Romance et science-fiction. Par Marie Berchoud

Romance et SF : la clé, c’est le style

Tinkar, de la Garde Stellaire, en panne d’astronef est recueilli par le Peuple des étoiles, descendants d’anciens rebelles. Et il rencontre la belle Anaena, elle a des rivales…

Voici un extrait :

« Elle répondit à côté :

– Tu aimes Iolia ?

Il la regarda curieusement.

– Je ne sais pas. Je crois.

– Lui as-tu donné ta parole ?

– Non. Pourquoi ?

– Pour rien. Pour savoir. Et Oréna ?

– Je ne l’ai jamais aimée, je pense. Mais j’avais tant besoin de quelqu’un à ce moment-là. Je l’amusais, elle soutenait mon moral. Nous étions quittes.

– Ils restèrent silencieux après ces mots. »

Qu’est-ce qui vous inspire ? Êtes-vous sensibles à plus loin, plus haut, plus grand que soi ?  (on ne parle pas des JO)…. Un lien serait à faire avec l’univers de Star Wars mais dedans, pas la moindre étincelle de romance.

Romance et polar : l’idéal de la femme puissante

D’autres romances décalées ? Voyons à présent au niveau mondial ; oui on perd la part culturelle locale, mais comme les médias ont déjà fait une grosse part de ce déracinement, les scrupules se posent sur une étagère juste en-dessous des chapeaux et écharpes.

Romance et polar… à succès, USA obligent. Première observation, la vedette est une femme, Eve, bien sûr, et elle a pour patronyme Dallas (merci les Kennedy).  Et elle est surpuissante…mais sur sa planète.

« C'est un sacré numéro, hein, notre Dallas ?

– Oui, un sacré numéro.

– Elle va vous donner du fil à retordre. Elle leur donne à tous du fil à retordre. Elle a une cervelle comme une mâchoire de requin. Vous voyez, braquée sur un truc jusqu'à ce que ce truc soit mâché et digéré. »

Bref, d’autres stéréotypes. Femme sur-puissante. Et pour le reste ? Euh, la romance, un peu ou rien ? Ah mais le lieutenant Eve Dallas en a sous la semelle ! Mais, en femme quasi-parfaite et donc stéréotypée, elle a ses failles :

« En dix ans, Eve Dallas a toujours réussi à séparer carrière professionnelle et vie privée. Ce qui n'était pas compliqué étant donné le néant de sa situation amoureuse. Pourtant, en l'espace de quelques mois, son univers a basculé. L'arrivée de Connors, le ténébreux milliardaire qu'elle s'apprête à épouser d'un jour à l'autre, en est le parfait exemple. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà sa meilleure amie accusée d'un meurtre odieux. Enfin, pour couronner le tout, le passé qu'Eve s'est longtemps efforcée d'oublier lui explose au visage. Amour, culpabilité, suspicion... Si c'était elle la coupable ? »

Mais la source de culpabilité, ne serait-ce pas l’amour (toujours) ? Celui qui fait trébucher même les femmes parfaites et performantes, celui qui remet les genres à leur place ! Il semble que oui.

Réac ou gnan-gnan ?

Alors la romance – du moins en ce bas monde – serait-elle réac ? Ou un peu gnan-gnan ? Voyons du côté des romances homo : entre femmes, ou entre hommes, la présence (ou l’appui ?) de l’autre sexe semble utile :

– Pour donner corps à l’intrigue et dramatiser ;

– Pour renouveler la curiosité des publics,

– Ou même son voyeurisme ?

En clair ces romances au départ marginales sont devenues de grands succès. Ainsi se renouvelle un genre : par ajouts, décalages, univers différenciés. Il reste à voir les permanences : amour, haine, obstacles, défi, et résolution… avant nouveau défi.

Marie Berchoud

Cet article a été écrit par une auteure monBestSeller.

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