe entre Sophie, une femme en proie à de nombreux troubles, et Frantz, un homme mystérieux. Leur relation se construit sur des manipulations et des non-dits, avec une intensité émotionnelle et une tension constante, dans une atmosphère glauque. La fin est marquée par un retournement inattendu qui révèle la complexité des motivations et la profondeur des liens.
Bon, d’accord, on s’éloigne de Clèves et de Sarko. Encore que moi je verrais bien le ci-devant écrire un roman policier. Après tous ses démêlés judiciaires passés et à venir, il doit connaître la police de l’intérieur (et pas seulement en tant que Ministre). Il pourrait même finir comme personnage principal d'une enquête !
@Catarina Viti
Je sais bien que vous faites la pitre, mais, ce faisant, vous prenez le parti des harlequinades contre, au hasard, "Orgueil et préjugés", "Jane Eyre", "Belle du seigneur", "Le Diable au corps", j'en passe et des meilleurs. Et ça, madame Viti, c'est plus qu'une faute, c'est un crime - poil aux enzymes !
@Catarina Viti. As-tu vu que j'avais mis en ligne ça ? Romance et Sciences-fiction ? Je parie que non et pourtant y a à dire et nnarer :
https://www.monbestseller.com/manuscrit/21193-romance-science-fiction
@Henrietta Savernake. Ben oui, ben non... J'me marre ! Dans un monde où tout le monde (presque tout le monde) pleurniche, râle, j'me marre. Dans un monde sérieux que ç'en est navrant, je fais le pitre. Depuis le temps, vous l'savez, non ?
@Catarina Viti
Vous devriez avoir honte.
Bonjour @Catarina Viti,
Il me semble que ces deux romans comme leurs héroïnes ne sont pas comparables. J'en veux pour preuve que le roman de Tolstoï, même si j'en ai un souvenir diffus pour l'avoir lu il y a très longtemps, m'a marquée et m'est resté en mémoire. Si je le relisais aujourd'hui, je ne crois pas que je m'endormirais après quelques dizaines de pages ;-).
Anna, en étant capable de s'affranchir des conventions et d'affronter l'opprobe, en payant le prix fort (être séparée de son enfant), me semble beaucoup plus intéressante qu'une princesse qui se plie à tous les dictats. Ce n'est pas un jugement mais un constat. Pour autant, par goût personnel, je la préfère de loin à une princesse timorée.
Pour ce qui est du sentiment de culpabilité, ces deux personnages le ressentent bien, même si l'objet diffère, que l'une le fuit tandis que l'autre s'y embourbe... Celui vis-à-vis de l'enfant pour Anna et celui vis-à-vis du mari pour la princesse sans prénom. Comment pourrait-il en être autrement dans de telles situations, d'ailleurs ?... À moins d'avoir un coeur sec...
Bises et bon week-end,
Michèle
@Zoé Florent. Excuse-moi pour le retard à répondre (je suis un tantinet surbookée).
Anna Karénine flambe sa vie pour un Vronski qui n’est ni plus ni moins qu’un « tombeur ». Elle vit ensuite, avec lui, une vie de rêve qui ne dure que le temps qu’elle se transforme en « vie de merde ». Elle ne ressent jamais de culpabilité, mais se brise contre la réalité.
Alors que la Princesse de Clèves fait un choix opposé à celui d’Anna : elle comprend vite ce qui l’attend et évite le naufrage. Bien entendu, l’histoire se déroulant il y a quelques siècles, madame de La Fayette ne pouvait pas nous raconter la vie de madame de Clèves façon Alexandra David-Néel, mais je pense que c’est ce qu’elle aurait aimé pour son héroïne. Ou alors, une formation aux sciences physiques et/ou naturelles qui l’aurait conduite à une vie d’intense recherche. Ou astronome. Ou entomologiste... etc. Moi, je la verrais bien cultivant des fleurs dans une immense serre... Brèfle, la fin de ce roman laisse songeur : à qui La Fayette a-t-elle voulu faire plaisir en rendant la Princesse malheureuse ?
@Marie Berchoud : allez, vas-y, dis que j'invente pendant que t'y es : "De grandes terres qu’elle avait vers les Pyrénées lui parurent le lieu le plus propre qu’elle pût choisir". /// "Enfin M. de Nemours y alla lui-même, sur le prétexte d’aller à des bains". Ce qui laisse à penser que la Princesse résidait dans les environs d'Amélie-les-Bains. Non, mais !!! je bosse sérieusement, m'dam. (Malgré les apparences, et surtout mes divagations, je l'ai bien lu, ce bouquin.)
@Cat Viti. regarde ça, encore une nouvelle catégorie de romance : https://www.amazon.fr/s?i=stripbooks&rh=p_27%3ASoft+Romance&s=relevancerank&text=Soft+Romance&ref=dp_byline_sr_book_2
Alors moi, avec ma publication Romance & SF je suis sur Sirius voire hors de la galaxie !
@Catarina Viti. Et j'ajoute : il y a aussi des romances en SF ! Je mets le fichier dans la catégorie lectures courtes, tu le trouveras
@catarina Viti. Non, la princesse de Clèves n'est pas allée tricoter en Occitanie, ou alors juste dans tes rêves afin qu'elle soit ta voisine !
@Catarina Viti Il est vrai qu'il est toujours aussi navrant de constater que la popularité naît souvent de la rumeur... ce qui colle bien avec ce roman qui fourmille d'intrigues, de trafics d'influence et de commérages, d'ailleurs.
Quant à Anna Karénine, j'ai un peu de mal à établir une comparaison, si ce n'est que le destin de ces deux héroïnes est fortement impacté par le sentiment de culpabilité. Et puis la patte de Tolstoï, quand il s'agit de parler passion amoureuse, ce n'est pas vraiment la même sauce... On n'est plus dans l'onctuosité. Les goûts explosent, les papilles sont bousculées ;-).
Sinon, oui, tu as raison, la princesse finit sa vie de pieuse façon, moite-moite entre couvent et résidence... mais seule, ce qui rend le choix de la chanson de Moustaki judicieux. J'avais oublié, c'est dire s'il m'a marquée, ce roman qualifié de "chef-d'oeuvre d'analyse psychologique" en 4ème de couverture aux éditions Folio Classique (je viens de le lire ;-))...
Merci encore pour ce billet, bises et bonne journée également,
Michèle
Salut, @Zoé Florent. Pour la fin... elle ne prend — si j’ai bien tout saisi — le voile qu’à mi-temps. Mais puisque tu le soulignes, c’est vrai que j’ai un peu bâclé la dernière partie du billet. J’aurais dû exposer les motifs de la retenue de madame de Clèves, car, dans un certain passage La Fayette lui fait dire des choses qui me plaisent bien : pourquoi renverser le fragile équilibre de ma vie pour une partie de plaisir qui ne durera pas ? Car, et, tout l’intérêt de ce bouquin est là pour moi, madame de Clèves a une cervelle qui réfléchit (avec les moyens de son temps, et de sa société), et elle sait bien qu’au fond, ce Prince de Nemours n’est qu’un tombeur passager. SI je devais aller plus loin, je dirais : madame de Clèves ne tombe pas dans le panneau comme cette pauvre patate d’Anna Karénine. En définitive, madame de Clèves préfère une forme de liberté (6 mois le couvent, 6 mois sa propriété en Midi-Py. Donc, je pourrais écrire un tout autre billet sur ce livre, à la gloire du combat féministe. Mais ce serait ennuyeux. Et puis, tout bien considéré, si Sarko n’avait pas été mal interprété dès le départ, si Sarko n’avait pas fait part de son sentiment quant à l’incongruité de torturer inutilement une future guichetière à propos d’une œuvre alors démodée... qui, aujourd’hui, parlerait du livre de madame Lafayette ? Donc, il vaut mieux faire le pitre. Allez, bises et bonne journée.
@Catarina Viti Comme tu l’évoques, en 2006, Nicolas Sarkosy défrayait la chronique en lançant : "L'autre jour, je m'amusais – on s'amuse comme on peut – à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur "La Princesse de Clèves". Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de "La Princesse de Clèves". Imaginez un peu le spectacle !"
De nouveau, en 2008, il disait, à propos de ce concours : "Avoir fait du bénévolat devrait être une expérience reconnue par les concours administratifs, car après tout, ça vaut autant que de savoir par cœur "La Princesse de Clèves". J'ai rien contre, mais... bon, j'avais beaucoup souffert sur elle."
On ne retiendra de sa première réplique que son mépris pour la fonction de guichetière, alors que la seconde confirme le fond d’une pensée formulée avec humour : lire "La Princesse de Clèves" est une véritable souffrance (pour rester poli :-))…
Une souffrance que tu n’as pas voulu endurer, ou endurée partiellement (ce que je comprends), car tu aurais plutôt choisi cette chanson https://www.youtube.com/watch?v=-ijmctQ0w1M, en guise lien musical en rapport avec la fin, plutôt que "Ma solitude", de Georges Moustaki, puisque notre princesse prend le voile, et pas celui que l’on peut imaginer en ces temps troublés ;-).
Pour ma part, j’ai lu ce roman intégralement en 2021 (raison pour laquelle je me permets un commentaire), durant une période difficile qui m’avait rendue insomniaque, alors que j’ai toujours dormi comme un bébé. Bref, bref, bref… Tout cela pour dire que c’est heureuse d’avoir une occasion de parfaire ma culture littéraire que je l’ai abordé un soir, et, miracle ! que je me suis endormie après quelques pages. C’est donc pour son effet soporifique que j’ai lu, à doses homéopathiques, ce roman d’une autre époque, qui fait presque l’unanimité de nos jours, ce qui n’est pas de la gnognote ;-).
Merci pour ce billet plein d’humour. Amicalement,
Michèle
OK, @Marie Berchoud.
Donc, ça nous fait 1) queue de poisson, 2) eau de boudin... un début prometteur.
@Cat Viti : oui une romance peut finir en eau de boudin :)