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Le 26 juin 2024

Interview monBestSeller de Sébastien Theveny

Les auteurs autoédités se suivent et ne se ressemblent pas. La diversité est aussi ce qui fait la richesse de cet univers parallèle à celui de l’édition classique. Parallèle ? Peut-être pas toujours. En tout cas, c’est bien ce que témoigne le profil d’auteur de Sébastien Theveny. A la croisée des chemins de l’autoédition et l’édition.
Interview monBestSeller des auteurs auto édités : Sébastien Theveny. A la croisée des chemins de l’autoédition et l’édition.

 

Au moment où paraît cet article, Sébastien Theveny sort son 15e titre, le quatrième épisode de sa série thriller "Karen Blackstone".

Passionné par l’écriture depuis l’enfance, Sébastien écrit son premier roman en 2009. "Trouble Je" ne paraîtra pourtant aux éditions Douin qu’en 2016, le jour même de ses quarante ans.

Rendu curieux par le phénomène de l’autoédition, Sébastien décide de tenter l’expérience, l’année suivante, en 2017, sur Amazon, avec son deuxième titre "Un frère de trop". Et c’est un énorme succès. Numéro 1 des ventes Kindle pendant cinq semaines, le titre devient le plus lu des autoédités de 2018 (35 000 ventes rien que pour cet exercice).

Ce qui attire les éditeurs…

Mais après une expérience chez Michel Lafon, Sébastien reprend le chemin qui lui réussit le mieux : Amazon ! Son quatrième roman, "Huit minutes de soleil en plus" est finaliste du Prix du Jury des Plumes Francophones Amazon 2019… et sera peut-être porté à l’écran, comme d’autres de ses titres. Depuis lors, le succès est au rendez-vous pour Sébastien. Et l’avenir ne cesse d’être prometteur.

En vrai baroudeur de l’univers éditorial, Sébastien explore toutes les voies possibles : l’écriture à quatre mains fait partie de ses aventures romanesques.

Fidèle à ses amis, Sébastien se souvient que ce sont Frédéric Douain, son premier éditeur, et Mailis Paire ancienne libraire, correctrice et maintenant éditrice Red’Active, "qui lui ont mis le pied à l’étrier des publications romanesques", aussi n’hésite-t-il pas à avoir recourt à l’édition classique pour proposer à ses lecteurs de superbes réalisations en format "poche"

Une très belle histoire d’amitié et de succès.

Non, le monde de l’autoédition (et de l’édition) n’est pas un panier de crabes ! Oui, des passerelles existent entre les deux mondes pour le bonheur de tous.

Question: 

Bonjour Sébastien Theveny, peux-tu nous dire ce que t’apporte ton choix éditorial, l’autoédition ?

Réponse: 

Sébastien Theveny : Pour moi, l’autoédition est la voie la plus directe entre l’auteur et le lecteur. J’ai besoin de cette liberté d’expression, de publication, ce que je veux quand je veux, autant de fois par an que je le souhaite ! De la même façon, je ne m’enferme pas dans un carcan précis. Souvent, un auteur en maison d’édition est catalogué, thriller, romance, feel-good, etc. Et il n’en sort pas ou que trop rarement. L’éditeur souhaite capitaliser sur un potentiel bien défini. Les lecteurs attendent le dernier thriller de Thilliez, le dernier feel-good de Carène Ponte, le dernier fantastique d’untel, la dernière romance d’unetelle. Moi, si j’ai envie (et je l’ai eue), je publie tantôt un thriller, tantôt une romance, tantôt un drame. Jusqu’à de la poésie, oui ! Et mes lecteurs apprécient ces différentes casquettes !

 

Question: 

Comment as-tu trouvé ta voie romanesque, ton genre de prédilection ?

Réponse: 

ST. J’avoue que le thriller, ou disons pour être plus large le suspense, ne m’était pas destiné à l’origine. Je lisais de tout et pas uniquement du thriller. Pour la petite histoire, c’est mon épouse qui m’a incité à entrer dans ce genre qu’elle lisait énormément. Et finalement j’y ai pris un goût inouï ! J’adore jouer avec les nerfs et les cerveaux de mes lecteurs, avec des intrigues menées à la manière d’un puzzle (loisir dont je raffole, mes amis FB le savent bien). Et ils en redemandent, les bougres ! Alors, pourquoi refuser de combler leurs désirs ? Si le plaisir est partagé. Où y a de la gêne, y a pas de plaisir, alors on se gêne pas entre nous, d’accord ?

 

Question: 

Écrire te permet de vivre, mais également de voyager et faire voyager tes lecteurs virtuellement. Comment t’y prends-tu pour nous embarquer aux USA, aux Antilles, etc. ?

Réponse: 

ST. Eh bien, pour plusieurs de mes romans, j’ai situé les scènes dans des lieux que j’ai connus, fréquentés. Nice, Vence dans Un frère de trop. La Guadeloupe dans Un Crime parfait. New-York dans 30 secondes avant de mourir. Béthune dans 8 minutes de soleil en plus. Alicante, Montmartre, dans Le voisin d’en face. Deauville dans Rumeurs, etc. Ou encore, petit scoop, l’Australie dans le prochain Karen Blackstone à paraître fin juin ;-)

D’autres fois, c’est l’envie de voyager moi-même à travers mes histoires qui oriente mes choix de lieux. Los Angeles dans Le fils perdu. Le Maine dans La disparition de Veronika Lake. Plein de lieux magnifiques dans La vie est un voyage inattendu…

 

Question: 

Une petite question de curiosité, j’ai cru comprendre que tu écris à la main. Pourquoi donc ?

Réponse: 

ST. J’ai écrit à la main ! Jusqu’à mon 5ème roman. Après quoi j’avais trop mal au poignet à force d’écrire et retranscrire ensuite mes romans de 100 000 mots sur traitement de texte ! À compter de ce moment-là, je suis passé à l’écriture sur Word. J’avais tenté la dictée mais ce n’était pas concluant. Ensuite, je suis passé à une écriture directement sur Vellum, un logiciel sur Mac formidable qui me convient tout à fait.

 

Question: 

Comment navigues-tu entre édition et autoédition ?

Réponse: 

ST. Au gré de mes envies ! Au flair (bon ou mauvais, hein !). Au feeling qui passe avec tel ou tel éditeur…

 

Question: 

Tu as réalisé deux titres à quatre mains. Peux-tu nous parler de cette expérience ?

Réponse: 

ST. Oui, c’est vrai, deux titres à 4 mains et, même, deux titres à 24 mains (au sein de mon atelier d’écriture). Le premier 4 mains est arrivé par surprise. J’étais dans un salon du livre auprès d’une collègue de plume, Émilie Billon. Il y avait peu de visiteurs alors nous avons bavardé et avons réalisé que nous concevions l’écriture un peu selon la même approche. Un pari a été lancé : chiche, on en fait un ensemble ! Un roman, hein ! Et ça a donné un roman épistolaire : La vie est un voyage inattendu. J’en ai rédigé le prologue, ensuite Émilie a écrit le premier courriel du personnage féminin, Anouk, auquel j’ai répondu par un courriel du personnage masculin, Sacha, et ainsi de suite. Chaque matin je recevais son chapitre dans ma boîte mail et je lui renvoyais le mien le soir. En deux mois, le roman était bouclé, nous ne nous sommes appelés que deux ou trois fois le temps de l’écriture.

L’autre 4 mains me tient à cœur, il s’agit d’un roman jeunesse co-scénarisé avec mon fils de 13 ans. Le mystère du lac. Un été, au camping, l’idée nous est venue, l’intrigue a surgi, les personnages se sont dessinés, les lieux, les ressorts narratifs, etc. J’ai écrit les chapitres, il les lisait au fur et à mesure (de même que ma fille de 12 ans, notre première bêta-lectrice !). Une autre idée est en cours de traitement et, cette fois, je pense que nous écrirons un chapitre chacun à tour de rôle…

 

Question: 

Je constate que tu utilises énormément l’humour sur les réseaux sociaux. L’humour est-il une composante de ton œuvre ?

Réponse: 

ST. Oui, c’est une composante de moi-même, tout simplement. Étant, jeune, le plus petit de ma classe, un peu intello, pas trop moche, je compensais déjà avec l’humour. Ça m’a collé à la peau et j’ai bien du mal à ne pas sortir une couennerie plus souvent qu’il ne faut :-). Il paraît qu’on retrouve des touches d’humour dans mes romans. Parfois, aussi, je pousse la chansonnette au cours d’un live Facebook… Mes lecteurs me reconnaissent au travers de mes mots.

 

Question: 

Que représentent les réseaux sociaux pour toi, en quoi font-ils partie de ton expérience d’auteur ?

Réponse: 

ST. Je crois que je dois mon succès initial (dès mon premier roman Trouble Je), à l’effet boule de neige de FB et notamment de certains groupes de lecture. Certains chroniqueurs sur les réseaux voire sur Youtube. Ils ont aimé mon roman, ils en ont parlé, ont partagé leur coup de cœur et la boule de neige a grossi. Aujourd’hui, je dédie forcément du temps, chaque jour, aux RS, essentiellement FB et Insta.

 

Question: 

À quoi carbures-tu pour tenir le rythme de deux parutions par an ?

Réponse: 

ST. Il paraît que je carbure au café ;-) Mais aussi à l’amour des mots. D’ailleurs, mon podcast Le Joli Mot du Jour en atteste… Et, bien entendu — et ce n’est pas de la langue de bois — à la reconnaissance de mes nombreux lecteurs. Sans eux, je ne serais rien !

 

Interview réalisé par Catarina Viti

 

 

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@Sébastien Theveny

Bonjour ! J'ai une petite question. Vous faites le choix de changer de genres quand bon vous chante... Vos lecteurs vous suivent-ils alors ou avez-vous un lectorat différent pour chacun d'entre eux ? Merci pour votre témoignage et vos anecdotes. C'est très inspirant !
Bonne journée, Gwenn

Publié le 17 Juillet 2024

L'auto édition est un bon moyen de se lancer et oser ... avoir la possibilité de choisir entre éditeur et autoédition est tout simplement une opportunité géniale. Le bouche à oreilles et les réseaux sont effectivement des tremplins qui peuvent apporter énormément.

Publié le 30 Juin 2024

Eh be ça bouillonne par ici... J'adore l'idée du roman à 4 mains, née dans un salon du livre avec une collègue de coin de table. Je n''y aurais jamais pensé, et vu comme cela, 2 personnages, un mail chaque matin, et un mail chaque soir, c'est simple et enthousiasmant! Quant à écrire avec ses enfants... alors là, chapeau l'artiste, ce n'est même plus de l'utopie par chez moi (surtout que là aussi, je n'y avais même pas pensé ahah!). Je vous souhaite de poursuivre éternellement avec ce même enthousiasme...

Publié le 27 Juin 2024